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Les blogs de la rédaction

[Blog] La NBA dans l’œil du cyclone

Par  — 

Sans doute qu’Adam Silver n’imaginait pas que sa « bulle » se retrouverait au cœur d’une telle tempête…

Il y a une expression que je n’aime pas du tout : « être dans l’oeil du cyclone ». Chaque fois que je la vois, que je la lis ou que je l’entends, elle m’agace.

Pourquoi ? Car c’est un contresens, l’œil du cyclone étant un endroit calme entouré par la tempête. « Être dans l’œil du cyclone », ce serait donc être au calme quand tout se déchaîne autour de soi. Et c’est pour ça que, sans doute pour la première fois, je peux utiliser cette expression pour la reprise de la NBA.

Car l’idée de la « bulle » de Disney World ne se passe pas du tout comme la ligue de basket l’imaginait.

En observant ce qui se déroulait en Chine ou en Europe, Adam Silver et les propriétaires des franchises ont pu imaginer leur plan de reprise, dans un lieu qui possédait toutes les installations nécessaires (terrains, hôtels…) et qui, pour ne rien gâcher, appartenait à l’un de ses partenaires historiques (Disney/ESPN). Le concept, établi avec de vrais spécialistes de la santé, était carrément solide, et permettait à tout le monde de limiter les pots cassés, en mettant la main sur le magot du contrat TV (900 millions de dollars) moyennant un bon investissement (150 millions de dollars) mais qui valait le coup. Il permettait également d’éviter un « lockout » attendu en cas d’annulation de la fin de saison.

Le problème, c’est qu’il reposait sur l’hypothèse que, comme en Chine ou en Europe, le Covid-19 aurait été plus ou moins contrôlé au moment de la reprise, suffisamment en tout cas pour que la contamination ne soit plus qu’un phénomène de « clusters » et pas un phénomène général.

Or la gestion de la pandémie aux États-Unis a été un modèle… de n’importe quoi. Après avoir expliqué que le virus disparaîtrait très vite, Donald Trump a avant tout cherché à trouver des responsables extérieurs (Chine, OMS…) avant de penser en premier lieu à la reprise économique.

En encourageant ses soutiens à manifester contre le confinement, en organisant des meetings (qui ont provoqué de nombreuses contaminations), en se moquant de ses propres experts, le président américain a grandement contribué à ce que l’Amérique est en train de vivre, avec des hôpitaux qui débordent à nouveau, des laboratoires saturés par la demande et le nombre de morts qui repart à la hausse. Sa seule réponse étant qu’il faut diminuer le nombre de tests et qu’il faut désormais « faire avec » le virus, la situation ne devrait pas s’améliorer dans l’immédiat.

Ce n’est pas de la faute de la NBA, qui misait sur une gestion plus responsable des autorités, mais elle doit s’interroger sur son choix d’effectuer sa reprise en Floride. Car il faut rappeler que le gouverneur républicain de l’État, Ron DeSantis, a tout fait pour rouvrir au plus vite, décrétant dès le 15 avril que le sport faisait partie des activités « essentielles », afin d’attirer les différentes ligues sportives du pays.

Dans ces conditions, sans parler du contexte social aux États-Unis, cette reprise de la NBA apparaît de plus en plus comme un projet hors-sol, avec une période de quarantaine qui pose question et des tests quotidiens qui entrent en collision avec les besoins des hôpitaux. La réaction des basketteurs, millionnaires, qui se sont plaints sur les réseaux sociaux de leurs repas ou de leurs chambres, ne corrigeant pas vraiment l’impression.

La NBA avait deux options face à la tempête. La première : se calfeutrer en attendant qu’elle passe, quitte à se retrouver dans un monde désolé suite à l’annulation de la fin de saison, et peut-être de la suivante. Elle a choisi la seconde, celle de construire un château volant pour se rendre dans l’œil du cyclone et accompagner le typhon jusqu’à ce qu’il se dissipe de lui-même, en espérant éviter toute fausse manœuvre, ou mauvaise surprise. Si ça fonctionne, c’est sans doute la stratégie du siècle. Sinon…

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