C’est probablement une des meilleures histoires de cette saison NBA. Une « success story » comme on les aime aux US of A. Relégué en D-League après avoir épuisé ses options avec des piges à Chicago, Toronto puis Sacramento, James Johnson s’est trouvé une maison à Memphis.
Mon fils, ma bataille
Devenu la coqueluche des fans au point que les Grizzlies distribuent de faux tatouages au cou à ses fans en son honneur, Johnson s’est remis en question. Arborant effectivement le nom de son fils Naymin (né prématurément) sur le cou, l’ailier de Memphis voulait se remémorer chaque jour la raison pour laquelle il joue. Et son discours franc du collier (pun intended) détonne en NBA.
« J’avais beaucoup de défauts à mon arrivée dans la ligue. Partir de rien et arriver rapidement à gagner beaucoup d’argent, ça peut parfois te transformer en une personne que tu n’es pas. Et je pense que c’est ce qui m’est arrivé. J’étais trop occupé à vouloir plein de trucs ou trop occupé à jouer pour les mauvaises raisons. Je suis allé en D-League et j’ai retrouvé ma mentalité de gagneur parce que là-bas, tu ne joues pas pour l’argent ou pour devenir meilleur mais pour accéder au niveau supérieur. En cela, la D-League est similaire à ce que chaque joueur traverse au lycée, puis à la fac. En faisant ça, j’ai retrouvé le plaisir de jouer pour gagner des matchs. » explique-t-il sur SlamOnline.
« Je passais l’été à m’amuser comme si j’étais encore au lycée »
Revenu du diable vauvert à la gloire au pays d’Elvis, Johnson ne se repose pas sur ses lauriers. Avec ses 634 610 dollars de salaire annuel pour un rendement de 8 points, 4 rebonds, 3 passes et plus d’un contre et d’une interception par match, les Grizzlies ont réussi une des meilleures affaires de la saison. Pas encore assuré de son avenir à l’issue de la saison, Johnson a cependant fait un grand pas vers la sérénité (économique) : il a trouvé son équilibre.
« Hors du terrain, je m’amusais. Mais l’été, ce n’est pas fait pour s’amuser. Tu peux prendre une semaine de vacances, voire un mois selon le type de joueur que tu es, mais l’été, c’est fait pour le travail individuel, la répétition de l’effort pour se préparer pour l’hiver. Et je ne faisais pas ça. Je passais l’été à m’amuser comme si j’étais encore au lycée. Je devais encore apprendre et mûrir. Une fois que j’ai compris ça, j’ai commencé à apprécier mon temps avec mon préparateur physique, le système d’entraînement que j’ai mis en place et j’ai commencé à m’investir un peu plus chaque jour. Maintenant, si je ne joue pas 13 ou 14 minutes par match, je m’entraîne. Les jours sans match, je reviens à la salle et je fais quelque chose. Je reste beaucoup plus actif et j’utilise mieux mon temps. »
Ça se voit sur les terrains avec une moyenne de 10 points sur le mois de février et quelques performances très intéressantes (15 points, 4 rebonds, 3 passes dans une victoire contre les Clippers la semaine dernière par exemple). Surtout, le marsupilami sorti de Wake Forest nous régale toujours autant avec ses dunks autoritaires… ou tout simplement géniaux !
Une belle idylle avec Memphis
Parfaitement intégré à Memphis, James Johnson souhaite poursuivre son aventure avec les Grizzlies au-delà de cette saison. Et pour cela, celui qui détient un record vierge de défaites en kickboxing (21-0) est prêt à se battre… figurativement bien sûr !
« J’adorerais rester ici et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour réussir. L’attitude de vainqueur, les fans, le courage, le boulot, le sérieux, j’aime tout à Memphis. » conclut-il sur une télé locale.