Les Lakers tombent dimanche au Staples Center, signe ostentatoire du malaise actuel.
Les Angelinos se mettent dans la panade eux-même comme des grands. Ils avaient le match en main en première période avant de remettre les Pacers dans le match et de le laisser filer. Indiana a bien joué le coup (98-96), et inflige à Kobe Bryant et sa bande leur 3ème défaite de suite.
Le Kobemètre vous connaissez ? Dispendieux mais fiable même quand il donne l’impression d’être cassé, l’outil ne se contente pas de donner la température des Lakers. Il l’ajuste et la donne. Il est unique, parfois agaçant mais terriblement efficace. Seul hic, il rend son utilisateur bien trop dépendant de lui. Au Staples Center cette saison, quand Kobe va, tout va. Jusqu’à dimanche oui… Au scoring, le pourvoyeur attend toujours autant de soutien.
Bien en place d’emblée, avec deux systèmes dans la raquette pour poser les bases, les Lakers ont tranquillement déroulé pendant 20 minutes (27-14 au 1er QT). Effacé au scoring mais présent au rebond et à la passe, Gasol laisse Metta World Peace jouer le lieutenant du meilleur marqueur de la ligue.
Avec 9 pts, feu Ron Artest sort d’une longue léthargie. Pas pour longtemps. Comme Bynum ne profite pas de son poids pour s’amuser devant Roy Hibbert, les Angelinos patinent rapidement quand KB24 s’offre une ch’tite sieste dans le deuxième quart-temps.
Les Lakers se punissent eux-mêmes
David West fait le boulot sans en donner l’air et gentiment les Pacers comblent leur déficit. Les Grecs devraient en prendre de la graine. Honteusement maladroit en premier quart (28%), Indiana retrouve ses fondamentaux pour rejoindre les vestiaires avec un débours de -3. Les Lakers se sont mis une balle dans le pied tout seul. Mais bon, avec un brin de pression sur les épaules, les champions 2009 et 2010 vont peut-être ressortir leurs plus beaux apparats, se dit-on.
C’est le cas pour Andrew Bynum, beaucoup plus agressif et qui enfin rentre dans le lard de Roy le Hoya et le jeu des Lakers s’équilibre. Matt Barnes compense la retour à la normal de Paix dans le monde mais comme un symbole, c’est Kobe et personne d’autre qui remet les Lakers devant au buzzer en fin de 3ème QT (78-77). Granger à l’image de sa saison est à la peine, West ne score plus mais Vogel a construit une maison solide et équilibrée et les Pacers sans impressionner sont toujours masqués pour le hold-up éventuel.
Fisher, cette fois c’est non
« Quand Kobe n’est plus là, l’attaque c’est n’importe quoi », constate le ton presque plaintif notre confrère de Canal + Rémi Reverchon, l’homme aux lunettes qui tuent.
Metta lui plante alors un shoot « in your face » pour le faire mentir. Murphy, Morris et Kapono sont sur le parquet pour débuter le quatrième quart. Mais la second unit de Mike Brown donne quand même +7 après moins de quatre minutes. Kobe (33 pts) et Pau reviennent en jeu avant qu’Hibbert enfile deux paniers de rang pour remettre Indiana à flot.
Le money-time pue le sang du combat : enfin de l’intensité ! Même le gâté et calme public du Staples s’y met. Kobe replace les Lakers en tête à 2’26 du gong. Hibbert continue sur la lancée de son troisième quart et s’impose première option des Pacers quand Granger vendange. Collison s’y met et Indiana revire en tête à l’aune de la dernière minute.
Le Fish ressort son costume de Zorro mais cette fois le shoot en tête de raquette ne fait pas filoche. Barnes s’arrache au rebond, en vain. Collison met les deux lancers. Kobe prend le shoot pour la prolongation. Rebond sur l’arceau. Les Lakers sont malades, c’est confirmé. Mike Brown va passer une courte nuit.