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Korleone Young, le tragique destin d’un gamin perdu

Korleone YoungDans la longue liste des jeunes talents NBA perdus à jamais, le nom de Korleone Young se pose là. Comme les Lenny Cooke, DeAngelo Collins ou Leon Smith, Young fait partie de ces joueurs propulsés stars avant même leur réelle éclosion.

Drafté par les Pistons en 1998, la carrière NBA de Korleone Young se résumera à 16 minutes de jeu en tout et pour tout. Arrivé trop tôt dans la Grande Ligue, mal conseillé et immature, le jeune prodige de la balle orange va connaître une longue descente aux enfers émaillée des excès habituels de drogue, de femmes… et de l’immense frustration de n’avoir jamais accompli son destin !  

Un garçon turbulent à canaliser

Son histoire, longuement racontée par Grantland.com, commence dans le Kansas, à Wichita, sa ville natale. C’est là que Korleone Young hérite de son prénom sorti tout droit du bouquin Le Parrain que sa mère a particulièrement apprécié avant sa naissance. Son père, Juan Johnson, est un athlète star du lycée local… mais, comme souvent, il ne s’intéresse pas à sa progéniture et il ne reconnaîtra même jamais son fils !

Garçon turbulent, Korleone s’essaie à plusieurs activités avant d’arriver au basket. Mais sa mère veut canaliser l’énergie presque sans fin de son fiston. Alors le grand-père, qui a joué en son temps avec les Harlem Globe Trotters, lui fabrique un panier de basket avec une roue de vélo montée à la va-vite dans le jardin.

Ce sera le déclic. Rapidement repéré par ses qualités athlétiques au-dessus de la moyenne et ses mensurations impressionnantes, Young intègre l’équipe des Blazers de Wichita. Sous le joug rigoureux et spirituel du coach Tyrone Berry (les joueurs doivent assister à la messe chaque dimanche), Korleone progresse à vue d’œil… et il claque son premier dunk alors qu’il n’est qu’en sixième !

A l’été 1992, il débarque chez les 76ers de Children’s Mercy Hospital, une équipe AAU de Kansas City qui regroupait alors foule de talents avec Earl Watson, Maurice Evans, Kareem Rush, et Corey Maggette, tous futurs joueurs NBA. La compétition est telle dans ce groupe que Mike Miller, le récent champion NBA, est lui évincé de l’équipe !

 

Victime collatérale de la guerre des sponsors

Habillée par la marque au swoosh, l’équipe de l’hôpital est alors traitée comme un groupe de rock en tournée. Comme l’explique Laverne Smith, le cousin d’Earl Watson, les jeunots sont jetés dans un autre monde.

« On était tout le temps en première classe. On volait en première classe. On dormait dans des hôtels cinq étoiles. C’était comme si on était déjà à la fac ou en NBA à l’époque. On était en avance sur notre temps. »

Ou plutôt en décalage complet avec la réalité. La guerre des sponsors entre Nike et Adidas se jouait effectivement sur ses jeunes joueurs de basket. Car si Sonny Vaccaro et la marque allemande avait alors le vent en poupe, après avoir recruté coup sur coup, les lycéens Bryant, Garnett, McGrady et O’Neal, la marque américaine de Phil Knight devait frapper à son tour. Al Harrington, Rashard Lewis et Korleone Young seront les clients parfaits pour Nike.

Mais si l’équipe de Young fait des miracles et Korleone brille en son sein, Young doit aussi revenir sur terre à la rentrée des classes. Mais l’influence de son coach Myron Piggie Sr. prend de plus en plus d’importance pour le jouvenceau qui, par ailleurs, ne dispose pas de figure paternelle. Convaincu de quitter son lycée de Wichita, Korleone s’installe à Hargrave en Virginie pour sa dernière année.

Alors, certes, ce transfert place Young sous la lumière des spotlights, comme en ce jour de janvier 1998 où il joue à la Mecque du basket, au Madison Square Garden face à Al Harrington. Avec 28 points et 7 rebonds au compteur, Harrington remporte le duel mais Young (20 points) garde la main en aidant son équipe à remporter la victoire (63-59). Mais Young voit surtout son nom sali dans un scandale de pot de vin centré sur la figure de Piggie.

Les mauvais génies de Korleone

Ancien dealer de crack et emprisonné après une fusillade, Piggie se voyait déjà sur le chemin de la rédemption en s’occupant de jeunes basketteurs chaque été. Mais repris dans le tourbillon de l’argent par ce soudain intérêt de la part de Nike, Piggie se monte son propre business de revente de chaussures et soudoie ses meilleurs joueurs pour qu’ils restent dans son équipe.

Devenu conseiller à part entière de Young, il pousse son poulain à changer de lycée pour obtenir davantage d’exposition médiatique. Un choix pas forcément stupide mais la réalité rattrape Korleone. Son adaptation en Virginie est difficile et Young doit se plier à une ascèse quotidienne très rigoureuse : lever à 6h du matin et coucher à 10h, sans téléphone ni télévision autorisées. Ses rares appels à sa mère se terminent invariablement en pleurs…

Au moment de choisir une université à la fin de son année sénior, le jeune Korleone  prend tout le monde de court en annonçant qu’il inscrit son nom à la draft NBA. Là où son pote JaRon Rush (le grand frère de Kareem, le fugace Laker) se décide pour UCLA, Young ignore les appels du pied de Kansas. Il est choisi en 40ème position en 1998 par les Detroit Pistons.

« Il voulait devenir professionnel. Je lui avais pourtant proposé d’autres options. J’avais rencontré John Thompson [coach de Georgetown] qui m’avait dit : ‘laisse moi l’avoir pendant un an’. Mais ce n’était pas à moi de décider. C’était à Korleone de décider. Mais Piggie l’a fait pour lui. » raconte Jerome Stanley, le premier agent de Young, au site Grantland.com.

Avec le lockout qui paralyse la ligue pendant de longs mois, Young a tout loisir de se perdre en conjonctures. Il change d’agent et s’affilie aux frères Postons qui gèrent déjà le compte de Rashard Lewis. Mais le jeune prodige est un garçon brisé quand son père débarque comme une fleur à la fête organisée le soir de sa draft.

Le meilleur défenseur sur Grant Hill

Déjà au centre des attentions quand l’affaire des pots de vin éclate, Young poursuit sa fuite en avant en s’installant à Detroit. Là, croit-il, il va pouvoir se développer et enfin trouver une forme de stabilité dans sa vie (un contrat de 300 000 dollars assurés aidant au passage).

« Quand il est arrivé aux Pistons, je l’ai écouté. Et puis sur le terrain, on pouvait voir qu’il avait du talent, mais on savait aussi que le processus allait être long parce qu’il était si jeune pour la ligue. Il était un lycéen soudainement jeté dans le monde cruel de la NBA. » souligne Joe Dumars, le pilier de la franchise.

Le talent est là, avec un physique taillé pour le basket, 2,01m sous la toise et des bras gigantesques. Opposé chaque jour à l’entraînement à la nouvelle grande star de la NBA, Grant Hill, Young se défend. Mieux, il se bat bec et ongle face au All Star.

« On parlait souvent de la manière dont Korleone Young défendait sur Grant Hill chaque jour. On se disait en plaisantant mais avec un fond de sérieux que personne dans la ligue ne contenait Grant Hill aussi bien que Korleone Young. » confirme John Hammond, alors assistant coach aux Pistons.

Du haut de ses 19 piges, Young porte alors bien son patronyme. Il traîne avec les vétérans Laettner ou le regretté Bison Dele qui lui apprend à conduire avec un levier de vitesses. Mais il ne joue pas ! Et quand il joue, il est la victime du coup classique où le rookie sort du couloir surmotivé… alors que ses coéquipiers restent à l’arrière et se marrent gentiment.

Young se souvient de cet événement comme à la fois le pire et le meilleur souvenir de sa carrière. Symptomatique de sa jeunesse vécue à 200 à l’heure, Korleone vit ce moment aussi bien comme le paroxysme de son parcours sportif que comme une blessure morale profonde. Entre la joie de vivre et le malaise de la trahison…

« Le modèle de ce qu’il ne faut pas faire »

Non reconduit sa seconde année aux Pistons malgré les bons sentiments du staff, Young essaie d’intégrer les Sixers. Et alors qu’il participe au camp d’entraînement, il est victime d’un vol en règles dans une rue de Philadelphie. En plein cœur de la ville de l’amour fraternel, Young est déparé de sa fortune de bijoux mais surtout touché dans son amour propre. Il n’est plus celui à qui tout réussit…

Au contraire, sa descente aux enfers se poursuit en Australie où il a signé un contrat avec l’équipe de Canberra. Bien que brillant sous les ordres de l’ancien Bull Stacey King avec 18 points et 7 rebonds de moyenne, Young ne parvient pas à renouer avec la NBA en 2001 alors qu’il participe à la ligue d’été avec les Lakers.

De retour au pays des kangourous, il se brise le talon d’Achille pour le premier match de la saison. Et pour ne rien arranger, en janvier 2002, il perd le contrôle de son véhicule de retour d’une soirée arrosée… oubliant que l’Australien conduit d’usage sur la voie de gauche ! La suite est une longue liste de clubs en Israël, en Russie, en Chine où Young a joué entre 1999 et 2006.

De plus en plus loin de son rêve de NBA, mais aussi de plus en plus loin de ses trois filles qui vivent à Houston, Korleone Young est tombé dans une grave dépression creusant au passage ses dettes à force d’erreurs puériles. De retour à Wichita dans la maison de sa mère, Young n’a toujours pas commencé sa vie après le basket.

Ayant frôlé la mort lors d’une rixe en 2011, Korleone veut désormais aider les jeunes. Veut à son tour remplir un rôle de modèle… comme il aimerait pouvoir le faire pour ses filles. L’histoire du Parrain Korleone Young n’est peut-être pas encore terminée… mais celle de Young le joueur NBA a déjà fait le tour du monde !

« C’est une terrible histoire » se souvient Alvin Gentry, actuellement aux Clippers. « Il est l’un de ces gars qui sont devenus les modèles de ce qu’il ne faut pas faire. S’il avait été à la fac, ne serait-ce que pour une année, Korleone aurait été un professionnel décent pendant longtemps. Mais il était déficient dans tellement de domaines. Il n’était pas prêt pour cette ligue. »

L’intégralité du récit sur Grantland.com

 

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