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Quand faire faute en fin de match ? Une étude montre que les équipes attendent trop

Par  — 

Quand faire faute en fin de match ? Une étude montre que les équipes attendent tropLa traditionnelle MIT Sloan Sports Analytics Conference a eu lieu ce week-end, et si contrairement à Charles Barkley, vous aimez les statistiques, je vous conseille de vous plonger dans les différentes études proposées. Notamment sur les moyens d’évaluer l’impact défensif d’un joueur.

Une autre étude passionnante s’est penchée sur les fautes en fin de match, utilisées par les équipes pour arrêter les possessions adverses et tenter de revenir au score. Franklin Kenter a ainsi modélisé un match de basket en termes de choix simples : shooter à deux points, shooter à trois points, faire faute… Le but était d’évaluer quelle était la meilleure décision (du point de vue statistique) dans chaque cas de figure et les résultats sont très intéressants.

defense

Sur ces schémas, le nombre de points de retard est représenté en abscisse tandis que le temps restant est en ordonnée. Franklin Kenter a ainsi trouvé une formule permettant de déterminer le moment où il devient statistiquement plus intéressant de faire faute que de laisser l’adversaire tirer. Il s’agit de t = 13.82 + 10.32 p avec t = temps et p = nombre de points de retard.

Il y a plusieurs points intéressants. D’abord, cette étude tend à démontrer que les équipes devraient commencer à faire faute bien plus tôt qu’actuellement. Pour un retard de 4 points, il faudrait ainsi commencer à t = 13.82 + 10.32 x 4, soit à 55 secondes de la fin du match. Actuellement, les coaches n’envoient généralement leurs adversaires sur la ligne que lors des 30 dernières secondes de la rencontre.

Les équipes en tête… devraient faire faute avant leurs adversaires

Autre élément : quand le modèle statistique explique que faire faute n’est pas encore le choix idéal, il recommande à l’équipe menée de tirer à deux points pour revenir. Pourquoi, alors que le tir à trois points rapporte plus (1.044 point par tir cette saison, contre 0.97 point par tir à deux points) ? Parce que dans les situations serrées, où le nombre de tirs possible est réduit, il vaut mieux miser sur la sécurité d’un tir à deux points (48.5% de réussite cette saison) que sur le point potentiel que peut rapporter un tir à trois points (34.8% de réussite). D’autres études ont d’ailleurs montré que dans les situations désespérées, les équipes tentent beaucoup de trois points, souvent forcés et attendus, et le pourcentage de réussite de loin tend donc à baisser.

Franklin Kenter a ensuite cherché à déterminer quel gain les équipes pouvaient obtenir en suivant ce système de fautes précoces. Une équipe menée de trois points à 60 secondes de la fin gagnerait ainsi 1.8% de chances de l’emporter en faisant faute. Ça ne parait pas énorme mais le chercheur rappelle qu’une équipe avec un déficit de 3 points à ce moment du match n’a que 23% de chances de gagner le match et qu’un gain de 1.8 point de % est donc assez significatif.

gain

Le point le plus surprenant de l’étude, c’est que le modèle statistique de Franklin Kenter affirme que l’équipe qui mène… devrait commencer à faire faute avant l’équipe qui est menée. Là aussi, il a trouvé une formule qui donne le moment où l’équipe en tête doit commencer à faire faute : t = -14.99 + 23.06 p avec t = temps et p = points d’avance

attaque

En NBA, les coaches refusent quasiment systématiquement de faire faute pour empêcher un ultime tir à trois points qui permettrait d’égaliser. Les fans des Spurs en ont beaucoup discuté. Selon Franklin Kenter, faire faute dans les 20 dernières secondes en menant de trois points permettrait néanmoins d’accroître les chances de victoire de 10%. Certes, les lancers francs rapportent plus, en moyenne, qu’un tir (environ 1.5 point, soit 0.5 de plus qu’un tir) mais le système est biaisé car les lancers ne peuvent rapporter que deux points, là où un trois points offre la possibilité de récupérer un point de plus.

leader

Si les équipes menées font faute pour couper le chrono et récupérer d’autres possessions afin de tenter de revenir dans le match, les équipes qui mènent ont elles intérêt à éliminer la menace du point supplémentaire offert par le trois points en faisant faute dans les situations serrées. Alors que l’étude statistique prend de plus en plus de place en NBA, verra-t-on désormais des équipes commencer à faire faute à 90 voire 100 secondes de la fin du match ? Pour éviter cela, Franklin Kenter propose d’instaurer un lancer franc bonus. Si le joueur envoyé sur la ligne réussit ses deux lancers, il pourra alors en tenter un troisième. Rappelons que la règle du 1+1 a existé aux lancers-francs, et qu’on pourrait donc passer aux 2+1.

Pour les équipes menées, envoyer quelqu’un sur la ligne serait alors un gros risque car cela pourrait rapporter trois points à l’équipe d’en face. Cela les obligerait à défendre le plus possible. Pour les équipes en tête, il n’y aurait plus d’intérêt à faire faute car les lancers francs rapporteraient (potentiellement) autant qu’un trois points.

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