De la première visite de David Stern en Afrique du Sud il y a 16 ans en passant par la mise en place du rendez-vous annuel « Basketball Without Borders » (basket sans frontières) dont il a été le président, jusqu’à l’émergence du NBA Africa Game, le GM des Raptors Masai Ujiri a été de toutes les étapes qui ont rapproché le continent africain de la grande ligue nord-américaine.
« C’est incroyable. C’est ma 16e année de suite en Afrique du Sud avec Basketball Without Borders. Une année, on est allé au Sénégal, puis une autre en Angola, mais c’est la 16e année que je fais ça. Ça grandit bien ».
Les structures locales, la prochaine étape
Comme chaque année donc, Masai Ujiri a pris un grand plaisir a participer aux activités sportives comme extra-sportives, les deux étant intimement liées de son point de vue.
« Les enfants en Afrique ou partout à travers le monde ne deviendront pas tous des joueurs NBA » rappelle-t-il à SBNation. « Au bout du compte, tu peux leur apprendre toutes les techniques que tu veux, bon nombre d’entre eux feront autre chose de leur vie. On doit commencer à leur enseigner ces choses, que ce soit de se présenter avec confiance, serrer la main correctement, de pouvoir parler d’où ils viennent. Juste de faire ces trucs de bases que les enfants prennent pour acquis aujourd’hui, en particulier avec les réseaux sociaux et aussi un peu le manque d’interaction entre les uns et les autres ».
Le monde évolue sans cesse et les rapports entre le continent africain et la NBA aussi. Sur ce point, Masai Ujiri a été un observateur privilégié, et même si plus rien n’est comparable depuis sa première visite en Afrique du Sud il y a 16 ans, il reste encore beaucoup à faire pour développer la pratique du sport localement.
« Le basket est tellement plus visible aujourd’hui. Je crois que ça nous aide beaucoup, comparé à d’autres sports. Quand les joueurs sont sur l’écran des téléphones des gamins, ils les voient plus proches d’eux (…). Ça participe à faire grandir le basket. Mais ce n’est pas seulement ça. Il y a plus de joueurs africains dans la ligue, je crois qu’ils sont 12 à jouer aujourd’hui. Il y a plus d’Africains dans les staff dirigeants, les entraîneurs. C’est ce pour quoi Adam Silver prêche pour développer le basket en Afrique. C’est remarquable . On doit maintenant franchir la prochaine étape. La prochaine étape, c’est comment former des ligues ? Comme peut-on construire plus de structures sur le continent ? C’est là-dessus qu’on doit avancer ».
« J’étais un gamin comme tous ceux que je vois ici »
Né à Zaria au Nigéria il y a 48 ans, le GM des Raptors mesure tout de même le chemin parcouru, lui qui a posé les premières pierres d’une relation fructueuse concrétisée aujourd’hui par ce match de gala avec plusieurs des meilleurs joueurs du monde.
« La NBA a fait un job incroyable en amenant des gens ici. Je veux dire, Kareem Abdul Jabbar est là, quelle légende ! Je me rappelle lorsque mon coach l’avait amené, lui et Oscar Roberston, au Nigéria. Ce sont des choses qui marquent le continent pour toujours, et aussi les enfants (…). Aussi longtemps que je serai dans cette position en NBA, c’est une obligation pour moi de continuer à participer à l’évolution du jeu ici. Je dois être une voix, je dois continuer à aider et dédier ce temps en Afrique pour ça, assure-t-il avant d’ajouter : « J’étais un gamin comme tous ceux que je vois ici. J’étais jeune comme eux. J’ai grandi dans le nord du Nigéria. Quand je les vois, je me vois, c’est fou (…). Je sais ce qu’ils ressentent, je sais ce qu’ils pensent, à quel point ils sont intelligents. On veut qu’il y ait des opportunités pour eux. On veut aider à les créer même si on ne sait pas quand ça finira par marcher pour eux. C’est incroyable d’avoir Pascal Siakam de retour ici alors qu’il participait à ces camps en 2012 comme ces gamins aujourd’hui. C’est ce qu’on doit faire dans notre position ».