On avait laissé notre coin des Français la saison passée avec un Tony Parker qui était encore et toujours le leader incontesté de la bande, un Joakim Noah qui donnait le ton pour ses Bulls ou encore un Kevin Séraphin intéressant sur le banc des Wizards…
Quelques mois plus tard, une nouvelle saison aidant, la hiérarchie a bien évolué pour nos Frenchies. Nicolas Batum est ainsi devenu le nouveau chef de file, avec son rôle de plaque tournante chez les Hornets. De la même manière, Evan Fournier a pleinement profité de l’arrivée de Scott Skiles pour un début de saison canon. Rudy Gobert est lui aussi lancé pour réussir sa meilleure saison en carrière mais une blessure au genou l’a tout récemment envoyé vers l’infirmerie…
Derrière, les vétérans (Parker, Séraphin, Noah, Diaw) entament la saison doucement mais tout ça n’est qu’un premier bilan des courses, après un peu plus d’un mois de compétition. Tout est encore très relatif. A l’image des deux Spurs qui retrouvent des couleurs ces dernières semaines, la saison est encore longue et il y aura sans aucun doute de nombreuses occasions de se refaire la cerise.
1- Nicolas Batum (17 points, 6 rebonds, 4 passes en 35 minutes)
C’est le nouveau patron de la colonie française en NBA. Transféré d’Oregon en Caroline du Nord, Nicolas Batum a endossé un nouveau costume, celui de cadre voire d’option offensive n°1 à Charlotte (sachant bien qu’on parle de création de jeu, plutôt que de tickets shoots). Encore trop dispendieux (plus de 3 balles perdues par match), Batum s’habitue encore à ce nouveau rôle de plaque tournante des Hornets, mais ses sorties confirment chaque semaine que l’ancien pensionnaire du centre de formation manceau a encore pris du galon et assume ses responsabilités. La preuve avec ce titre de joueur de la semaine à l’Est, un honneur rare pour les Frenchies (à part TP). A 26 ans, et après plusieurs saisons dans l’ombre des Aldridge et Lillard chez les Blazers, c’est un sacré changement pour notre Batman national.
2- Evan Fournier (16 points, 4 rebonds, 2 passes en 33 minutes)
Il cale un peu ces dernières semaines, mais Evan Fournier est la belle surprise de ce début de saison en NBA. L’arrière du Magic avait été replacé à l’aile aux côtés de Victor Oladipo et Elfrid Payton dans le nouveau système de Scott Skiles et ça lui avait plutôt bien réussi. Six matchs au-dessus des 20 points sur ses douze premières sorties, un nouveau record personnel à 30 points contre la Nouvelle Orléans le 3 novembre dernier et même un tir de la gagne face à Minnesota. Bref, tout semblait réuni pour voir l’ancien de Poitiers décoller pour de bon en NBA… et ce, à point nommé, dans une année où il joue pour son prochain contrat. Mais depuis le changement de cinq majeur, et son replacement à l’arrière, Fournier pioche davantage. Il nous expliquait récemment qu’il espérait tenir le rythme sur la longueur de la saison, on est en plein dedans !
3- Tony Parker (13 points, 5 passes, 2 rebonds en 27 minutes)
A 33 ans, et après un Euro très compliqué individuellement, Tony Parker tourne actuellement à 13 points, 5 passes et 2 rebonds de moyenne. Ce sont ses chiffres les plus bas depuis sa saison rookie, en 2001-02… Le meneur tricolore est-il sur le déclin ? Oui, sans doute physiquement mais… à y regarder de plus près, Parker est aussi plus adroit que jamais aux tirs, que ce soit à deux points (57%) ou à trois points (50%). Moins important dans l’attaque des Spurs, le meneur tricolore conserve néanmoins un rôle essentiel dans la gestion des affaires courantes. De plus, Parker a connu une mise en route tranquille, avant de monter en puissance ces dernières semaines, pointant notamment à 70% de réussite la semaine passée. A nouveau dans le bain NBA, Tony Parker gère son effort, et on note de gros efforts en défense.
4- Rudy Gobert (9 points, 11 rebonds, 3 contres en 34 minutes)
C’était le joueur français qu’on attendait le plus pour cette rentrée NBA… et malheureusement, on va devoir encore patienter ! Rudy Gobert vient effectivement de se blesser au genou et sera éloigné des parquets pendant deux mois. Un coup dur pour le pivot du Jazz qui avait réussi à bien retrouver son rythme après un petit coup de mou compréhensible, conséquence d’un été bien chargé avec l’Equipe de France. Propulsé titulaire à Utah, Gobert était encore un peu timoré en attaque (seulement 6 tirs tentés en moyenne) mais il montrait d’ores et déjà qu’il pouvait dissuader quiconque (à part DeMar DeRozan) approchait du cercle du Jazz. Son association avec Derrick Favors est remplie de promesses pour la franchise du Lac Salé. Espérons que le gentil géant revienne encore plus fort. Un prompt rétablissement à notre chère « Stifle Tower » !
5- Ian Mahinmi (8 points, 7 rebonds, 1 contre en 25 minutes)
Sans faire dans l’esbrouffe, Ian Mahinmi est lui aussi monté en classe. Remplaçant depuis ses débuts en NBA, Mahinmi est devenu cette année le titulaire indiscutable au poste de pivot à Indiana. Avec le retour plein gaz de Paul George, et l’arrivée de Monta Ellis (plus les CJ Miles, Rodney Stuckey et George Hill, son grand pote depuis San Antonio), le pivot normand a gagné sa place dans le cinq majeur car il peut courir avec ces « petits ». Athlétique, défenseur vaillant et bon rebondeur, Mahinmi réalise pour le moment sa meilleure saison statistique dans toutes les catégories majeures (points, rebonds, contres, passes, interceptions)… et ça n’est pas passé inaperçu, ainsi qu’en atteste ce papier de Ian Thomsen sur le site de la NBA.
6- Joffrey Lauvergne (8 points, 6 rebonds en 17 minutes)
Blessé au dos début novembre, Joffrey Lauvergne a subi un coup d’arrêt. L’intérieur stakhanoviste des Nuggets était effectivement parti sur de très bonnes bases, autour des 11 points, 7 rebonds au bout de trois matchs. Fort de sa place de titulaire sous l’égide du nouveau coach Mike Malone, Lauvergne n’a malheureusement pas pu enchaîner. Une vieille blessure qu’il avait déjà ressentie du temps du Partizan s’est réveillée… Du coup, il reprend lentement ses habitudes dans l’effectif de Denver. Mais le basket pour Joffrey, c’est comme le vélo pour tout un chacun, ça ne s’oublie pas. Ainsi, Lauvergne a signé cette semaine un double double convaincant, 14 points et 10 rebonds, dans la victoire des Nuggets sur le parquet des Raptors. A l’image de Fournier ou Gobert (voire Batum), Lauvergne représente cette nouvelle génération de joueurs français qui n’a pas froid aux yeux et veut s’imposer dans la Grande Ligue.
7- Joakim Noah (3 points, 8 rebonds, 3 passes, 1 contre en 22 minutes)
A l’inverse de Fournier ou Mahinmi, Joakim Noah a subi un net recul au sein de la hiérarchie de son équipe. Pièce centrale du dispositif mis en place par Tom Thibodeau, Noah est la plus grande victime de l’arrivée du nouveau coach, Fred Hoiberg. Désormais remplaçant, l’ancien de Florida ronge son frein. Il est frustré par son niveau de jeu, et par son temps de jeu. Avec 3 points de moyenne, il affiche son pire apport offensif en carrière. Habitué à beaucoup jouer depuis six saisons (entre 30 et 37 minutes), Jooks n’est plus que l’ombre de lui-même dans cette équipe des Bulls qui est toujours aussi inconstante, alternant le très bon et le très mauvais. Surtout, la polyvalence du jeu de Noah, qui avait fait de lui un All Star deux années de suite (en 2013 et 2014) n’est plus du tout utilisée par les Bulls. Une sacrée dégringolade pour le meilleur défenseur de l’année il y a deux saisons à peine.
8- Boris Diaw (6 points, 3 rebonds, 3 passes en 19 minutes)
Avec les arrivées conjointes de LaMarcus Aldridge et de David West, le temps de jeu de Boris Diaw a logiquement pris un coup dans le nez. Mais le Président n’a pas bronché. Fidèle à sa réputation et à son flegme légendaire, il a laissé passer l’orage. Du coup, après un mois de novembre avec seulement deux matchs à 10 points ou plus, il a déjà réussi un 11 points, 7 rebonds puis un 16 points, 3 rebonds, 4 passes hier soir. Sans paniquer, Babac a pris ses marques dans cette nouvelle donne. L’essentiel est ailleurs de toutes manières pour le vétéran aux tempes grisonnantes.
9- Alexis Ajinça (5 points, 4 rebonds en 12 minutes)
Si le coach a changé à la Nouvelle Orléans, la situation d’Alexis Ajinça n’a elle pas vraiment évolué. Toujours dans les mêmes statistiques, son temps de jeu est encore très fluctuant avec les Pélicans. Auteur d’un double double (12 points, 10 rebonds) face à Oklahoma City, Ajinça n’a malheureusement pas réussi à enchaîner. Pire, il est resté englué sur le banc avec l’infâme « n’a pas joué – décision du coach » à plusieurs reprises depuis. Le retour de blessure d’Omer Asik ne devrait pas lui faciliter la tâche…
10- Kevin Séraphin (4 points, 2 rebonds en 12 minutes)
Privé de temps de jeu pendant un bon moment, il aura fallu attendre sa performance au lendemain des attentats de Paris face à Anthony Davis et les Pélicans (12 points en 14 minutes) pour que Derek Fisher commence (un peu) à lui donner sa chance. Malheureusement, son temps de jeu est en dents de scie, pire encore qu’à son époque Wizards, d’où ses statistiques en baisse. Avec 14 points, 7 rebonds, 4 passes et 4 contres face à Houston dimanche dernier, Séraphin a pourtant démontré qu’il pouvait apporter aux Knicks.
11– Damien Inglis (2 points, 2 rebonds en 7 minutes)
Le petit dernier de la colonie tricolore essaie encore de faire son trou en NBA. Envoyé en D-League, avec les Canton Charge, Inglis est revenu hier soir au sein des Bucks. Mais il n’a pas foulé le parquet pour autant. Dans une équipe assez fournie en jeunes joueurs, l’ancien de Roanne va devoir jouer sérieusement des coudes pour trouver du temps de jeu.