Interview Dick Bavetta : « Il est parfois difficile de tenir le rythme des joueurs »

Légende de l’arbitrage, Dick Bavetta a pris sa retraite en 2014 après 39 saisons passées sur les parquets de la NBA. Élu au sein du Hall of Fame l’an dernier, le « jeune » retraité (76 ans) nous donne son avis sur l’arbitrage actuel en NBA et son évolution passée et future. Nous l’avons rencontré à Toronto dans le cadre des festivités du All-Star Weekend.

Quel est votre opinion sur l’arbitrage en NBA aujourd’hui ?

Je pense que l’arbitrage n’a jamais été aussi bon qu’aujourd’hui. La ligue travaille sans relâche avec ses différents comités, les arbitres, les propriétaires, les joueurs, pour améliorer l’arbitrage et atteindre le but suprême voulu par tous, à savoir un basket sans aucune erreur d’arbitrage. Souvent, les arbitres sont mis sous le feu de la rampe lorsqu’ils prennent des décisions contestables, ce qui arrive encore même si elles ont énormément diminué au fil des ans. Tout le monde veut un basket irréprochable où l’on ne parle pas de l’arbitrage. Je pense qu’avec le Replay Center, on dispose d’un outil extrêmement utile et efficace. Cela aide énormément les arbitres et c’est très positif de savoir que l’on a toute une équipe derrière soi.

Quelles améliorations la ligue peut-elle apporter au Replay Center ?

Le Replay Center est un réel soutien aux arbitres. Cela aide à prendre la bonne décision dans un minimum de temps avec un maximum de confiance. Les équipes du New Jersey disposent de caméras qui filment tous les angles ou presque du terrain. Bien sûr, on peut encore améliorer les délais et on n’a pas encore atteint les 100% de bonnes décisions mais on s’en rapproche.

Que pensez-vous du « Hack-A-Machin » et des possibles décisions de la ligue pour modifier les règles du jeu ?

C’est en discussion en ce moment et je crois savoir que ce sera à l’agenda des différents meetings qui auront lieu ce weekend. Personnellement, je pense qu’un changement est nécessaire mais il ne sera pas facile de trouver un bon compromis pour rester dans l’esprit du jeu. Il faut avant tout penser aux fans, qui sont la base de la NBA. Sans eux, il n’y a pas de NBA. Un match gâché par des fautes à répétition est difficile, pour ne pas dire pénible, à regarder.

Vous avez travaillé en NBA pendant près de 40 ans. Quelles sont les principales évolutions auxquelles vous avez assisté depuis quatre décennies ?

Sans hésiter, la vitesse et les qualités athlétiques des joueurs. Le jeu va à 200 à l’heure et sur la fin de ma carrière, je dois dire qu’il était parfois difficile de tenir le rythme. Aujourd’hui, on voit des joueurs comme Stephen Curry, Kyrie Irving ou John Wall qui traversent le terrain en quelques secondes, et on a des joueurs surpuissants comme LeBron James. Il faut être très attentifs à tout ce qui se passe en tant qu’arbitre et cela requiert une concentration de tous les instants pendant 48 minutes. Ce n’est pas un job évident. On parle toujours des deux ou trois mauvaises décisions qui sont prises et il faut les assumer mais on ne parle jamais des 99% de coups de sifflets qui sont justifiés.

Propos recueillis à Toronto.