C’est James Worthy lui-même qui le dit, cette défaite-là « pue ». Mais si ce troisième revers des Lakers (118-111) sent l’aigreur et les regrets, elle ne dégage pas cette l’odeur pourrie de nullité qui embaumait l’avion au retour de Phoenix. Comme on pourrait lire sur un bulletin scolaire : « en progrès mais peut mieux faire ». Les Lakers d’un Jordan Hill surprenant (23 pts, 10/15) s’inclinent la tête haute, les Clippers d’un Blake Griffin stratosphérique (39 pts) s’imposent eux sans fanfaronner ni balayer les doutes nés depuis la présaison.
Byron Scott avait beau refuser de taper sur l’arbitrage en conférence de presse, son regard et ses silences en disaient long sur son sentiment. Cette quatrième défaite consécutive dans le derby tient en un chiffre : 27, soit le nombre de lancers tentés par les Clippers en seconde période. Dans le même temps, les hôtes se contentaient de 8 tirs de réparation quand ils rentraient à la pause 24 minutes plus tôt avec trois de plus que leur rival.
Une explication ? Nous pointerons plus l’incapacité des Lakers à défendre sur Blake Griffin et Jamal Crawford sans fauter que des erreurs d’arbitrage. Même si oui Jeremy Lin (17 pts, 9 pds) aurait mérité deux lancers et non pas un passage en force en milieu de quatrième quart temps, quand L.A refusait de laisser Lob City repasser devant. Doc Rivers pourra se féliciter de l’adresse exceptionnelle de ses deux meilleurs scoreurs sur la ligne des lancers (20/22), sans elle sa troupe aurait concédé un revers mérité.
Kobe Bryant satisfait mais…
Dire que les Lakers ont tout fait mieux que lors des deux précédentes rencontres est juste. Rajouter qu’ils ont tout fait bien serait erroné.
« Nous avons vraiment bien joué au basket », se félicite Kobe (21 pts) après coup, « et c’est la première fois que je dis ça après une défaite ».
Bouffés en transition la saison passée, ils ont su serrer la visse pour ce premier derby de la saison, avec seulement 9 pts encaissés en contre attaque. Ce sont même eux qui ont pris les Clippers à leur propre jeu en deuxième quart temps pour s’offrir un 13-3 prometteur. Après un premier quart dominé facilement (31-22), Lob City s’est endormi avant la mi-temps.
Le duo Paul-Griffin alimente la moitié du scoring sur les deux premiers quart temps ? Certes, mais c’est quand le Doc a remis son cinq sur le parquet que les Lakers ont emballé le Staples. Inexistant la veille en Arizona, Carlos Boozer se venge sur Blake Griffin, qu’il attaque main gauche tête baisée pendant que Jeremy Lin se rebelle.
… pas assez « clutch »
On ne prend pas les mêmes et on recommence ! Dans les six premières minutes du troisième quart temps, la phalange de Byron Scott se paye un 16-5. Lin reste aux commandes mais Jordan Hill est cette fois en soutien. Sur des caviars de Kobe (7 passes) ou Lin, l’intérieur enchaîne les paniers, dont quatre jump shoots consécutifs les pieds dans le ciment. DeAndre Jordan ne peut pas défendre à 5 mètres, le dreadlocké en profite (13 pts dans le 3e quart-temps).
Comme un présage de la fin de match, Jamal Crawford ramène les Clippers à -4 sur une missive primée, après un écran illégal de Robert Sacre. C’est encore le meilleur sixième homme de la saison passé qui à 1’37’’ du terme plaçait les visiteurs devant, pour la deuxième fois du quart temps depuis son lancer moins de trois minutes plus tôt. Kobe rentrera sa première réplique mais manquera les deux suivantes. Il aura pris 5 des 6 derniers tirs des siens, si on excepte le dernier shoot casse croûte et sans enjeu de Jordan Hill. Blake et J.J Redick font le plein (6/6) aux lancers pour conclure le deuxième succès de rang des Clippers.
Ce succès étriqué ne peut pas faire oublier les lacunes défensives intérieures et les soucis collectifs de prétendant au trône des Spurs. Les 25 passes décisives sont l’arbre qui cache la forêt, même si la base de travail du Doc est très solide. Cela manque encore de liant, de mouvement et de confiance, à l’image de Matt Barnes, toujours dans le trou.
Quant aux Lakers, il débute la saison par 3 défaites. Jusque-là, cela ne leur était arrivé que trois fois dans leur histoire. A chaque fois, il avait su se ressaisir et accrocher les playoffs. Vu leurs malheurs, cela tiendra du miracle cette saison.
Clippers vs. Lakers by NBA Officiel
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