Marcelo Huertas, le patient brésilien

« Il était temps que tu viennes. » Marcelo Huertas s’est fait gentiment chambrer par ses compères brésiliens de NBA après la signature de son contrat d’un an avec les Lakers. Le seul (gros) problème pour l’ancien meneur du FC Barcelone, c’est que le coach angeleno se nomme Byron Scott. L’ancien shooteur du Show Time des années 80 n’est pas un grand fan du basket FIBA, préférant les « ricains » formés dans le moule de l’Oncle Sam. Scott le rigoureux obtu, c’est un peu l’anti-Popovich, et forcément, c’est compliqué de le convaincre quand on est un « rookie » trentenaire.

« J’ai plutôt bien joué quand j’ai pu être sur le parquet et je sais que j’aurai à nouveau ma chance », reconnaissait d’ailleurs le Brésilien après le succès face aux Pistons.

Un match qu’il a suivi sur le banc. Mais ce nouveau DNP, le troisième en cinq matches, n’a pas entamé son sourire.

« C’est difficile de ne pas jouer autant que je le voudrais mais je dois m’y faire, cela fait partie du processus. Je dois attendre et saisir les opportunités. Le plus important pour le moment c’est que l’alchimie se fasse et que l’équipe gagne des matches »

Pendant que D’Angelo Russell, malgré les louanges de ses coéquipiers, peine à jouer au playmaker, le meneur brésilien a déjà montré qu’il était capable d’apporter cette créativité qui fait défaut aux Lakers. Dans les défaites à Miami et Orlando, Huertas a ainsi cumulé 25 minutes de temps de jeu pour 9 passes, 7 pts, 2 interceptions mais 5 balles perdues. Avec 3,2 passes en 12 minutes de moyenne sur les six derniers matches, le Paulista est le passeur le plus efficace de l’équipe. Byron Scott le sait mais se passe pour l’instant de ses services. Il doit avoir ses raisons. Huertas lui ne désespère pas.

« Le staff en a vu assez, ils savent ce que je peux apporter en fonction des situations de match. Il faut que je sois patient, je sais que ma chance va revenir. »

« La NBA, je n’y pensais pas du matin au soir »

En tout cas il n’érige pas l’adaptation en excuse : « Je savais à quoi m’attendre concernant le jeu, j’ai joué trop de matches contre les USA pour être surpris par ce que je vois ici, c’est-à-dire une plus grande vitesse et des joueurs plus athlétiques. ».

Accepter à 32 ans de faire banquette témoigne d’un envie plus forte que la frustration. Pourquoi donc a-t-il attendu aussi longtemps pour traverser l’Atlantique ?

« J’étais dans des longs contrats les six dernières années, je ne pouvais pas partir. La fin de mon contrat au Barça était une chance de négocier et de venir ici. J’ai dû attendre plus longtemps que les autres, c’est vrai mais la NBA je n’y pensais pas non plus du matin au soir. Cela ne me dérangeait pas de ne pas y avoir joué. Après, évidemment que c’est une opportunité fantastique d’être ici dans cette franchise. J’ai su saisir une opportunité. »

Propos recueillis à Los Angeles