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[50 ans de Michael Jordan] 1993, la menace Barkley

Pour les 50 ans de Michael Jordan, nous avons souhaité revenir sur la saison 1992/93. Une saison charnière puisqu’elle fait suite à l’épopée de la Dream Team, et se terminera avec le premier retrait des parquets du numéro 23 des Bulls.

Après avoir rappelé le contexte de cette saison du Threepeat, on s’intéresse aujourd’hui à la saison régulière et au début des playoffs. A 30 ans, Jordan est carrément élu Joueur du siècle.

Déjà le meilleur de tous les temps ?

Un troisième titre d’affilée ? Seuls les Lakers en 1954 et les Celtics en 1961 ont réalisé pareil exploit. Une autre époque. Nous parlons ici de l’ère moderne. Et le temps s’arrête avant même la fin de la saison régulière 1992-93 : un collège de 287 votants – joueurs, coaches, GM, arbitres, amis et ennemis, partenaires ou adversaires – désignent Michael Jordan comme le meilleur joueur du siècle (donc, de tous les temps puisque nous sommes encore au XXe). Avec 82 voix, Jordan devance Magic Johnson (53), Wilt Chamberlain (35), Larry Bird (23), Kareem Abdul-Jabbar (22), Julius Erving (21), Bill Russell (11), Elgin Baylor (11), Oscar Robertson (9) et Pete Maravich (4). Pluie d’hommages.

 

Magic : « Je garde deux souvenirs forts de mes relations avec Michael. Les J.O. à Barcelone. C’était génial, nous avons été confidents et partenaires pour la première fois. Et les Finales NBA 1991. C’est un grand champion. Quand il arrêtera, il laissera un vide. On se rendra alors compte de sa véritable valeur. Celle de joueur du siècle. Celle du meilleur joueur de tous les temps. »

 

Charles Barkley : « Mike, c’est mon pote. On s’est payé une sacrée partie de plaisir aux Jeux. J’aime ce type de joueur parce que j’adore le un contre un. Je reconnais qu’il est très fort. Moi, je n’ai aucun titre de champion. Lui en a déjà décroché deux. Mais cette saison… »

Larry Bird : « Son jeu a évolué, c’est signe d’intelligence. Il est aussi fort seul qu’en équipe. Avec Magic, nous formions le grand duo des années 80. Derrière nous, Michael a enchanté la planète à lui seul. C’est un grand bonhomme. »

Scottie Pippen : « Michael est plus complet que jamais. Il ne se contente pas de son talent naturel, il bosse en permanence. Il travaille tout, y compris son physique, étoffé au fil des séances de musculation. Il connaît les clés du jeu mieux que quiconque. »

Clyde Drexler : « On se demande vraiment quoi faire pour l’arrêter. Il déjoue tous les pièges que vous lui tendez. Il sait tout faire très bien et en plus, il assure le show. »

Shaquille O’Neal : « Contrairement à ce qu’on pourrait croire, il n’est pas du tout personnel, il fait jouer les autres. »

Kareem Abdul-Jabbar : « Au même titre que Magic, il a fait du basket un sport différent de ce qu’il était ».

Toni Kukoc : « C’est un joueur hors normes. Il possède une détente qui lui permet de rester en l’air plus longtemps que les autres. Il score dans toutes les positions, il fait le spectacle. J’aimerais jouer à ses côtés un jour. »

Terence Stansbury : « Il vole, il shoote de tous les coins du terrain et en plus, il défend comme un fou. Je crois qu’il n’y a rien à redire sur sa désignation comme basketteur du siècle. Le jury ne s’est pas trompé. »

 

La meilleure moyenne de points au All-Star Game

Au printemps 1993, à 30 ans, Michael s’empare d’un septième titre consécutif de meilleur marqueur (32.6 pts), assorti de quelques cartons (54 pts contre les Lakers, 57 contre les Bullets, futurs Wizards, 64 contre le Magic, 52 contre les Hornets). Seul Wilt Chamberlain avait gardé cette couronne de « best scorer » sept ans de suite. Pour Chicago, cela donne une quatrième saison consécutive à 50 victoires ou plus (57 exactement) et un quatrième titre de division. L’attaque des Bulls s’est classée 15e de la Ligue (105.2 pts marqués), la défense 2e (98.8 pts encaissés). Le Chicago Stadium, lui, a enregistré la 6e meilleure affluence sur l’ensemble de l’année. Pour la troisième fois de sa carrière, « MJ » termine meilleur intercepteur (2.8 steals). Les récompenses continuent de pleuvoir pour celui qui a atteint les 20 000 points en carrière : 7e citation consécutive dans le premier cinq NBA, sixième citation consécutive dans le premier cinq défensif. Ajoutez à cela 30 points au All-Star Game de Salt Lake City. Le double champion NBA totalise alors 8 participations au Match des Etoiles. Personne, dans l’histoire, n’a atteint une telle excellence : 22.1 pions par « mid-winter classic ».

Le danger vient de Phoenix

Tout le monde attend l’explication au sommet. Celle entre « His Airness » et un Charles Barkley stratosphérique pour sa première année à Phoenix (25.6 pts, 12.2 rbds, 5.1 pds, 1.6 int). Désigné MVP au sortir d’une saison à 62 victoires, le meilleur marqueur américain aux J.O. de Barcelone commet, en quelque sorte, un crime de lèse-majesté. Mais la récompense n’est pas usurpée. Les Suns alignent la meilleure attaque de la Ligue (113.4 pts par match) avec sept joueurs au-dessus des 11 points de moyenne : « Sir Charles », donc, mais aussi Dan Majerle, Kevin Johnson, Richard Dumas, Cedric Ceballos, Tom Chambers et Danny Ainge. Le choc Bulls-Suns, s’il a lieu, s’annonce épique. Il se tiendra et le sera. Encore aujourd’hui, beaucoup tiennent la Finale 1993 pour l’un des meilleurs affrontements de l’histoire. En saison régulière, les Suns sont allés s’imposer dans l’Illinois après avoir perdu chez eux, fin 1992.

Charles Barkley sait que l’Histoire est sans pitié pour les losers et les faux héros. S’il veut monter sur le trône, c’est maintenant. En montant les marches. Pas en attendant que le roi abdique. En mai 1993, il répond aux lecteurs de « Mondial Basket ».

« Quel est le meilleur joueur en NBA ? Il faut regarder du côté de Pat Ewing, Michael, Karl Malone, Hakeem Olajuwon. Je ne sais pas si je suis le meilleur mais je suis unique ! Quatorze mille points et 7 000 rebonds en 8 ans, personne ne l’a fait et personne ne le fera. Si on a la chance de remporter le titre, je ne sais pas ce que je ferai… mais je le ferai heureux. Je ne crois pas que l’on me verra pleurer, même si je peux être émotif. La preuve : je ne peux pas ouvrir les yeux quand je fais l’amour… On peut affirmer que ma carrière recommence à Phoenix. Je suis ravi et chanceux de jouer avec les Suns. Il fait beau toute l’année à Phoenix, la salle est pleine à chaque match et même la presse est de notre côté. »

Phoenix a 25 ans, comme Chicago en 1991

Triple MVP de la Ligue (1988, 91, 92), Michael Jordan ne s’émeut guère de la perte de son bien. Il donne rendez-vous à son grand rival en Finales pour la véritable explication. Sur sa route, Chicago trouve Atlanta et Cleveland. Mangés tout crus. Sweep (3-0), sweep (4-0). Jordan plante 124 points aux Cavaliers et décroche la qualif sur un tir à la dernière seconde. Il se blesse au poignet droit mais shoote ses lancers francs de la main gauche. En face, on frôle la catastrophe. Au premier tour, Phoenix est tout près de devenir la première équipe n°1 de la saison régulière sortie par la tête de série n°8 (Denver réussira la prouesse un an plus tard face à Seattle, futur Oklahoma City). L’équipe de Paul Westphal perd les deux premières manches face aux Lakers à domicile avant d’égaliser en Californie. Sueurs froides dans le Game 5 où Dan Majerle plante un tir à 3 points pour arracher la prolongation. Victoire 112-104. Gros ouf de soulagement.

Au tour suivant, le squad de l’Arizona se débarrasse de San Antonio en six manches. Barkley plie l’affaire d’un shoot en tête de raquette à la sirène du Game 6. Il y a des nuages dans le ciel de Phoenix : les Suns se font copieusement dominer dans la raquette. La bonne volonté de Mark West et les quelques exploits du rookie Oliver Miller, décisif en overtime face à Los Angeles, ne suffisent pas. Pas de rebonds = pas de ballons de contre-attaque. Mais Charles ne doute de rien. Il n’a peur de personne. Il n’a pas peur de Jordan, il l’a dit et répété. Les Suns n’ont pas l’expérience des Bulls mais leur culot et leur confiance équilibreraient les débats. Et puis Phoenix fête cette année-là son 25 anniversaire. Vingt-cinq ans, c’était aussi l’âge des Bulls lors de leur première sacre, en 1991. Un signe du destin ?

Avant même le plat principal, on s’est regalé. On mange toujours bien chez « MJ ». Jordan a ouvert son restaurant en plein cœur de Chicago. Son nom : « Michael Jordan, The Restaurant », tout simplement. La carte ? Hamburgers, pièces de bœuf, cheesecakes. On y voit une belle vitrine de maillots dédicacés et quelques-uns des nombreux trophées glanés par le roi des lieux.

Les sarcasmes de la presse new-yorkaise motivent Mike

En s’appuyant sur leur défense, la meilleure du pays, les Knicks ont posté 60 victoires et terminé n°1 de la Conférence Est. Pat Riley a été désigné Coach de l’année, Pat Ewing est arrivé 4e dans l’élection du MVP. Pour la première fois de sa carrière, le n°1 de la draft 1985 a passé deux tours de playoffs. Le sommet entre les deux meilleures équipes de l’Eastern tient ses promesses. New York mène 2-0. Les titres et les sarcasmes de la presse de « Big Apple » énervent prodigieusement Michael Jordan qui frôle le triple-double dans le Game 3 (22 pts, 8 rbds, 11 pds) en réussissant… 3 tirs sur 18 avant de planter 54 pions (18/30) dans le Game 4 pour égaliser à 2-2. Tout bascule dans les dernières secondes du Match 5 au Madison Square Garden, quand l’ailier Charles Smith se fait contrer à quatre reprises sous le cercle. Victoire 97-94 des Bulls qui se qualifieront 4-2 après un blow out (96-88).

De leur côté, les Suns ont toutes les peines du monde à se défaire des Sonics (4-3). C’est dans cette série, par sa défense étouffante sur Kevin Johnson, que Gary Payton gagne son surnom « The Glove ». Avec le succès du mouvement grunge et l’irrésistible ascension du duo Gary Payton-Shawn Kemp, l’Amérique apprend à regarder au Nord-Ouest. Utah (3-2) et Houston (4-3) ont cédé face à l’excellent collectif des Sonics. Il y a le phénomène Kemp, spécialiste de la haute voltige, bien sûr, mais aussi la mitraillette Ricky Pierce, l’homme à tout faire Derrick McKey, le sixième homme de luxe Eddie Johnson, Sam Perkins, role player le sous-évalué de la Ligue, et le meneur « clasheur » Gary Payton. Leur dada : l’efficacité. Le chef d’orchestre : George Karl, viré du Real Madrid l’année précédente.

Les Suns poussés dans un Game 7 face au duo Kemp-Payton

Dans cette série, on se rend coup pour coup. Les Sonics prennent le Game 2 dans l’Arizona, les Suns le Match 3 dans l’Etat de Washington. Plus personne ne cédera sur ses terres. Aussi, Phoenix enlève 123-110 le Game 7, joué le samedi 5 juin. La note laissée par Charles est salée : 44 points (19/22 aux lancers francs), 24 rebonds. Pas suffisant pour éteindre la polémique. Les 64 lancers accordés aux Suns font jaser, Seattle n’en ayant obtenu que 36. Mais c’est fait : la NBA tient son choc des titans, sa Finale Chicago-Phoenix. Du lourd, forcément. Barkley a posté un triple-double dans le Game 5 face aux Sonics (43 pts, 15 rbds, 10 pds, 2 ints, 2 cts). L’annonce sent le soufre. Et fait tourner toutes les têtes.

Aussi talentueux étaient-ils, Magic Johnson et Clyde Drexler ne pouvaient pas (ou plus, dans le cas du premier) offrir la résistance souhaitée face au roi Mike. Charles Barkley est au sommet de son art. C’est le plus sérieux rival pour « Sa Majesté ». La Ligue va enfin connaître son patron… Il y aura de la sueur et des larmes. En France, on a la banane (Limoges est devenu champion d’Europe en basket et l’OM champion d’Europe en foot). Aux States, ce mois de juin 1993 sera meurtrier. Un champion tombera. Pour toujours.

La NBA ignore alors qu’elle ne reverra plus jamais Reggie Lewis et Drazen Petrovic. Le Celtic, brièvement entré en jeu face aux Hornets au 1er tour, décédera d’une attaque cardiaque en juillet. Le prodige croate des Nets se tue sur une autoroute allemande le 7 juin, deux jours avant le Game 1 Chicago-Phoenix.

 

A suivre…

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