Même maladroits (38,9%) et dominés au rebond, les Spurs s’imposent au Staples Center devant des Lakers contraints de débuter avec Darius Morris dans le cinq majeur. Les Texans ont pu compter sur Danny Green pour mettre le shoot décisif. La dernière possession quasi surréaliste des Lakers pourrait laisser des traces dans le vestiaire. Kobe Bryant (28 pts) n’aura pas la digestion facile.
MVP
Tony Parker. Sommes nous un tantinet chauvins ? Que nenni. Kobe l’aurait tant mérité mais pour avoir été privé de shoot dans les trois dernières possessions angelenos, le MVP 2008 doit laisser les lauriers à un Texan. Tim Duncan n’aurait pas démérité pour cet honneur mais c’est bien TP qui pour nous est le lauréat le plus logique. Profitant des problèmes des Lakers à la mène, Tony a mis deux paniers coup sur coup à l’entrée du money-time, dont un rebond offensif acrobatique sur son propre shoot. Intelligent dans sa gestion et ses choix, TP a distribué 7 assists et perdu une seule balle en 34 minutes.
LE FAIT DE JEU
Il reste 9 secondes et Danny Green vient de remettre les Spurs sur un shoot osé, voire même « couillu » en se permettant une certaine familiarité sémantique. Depuis trois minutes le money time justifie son surnom, mais l’anomalie saute aux yeux : Kobe n’a pas encore posé son empreinte sur la gonfle depuis le début des trois dernières minutes. Après Jamison à l’entrée des 120 secondes, c’est Gasol qui a placé les Angelinos devant sur un shoot en tête de raquette. C’est lui qui ratera celui de la gagne, un pied quasi sur la ligne à 3 points dans le corner. Bernie Bickerstaff n’avait sûrement pas annoncé ce système improbable et casse pipe. Le Staples est sonné, comme incrédule. Kobe était seul près de la raquette, le Catalan ne l’a pas vu. Il n’avait que ses bras flottants sur la taille pour afficher après coup son désarroi.
LA STAT
6 points marqués en contre-attaque par les Lakers. On aurait presque envie de garder la feuille de stat de ce match, elle sera bientôt une relique. D’Antoni arrive en ville et forcément, ça va courir. Nullissime sur jeu rapide depuis le début de saison, les Lakers n’ont pas été aidés par leur efficacité au rebond offensif et les 8 balles perdues des Spurs.
LA SATISFACTION
Tiago Splitter. Titulaire, le Brésilien a justifié la confiance Gregg Popovich. Avec 5,4 pts et 3,1 rbds de moyenne avant cette sortie californienne, l’ancienne star de Vitoria connaît un démarrage poussif. Remis dans le cinq, il a fait du super boulot sur Dwight Howard, soit en individuel soit en aide à Tim Duncan. Agressif, combatif au rebond offensif, il a su se rendre disponible en attaque (9 pts en 29 minutes). Avec 9 prises, un contre et deux interception, le souriant Tiago a rempli son contrat. Preuve de son match réussi, Pop l’a relancé après 3 minutes dans le dernier quart pour ne jamais le rappeler sur le banc. C’est lui qui provoque la faute offensive de Superman à 19 secondes du buzzer, sur un shoot manqué de MWP. San Antonio était alors à -1. C’est aussi lui qui s’arrache pour capter le cuir sur le dernier tir raté de Gasol.
LE BIDE
Le duo Neal-Ginobili. Le Rose Garden sent déjà la naphtaline pour l’arrière shooteur des Spurs, qui rentre dans le Texas sur un très moche 0/3 en 8 minutes. Malgré son match énorme à Portland, Neal confirme avec cette contre performance qu’il est un ton en dessous pour l’instant cette saison. Contrairement à Neal, El Manu a lui une excuse en béton pour justifier son 1/8 : il était incertain jusqu’à la dernière minute. Handicapé par son dos, l’Argentin a tenté mais sans jamais trouver la mire. Comme Stephen Jackson se contente de 6 pts à 2/7, coach Pop a clairement manqué d’armes offensives en sortie de banc. Cela explique la pauvre prestation des Spurs en attaque.
A PART ÇA
Mike D’Antoni est en train de réfléchir à son staff et selon un agent a priori bien informé, l’ex-COY aimerait avoir Nate McMillan à ses côtés. Un choix judicieux McMillan étant plutôt un spécialiste défensif. Pire équipe de la ligue aux balles perdues, les Lakers vont-ils être moins vendangeurs avec le chantre du jeu rapide en première intention ? Avant ce match, Kobe affichait en carrière 24,2 pts par match contre les Spurs, qui ne lui réussissent donc généralement pas : c’est sa 8eplus basse moyenne face à une équipe adverse. David Beckham va finir par aller aux matches des Lakers avec Nicholson himself. Le milieu de terrain vedette du Galaxy était encore présent au Staples Center, tout seul à sa chaise habituelle, au premier rang en face du banc des Lakers.
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