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Les blogs de la rédaction

« Overthinking The Process »

Par  — 

NBA: San Antonio Spurs at Philadelphia 76ersLa démission de Sam Hinkie marque la fin de l’une des expériences NBA les plus clivantes jamais tentées. Il faut lire sa lettre de démission de 13 pages où il cite pêle-mêle Abraham Lincoln, Elon Musk, Max Planck ou encore James Clerk Maxwell pour se rendre compte à quel point l’ex-GM des Sixers avait théorisé le processus de reconstruction qui lui avait été confié.

« Une ligue avec 30 féroces compétiteurs demande une nouvelle culture et de nouveaux moyens pour résoudre des problèmes récurrents », écrit-il notamment dans un paragraphe qui résume assez bien sa pensée. « À court terme, se lancer dans ce type d’innovations ne semble pas apporter de progrès, voire aucun. Mais comme le disait Abraham Lincoln : Si vous me donnez six heures pour couper un arbre, je prendrais les quatre premières pour aiguiser ma hache ».

La métaphore est parfaite. Depuis trois ans, les Sixers « aiguisent leur hache » à coups d’échanges afin de récupérer des choix de Draft. Grâce à cela, ils ont récupéré Nerlens Noel, Jahlil Okafor, Jerami Grant, Richaun Holmes ou encore Joel Embiid et Dario Saric, qui devraient arriver la saison prochaine. Avec potentiellement deux choix dans le Top 5 de la prochaine Draft, ils pourraient enfin commencer à « couper l’arbre ».

Un espoir trop lointain et trop conceptualisé

Sauf que pour cela, ils n’ont remporté que 47 de leurs 242 derniers matchs, accumulant les séries de défaites historiques et évitant de justesse des records de nullité…

Peut-on jouer trop longtemps au Yahtzee en NBA ? Les Sixers viennent de montrer que non et, d’un côté, ça me laisse un goût d’inachevé. Non pas que je sois un fan absolu des méthodes de Sam Hinkie et de ses choix, qui semblent avoir poussé à bout les joueurs ou Brett Brown. Communiquant très moyen et penseur taiseux, le GM a fait des erreurs, sous-estimant gravement le facteur humain et se mettant à dos les agents par ses méthodes de gestion trop secrètes.

Comme l’explique très bien Derek Bodner, Sam Hinkie avait besoin d’au moins un de ses trois facteurs pour réussir sa mission : la perfection, la chance ou la patience. Pas parfait, il a raté les joueurs qui auraient vraiment pu changer le visage de la franchise à court terme : Kristaps Porzingis, Giannis Antetokounmpo ou Rudy Gobert. Pas chanceux, il n’a pas hérité du premier choix de Draft qui aurait pu lui offrir Karl-Anthony Towns. Et finalement, ce sont les propriétaires du club qui ont fini par ne plus être patients et abandonner le désormais fameux « Trust The Process » (« Faire confiance au processus »).

L’approche de Sam Hinkie était expérimentale, on n’avait en effet jamais vu un tel jusqu’au-boutisme dans la volonté de détruire/reconstruire une franchise. Comme (presque) toutes les expériences, elle fut finalement intéressante. Elle s’est toutefois heurtée à la réalité : la NBA est une « entreprise de divertissement », selon Adam Silver lui-même, destinée à procurer du plaisir immédiat. Voltaire écrivait ainsi que « le plaisir donne ce que la sagesse promet ». Une phrase que Sam Hinkie aurait sans doute pu rajouter dans sa lettre de démission.

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