Et si les Lakers loupaient les playoffs ?

Faire les playoffs, tel était le premier objectif fixé par l’état major de la franchise californienne lors de l’arrivée de LeBron James. « On doit retourner en playoffs. C’était l’idée (en faisant venir LeBron James) », avait annoncé Jeanie Buss, propriétaire des Lakers avant le début de la saison. « On les a manqués ces cinq dernières années, c’est quelque chose que Dr Buss (Jerry, son père, décédé en 2013) n’aurait pas supporté (…). J’ai bon espoir, et une fois qu’on y sera avec LeBron James dans l’équipe, tout peut arriver, n’est-ce pas ? »

Malgré un départ difficile (cinq défaites sur les sept premiers matchs) et un collectif fragile au sein d’une conférence ultra-concurrentielle, le pari était en passe d’être tenu après deux mois de compétition. La démonstration réalisée le jour de Noël sur le parquet des Warriors a même permis aux fans « Purple & Gold » de rêver plus grand, l’espace d’un instant. Mais la blessure de LeBron James, qui a vécu la plus longue indisponibilité de sa carrière à la suite de ce match (17 rencontres manquées), a tout remis en cause. En son absence, les Lakers ont perdu onze fois et sont passés de la quatrième (20v-14d) à la neuvième place, et même à la 10e place après son retour !

Sans Anthony Davis, c’est le collectif qui dévisse

Le « front office » a alors tenté d’accélérer les choses en tentant par tous les moyens de récupérer Anthony Davis avant la trade deadline. L’objectif était de prendre de l’avance sur le plan établi en recrutant un deuxième joueur majeur pour épauler LeBron James et l’aider à mener sa mission à bien, à savoir relancer son équipe dans la course aux playoffs. Face aux exigences des Pelicans, l’opération a capoté et seuls des joueurs de complément, Reggie Bullock et Mike Muscala, ont rejoint la cité des Anges.

Le résultat est pour l’instant catastrophique puisque les coéquipiers de LeBron James pressentis pour servir de monnaie d’échange se sont démobilisés. Les gifles reçues à Indiana (136-94) et à Philadelphie (143-120) suivies d’une défaite sur le parquet d’une formation 12e à l’Est (117-113 à Atlanta, malgré le triple double de LeBron James) en sont les témoins les plus flagrants.

La coupure du All-Star Game n’a pu faire que du bien aux troupes en ce sens. À Atlanta, Kyle Kuzma avait pointé du doigt le fait que son équipe ne prenait plus autant de plaisir. LBJ espérait pour sa part que tout le monde puisse en profiter pour se régénérer « mentalement ou physiquement et revenir avec l’idée que nous allons faire les playoffs ».

25 matchs, 25 finales

À 25 matchs de la fin de la saison régulière, les Lakers se retrouvent aujourd’hui dans une posture délicate dans l’optique de rallier le Top 8. Si on se fie aux quatre dernières années, il a fallu entre 41 et 46 victoires pour décrocher la dernière place qualificative pour les playoffs. Actuellement à 28 succès, il en faudra donc 13 au minimum pour les hommes de Luke Walton, afin d’espérer être dans la course à la mi-avril. Mais c’est un minimum, et ce sera sans doute insuffisant car vu la bagarre actuelle, ce n’est pas avec un bilan tout juste équilibré (41v-41) qu’il sera possible d’aller en playoffs.

Au regard du calendrier, on constate que les Lakers vont disputer 13 de leurs 25 derniers matchs à la maison. Il faudra par ailleurs disputer 15 rencontres face à des formations possédant actuellement un meilleur bilan et digérer au mieux un « road trip » de cinq matchs à l’Est et une double confrontation face à Milwaukee.

Il reste également deux derbys face aux Clippers, deux matchs compte-double qu’il faudra absolument gagner, les 4 mars et 5 avril pour assurer le tie-breaker en cas d’égalité à l’issue de la saison régulière. La réception des Kings, actuellement 9e et renforcés par les arrivées de Corey Brewer et Harrison Barnes, sera tout aussi déterminante.

Pour couronner le tout, les cinq dernières rencontre au menu seront particulièrement corsées : un déplacement à Oklahoma City, la réception de Golden State, un duel au couteau face aux Clippers pour terminer par deux matchs à la maison face à deux des formations les plus coriaces, Utah et Portland, qui pourraient tout à fait être encore à la lutte pour la 4e place à l’Ouest, synonyme d’avantage du terrain au premier tour des playoffs.

Un gros échec pour LeBron James… et Luke Walton ?

Pour parvenir à ses fins, la franchise californienne n’aura pas le droit à l’erreur et devra éviter de voir son roster être à nouveau perturbé par les blessures. Pour l’heure, Lonzo Ball, blessé à la cheville il y a un mois face à Houston, est toujours à l’infirmerie et Tyson Chandler, touché à un orteil, n’a pas pris part à la dernière rencontre à Atlanta avant le All-Star break.

LeBron James a multiplié les exploits depuis le début de sa carrière. Cette mission compliquée semble taillée pour ses épaules.

« Je me concentre sur ce qu’on peut faire pour revenir dans la course aux playoffs. C’est mon seul état d’esprit, la seule chose qui va occuper ma réflexion sur les deux mois à venir, à savoir comme je peux aider cette équipe à retrouver le niveau de jeu qu’elle pouvait avoir avant ma blessure », a-t-il confié depuis Charlotte.

Si les Lakers ne parvenaient toutefois pas à remplir cet objectif, la première saison du King en Californie restera dans l’histoire de sa carrière comme un gros échec, qui pourrait peser lourd, à l’aube de ses 35 ans. Elle acterait sans doute dans la foulée la fin de l’aventure de Luke Walton en tant que head coach. Mais nous n’en sommes pas encore là, et le quadruple MVP est capable de réussir ce nouveau défi.