« King » James fait la une de Newsweek cette semaine avec ce titre : « LeBron James est un héros de notre temps. » Ces mots sont de Kareem Abdul-Jabbar (et le titre d’un roman du poète russe Mikhaïl Lermontov). Dans un long papier, l’ex-pivot des Lakers décrit dans le détail pourquoi LeBron James est considéré comme le meilleur joueur de sa génération.
Ce titre officieux, il le doit, selon Kareem Abdul-Jabbar, à sa « remarquable régularité. Il garde la même efficacité peu importe où il joue, avec qui il joue et peu importe l’âge qu’il a ». Année après année, il garde ainsi le même impact et un niveau de statistique digne d’un MVP annuel. Ce qui n’est « pas seulement impressionnant, c’est une source d’inspiration ».
« Mais le succès en tant qu’athlète n’est pas suffisant », juge son aîné, « pour faire l’éloge d’un héros culturel ». Kareem Abdul-Jabbar, qui serait le premier à applaudir LeBron James s’il venait à faire tomber son mythique record de points inscrits en carrière, fait bien sûr ici référence à l’impact de l’ailier en dehors des parquets.
Un impact sur la société
En rappelant l’épisode du « tais-toi et dribble », la légende des Bucks et des Lakers estime que LeBron James est rentré dans une autre dimension en affichant ouvertement ses positions politiques ou en s’investissant dans des projets d’ampleur en faveur de la jeunesse.
« Le stéréotype du « sportif idiot » est le même refrain que les autres athlètes et moi avons entendu tout au long de notre vie de la part de conservateurs qui mènent les attaques les plus basses pour détourner l’attention du message. C’est cette étrange insinuation selon laquelle un homme noir élevé en Amérique n’a aucune idée de ce qu’est l’injustice raciale parce qu’il joue aussi au basket. J’ai été éditorialiste et auteur de livres plus longtemps que basketteur. Pourtant à chaque fois que j’exprime mon opinion, certains ne la jugent pas crédible parce que j’ai été athlète. LeBron aide à éliminer ce stéréotype parce qu’il s’exprime correctement et qu’il est admiré. »
Ainsi, pour « KAJ », LeBron James peut rejoindre la liste des grands activistes de son époque, Muhammad Ali, Jim Brown, Tommie Smith ou John Carlos, dont il cite les noms. Avant d’ajouter : « Aujourd’hui, ils sont beaucoup plus nombreux à s’exprimer. LeBron, Colin Kaepernick, Andrew Hawkins, Serena et Venus Williams, Eric Reid et beaucoup d’autres continuent de se battre pour la justice. »
Définir le GOAT reste un mythe inaccessible
Et la fameuse question du « GOAT » (« Greatest of All Time », plus grand joueur de tous les temps) alors ? Kareem Abdul-Jabbar rappelle la fois où LeBron James s’est senti avoir atteint ce statut, en battant les Warriors.
« C’est quelque peu déroutant de l’entendre participer à ce jeu imaginaire, qui revient à se demander : ‘Quel est le meilleur super-pouvoir entre savoir voler ou être invisible ?’ On m’a posé la question plusieurs fois par semaine et ma réponse est toujours la même : le jeu a tellement changé à travers le temps qu’il n’est pas possible de prendre en compte toutes les variables. Donc désolé LeBron, tu n’es pas le plus grand joueur de tous les temps parce qu’il s’agit d’une créature mythologique. Ce serait comme se demander : ‘Combien mesure la corne de la licorne ?’ »
Métaphore loufoque ou pas, son propos est sans doute le meilleur moyen de conclure ce débat sans fin.