Les Sixers profitent des malheurs des Lakers

Après une nouvelle blessure, celle de Xavier Henry, un nouveau match en accordéon, une nouvelle sortie de Nick Young à plus de 20 pts (à 6/21 aux tirs), les Lakers subissent une nouvelle défaite (111-104). Comme face à Miami et Utah, L.A baisse pavillon dans les dernières minutes. Evan Turner (22 pts, 7 rbds, 6 pds) et Thaddeus Young (25 pts, 9 rbds) plongent les éclopés californiens dans une grave crise de confiance et mettent fin à une série de 13 défaites à l’extérieur.

Quand Nick Young ne sourit plus, c’est que le malaise est profond. Quand Evan Turner se sent obligé d’aller immédiatement s’excuser pour son moulin à vent au buzzer, c’est que le banc des Lakers tire une tronche qui ferait passer Buster Keaton pour un rigolard. Quand Mike D’Antoni toise des journalistes en conférence de presse sur ses choix de temps de jeu aussi irréguliers que la concentration de ses joueurs, c’est que les Lakers sont à bout. Les facteurs d’exaspération fleurissent au sein d’un vestiaire qui en perd sa joie de jouer. En perdant Xavier Henry dès le premier quart temps, D’Antoni a été contraint de donner sa chance à Kendall Marshall, qu’il condamnait au garbage time une heure au préalable dans sa causerie médiatique d’avant match.

Déjà diminués, les Lakers sont trop maladroits

L’ancien bide des Suns s’en est bien sorti avec 8 pts et 3 pds en 17 minutes. Quand les Lakers, menés de 13 pts dans le troisième quart temps, infligent un 15-4 à Philly pour reprendre les commandes à sept minutes du terme (95-94), c’est lui qui est aux manettes. Jordan Farmar fera son retour pour les quatre dernières minutes, là où les Sixers ont construit leur deuxième succès de la saison à l’extérieur. Entre son tir primé à 45 secondes du buzzer pour remettre L.A à -3 et sa passe laser pour le shoot de l’égalisation de Shawne Williams, tout seul derrière l’arc, Farmar n’a pas grand chose à se reprocher. Jordan Hill non plus. Mangés dans la raquette en première mi-temps, les Angelenos ont rééquilibré un tantinet les débats après la pause grâce à l’efficacité de leur pivot de fortune (18 pts, 13 rbds dont 6 offensifs). Au final ils prennent quand même 52 pts dans la peinture, contre 28 inscrits de l’autre côté.

Et c’est bien là le deuxième facteur de lassitude, car une fois de plus les Lakers se font pilonner dans la raquette. Sans Pau Gasol, encore absent, faire jeu égal avec n’importe quel adversaire devient encore plus compliqué. Troisième cause de ras-le-bol, les balles perdues. Young en perd 6 à lui tout seul mais comment accabler le seul arrière capable d’aller chercher 12 lancers et de prendre des shoots que les autres refusent ? Sur les 22 turnovers de leurs très généreux hôtes, les Sixers du quartet Turner-Young-Hawes-MCW (79 pts) ont compilé 22 pts. Les visiteurs n’en perdent eux que 10 de ballons et gagnent un match malgré 41% d’adresse et 6/24 à 3 pts. Leurs 13 interceptions pèsent lourd dans la balance quand il s’eut agit d’équilibrer les ratés du soir.

Philly : une victoire en quatorze matches à l’extérieur !

Avec 36,9% de réussite et 12/37 à 7m25, D’Antoni sait où réside la quatrième raison de son aigreur: comme souvent sur les cinq dernières défaites, ses joueurs ont eu des positions ouvertes à trois points. Il ne peut pas incriminer des mauvais choix ou des précipitations, non. Ses Lakers sont ouverts, ce sont des bons tirs. Encore faut-il les rentrer. Après avoir mis quatre de leur cinq premiers shoots, les locaux ont ensuite manqué 15 des 17 tirs suivants. Symbole d’une inconstance que les blessures expliquent en grande partie. Et pas uniquement parce qu’elle prive L.A de ses meilleurs atouts (Kobe, Pau, Nash, Blake), mais aussi parce qu’elles obligent D’Antoni à revoir ses plans quasi tous les soirs. Sans stabilité, les Lakers bricolent. Et perdent cinq de leurs six derniers matches à domicile. Vivement l’été 2014 !

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