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[50 ans de Michael Jordan] 1993, l’année du premier Threepeat

Sir Charles - Michael JordanIl y a deux ans, nous avions proposé une saga Michael Jordan à l’occasion des 20 ans du premier titre des Bulls. Pour les 50 ans de Michael Jordan, on reprend cette saga avec l’après-Barcelone. En NBA, à l’aube de cette saison 1992/93, on se demande comment arrêter les Bulls, en route pour un triplé. Quant à l’intéressé, interviewé par Mondial Basket au All-star game 1993, il évoque pour la première fois sa lassitude.

La Jolla, Californie. La « Dream Team » est en route pour son expédition barcelonaise. Quelques jours plus tôt, les Bulls ont remporté leur second titre NBA (4-2 contre Portland). Michael Jordan est l’un des derniers à arriver au camp. Il est immédiatement assailli par une meute de journalistes. Personne ne remarque sa lassitude. Il confie alors à l’un de ses proches et confident :

« Je vais choquer le monde entier. Je vais quitter le basket pour aller jouer au baseball. »

Devant la stupeur du témoin, il rajoute :

« J’en ai parlé à mon père. Je suis très sérieux. La seule raison pour laquelle je reste, c’est pour réussir le « threepeat ». Actuellement, c’est mon unique motivation. »

Tout ce qui passera l’été suivant est déjà écrit. A l’attaque de la saison 1992-93, on n’en est pas encore là. La même question hante les nuits des adversaires de « Sa Majesté » : comment l’arrêter ? Chacun a son avis. Sans forcément y croire complètement…

« Il faut lui faire peur », balance Patrick Ewing, le pivot des Knicks. « Ne pas le laisser prendre confiance, sinon sa domination devient terrible. Il faut durcir le jeu. Quand vous affichez cette détermination, il est perturbé. Je sais qu’il faut parfois l’énerver, le pousser à une excitation extrême. »

Pour Magic, on peut arrêter Chicago, mais pas Michael Jordan

« Le plan anti-MJ n’existe pas », tranche Magic Johnson. « Le monde entier s’y est essayé, en vain. En revanche, un plan anti-Bulls existe bien. Il faut jouer sur la créativité et le rythme. Il faut des variantes pour les surprendre. Mais Chicago sait s’adapter rapidement. Ils ont une grosse culture tactique et un effectif complémentaire. »

Battu lors des dernières Finals, Clyde Drexler n’est pas forcément du même avis.

« Dans le jeu, on peut le contrarier. Il faut le faire travailler dès qu’il reçoit le ballon. Il ne doit pas avoir de répit. Il ne faut pas le laisser faire des choses faciles. En défense, il faut des aides rapides. On doit le fatiguer, limiter au maximum ses pénétrations et ne pas lui donner des tirs dans un fauteuil. J’ai profité des J.O. pour étudier encore mieux son jeu. Avant de penser stratégie avec un gars comme lui, il faut trouver sa qualité principale. Depuis que je l’affronte, je n’avais pas pris de recul pour le faire. Là, je l’ai côtoyé au quotidien. Parfois, j’ai défendu sur lui, d’autres fois j’étais son coéquipier. L’ambiance n’est pas la même. Là, on découvre le vrai Jordan et sa qualité principale connue de tous : il joue super vite. »

Futur adversaire de MJ, sous les couleurs des Suns, et futur MVP, Charles Barkley répond en racontant une anecdote.

« Si je connaissais un plan anti-Jordan, je l’aurais mis en application depuis au moins deux ans… », soupire Charles Barkley. « Je pense qu’il faut un entourage idéal. Une équipe capable d’imposer une densité physique insoutenable. Il n’y a qu’un rapport de forces très solide qui puisse arrêter Jordan. Et encore… Je me souviens d’une séquence pendant un entraînement de la « Dream Team ». Son équipe perdait, Magic l’a chambré. Je me suis frotté les yeux pour y croire… Il est devenu infernal, il fallait se mettre à quatre pour le stopper. Souvent de façon très irrégulière. Là, tu comprends pourquoi certaines équipes tombent dans cette solution de facilité avec le temps. Depuis ses débuts en NBA, il a apporté une nouveauté à son jeu chaque saison. Ce que beaucoup de gens semblent oublier. C’est un joueur inarrêtable quand il a le ballon mais autour de lui, il a des gars qui apportent une aide considérable. Que ce soit Scottie Pippen ou Horace Grant, tous deux sont des joueurs très physiques et complémentaires. Je vois mal comment faire pour l’arrêter si ce n’est lui imposer un défi physique monstre. »

Le deuxième joueur le plus rapide à 20 000 points

L’année 1993 démarre sur les chapeaux de roue. En marquant 35 points face à Milwaukee le 8 janvier, Michael Jordan devient le deuxième joueur le plus rapide de l’histoire à atteindre la barre des 20 000 points en carrière après Wilt Chamberlain. « Un grand honneur », commente-t-il lorsque le match est arrêté pour une standing ovation à vous filer des frissons. Huit jours plus tard, il est à nouveau « on fire ». Contre Orlando, il enfile panier sur panier et termine la soirée avec 64 points, à cinq longueurs de son record (69 contre Cleveland en 1990). C’est la 31e fois que Mike dépasse la barre des 50 pions sur un match. Pourtant, il n’est pas content. Chicago perd cette rencontre et enregistre presque autant de défaites que sur l’ensemble de l’exercice précédent (11 contre 15 en 1991-92).

« Nous nous sommes fixé des objectifs très élevés mais nous ne jouons pas du tout en ce sens », rumine « MJ ».

INTERVIEW FÉVRIER 1993

– Comment est la vie quand on s’appelle Michael Jordan ?

M.J. : C’est une sensation partagée. Tout le monde croit que ma vie est facile parce que je gagne beaucoup d’argent, que je suis un champion sportif, etc. En réalité, cela me fait peur. Vraiment peur. Je ne me plains pas mais beaucoup de choses me sont interdites. Je dois faire attention à tout ce que je fais et comment je le fais.

 

– Comment réagis-tu aux choses négatives que l’on raconte sur toi ?

M.J. : Maintenant que j’ai gagné des titres NBA et toutes ces récompenses, il n’y a plus beaucoup de choses positives à dire sur moi… Alors on regarde les choses négatives. Pendant des années, j’ai été cette personne parfaite, j’ai renvoyé cette image. C’est pour ça qu’aujourd’hui, je dois accepter certains reproches. L’erreur m’est quasiment interdite… Mais je suis à un point où je ne veux plus me contrôler. Je veux redevenir humain. A partir de maintenant, je vais dire ce que j’ai envie de dire et tout le monde devra accepter cela.

 

– Qu’est-ce qui te motive encore ?

M.J. : Les grands joueurs s’éclatent sur un terrain. C’était le cas avec Larry Bird et Magic Johnson, c’est le mien. Quand je n’aurai plus ce plaisir, j’arrêterai. Mais je ne suis pas près de la retraite. J’ai envie de sourire, d’avancer et de m’amuser encore un peu.

 

– Te rends-tu compte de ta popularité internationale ? Que ressens-tu quand tu vois des milliers de jeunes se balader avec des T-shirts à ton effigie ?

M.J. : C’est pratiquement impossible de sentir des choses pareilles. Moi, Michael Jeffrey Jordan, l’homme le plus populaire du monde ? (Silence) Je vis aux Etats-Unis. Je ne sais pas ce qu’est mon image ailleurs. C’est vrai que lors de mes voyages, j’ai constaté que l’on m’aimait bien. En fait, c’est le basket qui a explosé et ma popularité est venue avec cette explosion.

 

– Pourquoi shootes-tu plus cette saison, vises-tu un nouveau record ?

M.J. : Je peux rajouter que je prends beaucoup de mauvais shoots. Stupides, même ! Le problème est de savoir pourquoi… Je ne cherche pas à tout prix à être le meilleur marqueur. Ce que je sais, c’est que notre attaque n’est plus aussi fluide. Les gens voudraient qu’Horace Grant prenne plus de responsabilités offensives. C’est ce qu’ils lui mettent dans la tête. C’était pareil avec Charles Oakley quand il jouait à Chicago. Mais tout comme « Oak », Horace veut gagner avant tout et il sait que ce qu’il fait de mieux, c’est défendre, prendre des rebonds, être plus rapide que les grands.

 

– Est-il difficile de gagner ce troisième titre ?

M.J. : Je savais que ce serait dur, ça l’est encore plus que je ne le pensais. Remarquez, nos deux premiers titres n’ont pas été si faciles à décrocher. En NBA, tout le monde attend tout le monde. On est fatigués et on passe au travers de temps en temps. Je ne m’inquiète pas pour autant. Je suis sûr qu’on sera très bien quand les playoffs commenceront. La partie la plus difficile est la saison régulière avec ses 82 matches enchaînés. Après, c’est comme une deuxième jeunesse !

 

– Comment sera ta vie quand tu arrêteras ?

M.J. : Je ne serai plus sous les feux de la rampe. De toute façon, si j’étais quelqu’un d’autre, j’en aurais marre de voir Michael Jordan si souvent à la télévision ! (Rires) Je serai sans doute toujours sous contrat avec Nike et Wilson. Gatorade aussi. Mais tout le reste, j’arrêterai. La célébrité, c’est super mais un temps seulement…

 

– Tu as tout gagné, tu es riche et célèbre, qu’est-ce qu’on peut encore te souhaiter ?

M.J. : Le bonheur pour ma famille avec la naissance d’un troisième enfant (ndlr : une fille, Jasmine). S’il y a une troisième bague au bout, ce sera le paradis.

 

– As-tu déjà perdu l’envie de jouer ?

M.J. : Oui. Disons que j’ai éprouvé une certaine lassitude au début de la saison, après les Jeux Olympiques de Barcelone qui m’avaient empêché de me reposer comme je le faisais d’habitude. J’avais envie de sauter le premier mois de compétition, de me décontracter le corps et de m’aérer l’esprit. Mais juste avant de démarrer, l’envie est revenue, encore plus forte qu’avant. Magic a été un exemple quand il a dû arrêter et qu’il est revenu avec un tel désir et un tel amour pour le jeu…

 

A suivre…

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