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Portrait | Dominique Wilkins, « The Human Highlight Film »

NBA – Considéré comme l’un des meilleurs dunkeurs de tous les temps, Dominique Wilkins (63 ans ce 12 janvier) a fait le show pendant 11 ans et demi à Atlanta. Voltigeur spectaculaire et scoreur prolifique, « Nique » accumula les récompenses individuelles, et sans Michael Jordan et Charles Barkley, il serait vraisemblablement devenu LE visage du basket américain après la période Bird-Magic.

En NBA, il y eut l’avant-Jordan et l’après-Jordan. Dominique Wilkins restera comme le meilleur marqueur de l’exercice 1985-86 (30.3 pts), à 26 ans, dans sa quatrième saison chez les Hawks. Après cette année-là, « Sa Majesté » reprit le flambeau et Mike termina sept fois de suite top scoreur de la Ligue, jusqu’à sa première retraite en 1993.

Derrière l’inaccessible étoile, Wilkins joua les Raymond Poulidor. Il affronta deux fois Jordan en finale du Slam Dunk Contest, créé en 1984. Vainqueur en 1985, il fut battu en 1988. Il s’inclina également en finale contre son coéquipier Spud Webb (1986) et domina le King Kenny Smith (1990). Smasheur archi-spectaculaire et scoreur prolifique, « Nique » fut LA figure emblématique des Hawks tout au long de la décennie 80 et au début des années 90. Et s’il se montra incapable de mener Atlanta au-delà des demi-finales de Conférence Est, il s’empara, tous les ans ou presque, de nouveaux records dans une franchise en mal de succès, de reconnaissance et de gloire.

Né à Paris…

Contrairement à son frère Gerald (le papa de Damien, vu chez les Knicks, les Cavaliers, les Grizzlies époque Vancouver et le Magic), c’est à Paris que Jacques Dominique Wilkins voit le jour, le 12 janvier 1960. Pourquoi la capitale ? Papa, officier de l’US Air Force, est amené à voyager souvent. A 15 ans, « Nique » a déjà vécu dans trois pays différents et il a déménagé neuf fois. Pendant toute son adolescence, Dominique entend parler confiance en soi, persévérance, discipline, bonnes manières, foi et famille. Dans son lycée de Caroline du Nord, la Washington High School, c’est un crack en basket. Mais pas uniquement. Il touche aussi sa bille en athlétisme (sept fois All-America).

Avec l’université de Georgia, il est sélectionné à trois reprises dans la meilleure équipe de la Conférence Southeastern. Retenu par Utah en 3e position de la draft 1982, il refuse d’évoluer chez les mormons et provoque son transfert en Géorgie. En lâchant John Drew, Freeman Williams et du cash, les Hawks réalisent, sans le savoir, le transfert de la décennie. Le deal conclu par le Jazz restera comme l’un des plus pourris de l’histoire…

Atlanta ne vit que par les exploits de « Do »

Rien ne permettait de deviner que ce dunkeur fou formé à 100 km d’Atlanta et qui termina meilleur scoreur de l’histoire de sa fac deviendrait l’un des showmen les plus prodigieux jamais vus sur un parquet. Wilkins quitte son college avec une moyenne de 21.6 points et 7.5 rebonds sur 3 ans. Dès sa saison rookie chez les pros, il s’affiche à 17.5 points. A partir de 1984 et jusqu’à son départ chez les Clippers, il ne descendra jamais sous les 24.4 points. Champion de sa division en 1980 après 19 ans de disette, Atlanta se trouve un leader incontesté. Et des raisons d’espérer.

Il ne faut pas croire non plus que la vie fut toujours rose… Doc Rivers, qui fit une bonne partie de sa carrière à Atlanta, se souvient des consignes de l’ancien coach des Hawks, Mike Fratello : « Tu ne donnes le ballon à Dominique que s’il est à un mètre du panier ».

Le « Parisien » passa des heures et des heures à la salle d’entraînement pour travailler son jump shot, acquérir un dribble et même faire des passes. « Je me suis forcé à ressortir de la raquette et à tenter le même type de tir. Je me suis entraîné sans relâche. Et ça a fini par payer. »

En février 1985, lors du All-Star week-end d’Indianapolis, « Nique » remporte le concours de dunks en battant « MJ » 147-136 en finale. Il est dans sa troisième saison chez les pros et ne s’est affiché sous la barre des 20 unités qu’une seule fois : lors de son année rookie. Wilkins a fait son trou en NBA. Progressivement. Malheureusement pour lui, le collectif des Hawks est désespérément hésitant. À Atlanta, tout est basé sur l’exploit individuel. « Dom » n’a pas la chance d’avoir un Scottie Pippen ou un James Worthy à ses côtés. Il n’y a guère que le fantasque rebondeur Kevin Willis pour prendre, par moments, le relais.

Il aurait pu être l’ambassadeur n°1 de la NBA

Wilkins disputera huit fois les playoffs avec Atlanta. Trois fois seulement, en 1986, 87 et 88, l’équipe passe le 1er tour. Le trio Rivers-Wilkins-Willis cale trois fois en demi-finales de Conférence Est, contre Boston (deux fois) et Detroit. En 1989, avec un Moses Malone à 21 points et 12 rebonds par match, Atlanta disparaît à nouveau prématurément (3-2 contre Milwaukee au 1er tour). Il faut dire que Kevin Willis a loupé la totalité de la saison à cause d’un pied fracturé. L’année suivante, Doc Rivers est limité à 48 matches. La franchise de Géorgie loupe les playoffs.

Malgré les échecs répétés, tous les fans de l’Omni Coliseum d’Atlanta adorent « Do ». Dans tous les Etats-Unis, Wilkins est la seule véritable raison d’aller voir jouer les Hawks. Scoreur impitoyable, celui que l’on surnomme « The Human Highlight Film » a toujours assuré le spectacle à lui seul. Ses dunks ont été repris dans toutes les bandes annonces de la NBA et sans la présence de Michael Jordan, il serait peut-être devenu l’ambassadeur n°1 du basket américain. Encore lui aurait-il fallu muscler et étoffer son jeu. Moins complet qu’un Michael Jordan et qu’un Charles Barkley, Dominique n’acquerra jamais leur statut. Jusqu’au bout, il restera la scoring machine d’une équipe de deuxième catégorie. Un véritable glouton des chiffres toujours prêt pour l’exploit individuel, le dunk ou le lay-up. Et toujours prompt à s’emparer d’un record.

Durant le 1er tour de playoffs contre Detroit en 1986, il inscrit 50 points. Lors du All-Star Game de 1988 à Chicago, sur les terres de Mike, il plante 29 points en 30 minutes. Dans les playoffs suivants, le n°21 des Hawks tourne à 31.2 points. La demi-finale de Conférence Est 1988 contre les Celtics accouche d’un duel d’anthologie : dans le quatrième quart-temps du Game 7, disputé le 22 mai, Larry Bird et Dominique Wilkins se rendent coup pour coup, panier pour panier. Comme précisé plus haut, c’est Boston qui avance jusqu’à la finale de Conf’ (118-116). « Dom » termine avec 47 points (record dans un Game 7), Larry avec 34 dont 20 dans les 12 dernières minutes. « Je ne pouvais rien rater, il ne pouvait rien rater. Et ça a duré jusqu’au dernier tir. C’est le plus grand match que j’aie jamais joué ou vu », dira Wilkins.

La même terrible blessure que Kobe Bryant et Kevin Durant

Quatre fois de suite dans les années 80, les Faucons atteignent les 50 victoires en saison régulière. Le double vainqueur du concours de dunks a toujours été épargné par les blessures (jamais moins de 78 matches). Mais sa carrière est à deux doigts de s’achever le 28 janvier 1992, le jour de l’annonce de sa septième sélection All-Star. Six minutes et 28 secondes de jeu dans le second quart-temps du match contre Philadephie à l’Omni. Wilkins s’écroule. Rupture du tendon d’Achille. Saison finie. Avec 52 points contre les Knicks en double prolongation et plus de 28 pions de moyenne, elle avait plutôt bien débuté…

Un peu plus tôt dans la saison, le 8 décembre, Dominique avait établi un record NBA en réussissant 23 lancers sans un échec contre Chicago. Neuf mois plus tard, il reviendra encore plus fort, en modifiant un peu son style. Wilkins peut maintenant shooter extérieur et il se montre très fiable dans le périmètre. Lors du match inaugural de l’exercice 1992-93 face aux Knicks, il atteint les 20 000 points en carrière. Il plantera 120 tirs primés dans l’année, soit un « career high ». Avec 794 matches chez les Hawks, il dépasse aussi le légendaire Bob Pettit, double MVP de la Ligue et champion en 1958, pour ce qui reste le seul titre de la franchise. Dominique est désigné « Come-back player of the year ». Depuis février et un match contre Seattle, il est le meilleur scoreur de l’histoire d’Atlanta.

Wilkins ne voulait qu’une seule chose : remporter le titre NBA. Son vœu ne sera jamais exaucé. En février 1994, à 33 ans, il abandonne définitivement sa mythique tunique jaune et rouge frappée du n°21. Transféré chez les Clippers contre Danny Manning après 11 ans et demi à Atlanta, il se classe meilleur marqueur de la deuxième équipe de Los Angeles (29.1 pts). Pour son premier match en Géorgie avec les Clippers, l’Omni fait – exceptionnellement – le plein.  Impossible de ne pas rendre hommage au joueur qui aura le plus marqué la franchise. Atlanta ne retrouvera pas de sitôt un tel phénomène : celui qui compile 36 points et 10 rebonds ce soir-là figure dans le Top 10 de son ancienne franchise dans huit catégories statistiques différentes…

Aujourd’hui encore, on peut se demander pourquoi le n°1 de la Conférence Est (36-16) transféra son meilleur scoreur (24.4 pts) après la coupure hivernale, ce qui ne s’est jamais reproduit depuis. L’explication, c’est que Lenny Wilkens et son staff croyaient beaucoup en Manning. L’équipe s’inclina 4-2 en demi-finales de Conférence Est contre Indiana… et l’intéressé fila à Phoenix en septembre.

Sacré champion d’Europe dans sa ville natale

Au cours de l’été 1994, Dominique retourne à l’Est : il s’engage comme free-agent à Boston, où il prend le n°12. Au Canada, il devient champion du monde avec la Dream Team II. A 34 ans et pour la première fois depuis sa saison rookie, l’ailier neuf fois All-Star va retomber sous la barre des 20 points (17.8). Avec Dee Brown et Dino Radja, Wilkins se fait manger tout cru au 1er tour des playoffs par Orlando. Dans une équipe en reconstruction, Dominique n’est pas heureux. Alors, il traverse l’Atlantique et s’en va gagner le titre européen et la Coupe de Grèce avec le Panathinaïkos. Le Final Four a lieu cette année-là à Paris. Dans sa ville natale, Wilkins plante 35 points en demi-finales contre le CSKA et 16 en finale contre Barcelone.

Le MVP du tournoi retourne en NBA – 63 matches avec les Spurs – puis revient en Europe (Teamsystem Bologne, aux côtés de Carlton Myers et de l’ex-Antibois David Rivers ; défaite 3-2 en finale de Lega contre le Kinder Bologne de Sasha Danilovic et Antoine Rigaudeau). Il bouclera sa carrière dans les rangs d’Orlando, à 38 ans. Le Magic est battu 3-1 par Philadelphie au 1er tour des playoffs 1999. Son frère cadet évoluait également en Floride. Tous deux sont remerciés l’été suivant.

Treizième meilleur marqueur de tous les temps (26 668 pts), Dominique intégra le front office des Hawks en octobre 2000. Il en devint le vice-président en 2004. En 2010, il a ouvert la D.M. Basketball Academy avec une société spécialisée dans le fitness. L’oncle de Damien fit son entrée au Hall of Fame en 2006. Son maillot a été retiré par les Hawks en janvier 2001, et il a même sa statue devant la Philips Arena !

Stan Kasten, qui l’avait fait venir en Géorgie en tant que GM avant de prendre la présidence du club, déclara : « Il y a eu des moments où j’étais complètement dingue de Dominique et d’autres où il m’a terriblement frustré mais je l’ai toujours aimé. C’est le genre de garçon pour lequel vous éprouverez toujours beaucoup d’affection. »

Athlète phénoménal, dunkeur acrobatique, scoreur prodigieux, Wilkins fut l’un des basketteurs les plus spectaculaires jamais vus sur un parquet. Il s’adjugea les deux concours de smashes avec sa spéciale : un windmill à une ou deux mains surpuissant. On n’a jamais vraiment retrouvé un tel cocktail de vitesse, de détente, d’explosivité et d’élasticité. Dominique (2,03 m, 104 kg) fut un véritable esthète du dunk. En 2000 à Oakland, Vince Carter nous fit oublier pourquoi les Slam Dunk Contest n’avaient plus vraiment de saveur. Depuis, seuls Aaron Gordon et Zach LaVine semblent être de la trempe de ces deux phénomènes, mais lui n’a d’yeux que pour un… Celtic.

« Le dunkeur le plus proche de mon style, c’est sûrement Jaylen Brown » nous confiait-il en 2017. « Il a un style féroce, athlétique et très « violent » qui me rappelle mon jeu. Après il n’y a eu qu’un Do Wilkins, mais j’aime beaucoup ce que fait Brown. Il a du talent et de la dynamite dans les jambes. J’aimais tout donner sur mes dunks et y mettre le plus de puissance possible, et je pense que Jaylen a aussi cette mentalité de tout casser quand il monte au cercle. Il devrait être au Slam Dunk Contest selon moi ! »

Côté jeunes talents, un an plus tard, il nous avait parlé de son joueur préféré du moment. « Donovan Mitchell, clairement. Ce gars a un potentiel et un talent énorme. J’aime l’énergie et la fougue qu’il a et je pense que le Jazz possède un possible franchise player pour les années à venir. Il n’a peur de rien, il défend très bien et il aime les défis… C’est la preuve de sa capacité à s’adapter et à vouloir faire les sacrifices et les efforts pour arriver au top niveau. Ce gars-là va aller loin et il faut continuer à le suivre dans les années à venir. »

Avec Jerry West, Michael Jordan, Karl Malone, Allen Iverson, Shaquille O’Neal, LeBron James et Kevin Durant, Dominique Wilkins fait partie du club très fermé des joueurs ayant tourné à 25 points minimum durant dix saisons consécutives (1984-94). Mais également du Top 76 des meilleurs joueurs de l’histoire !

lE TOP 100 DE SES DUNKS

STATS

15 ans

1 074 matches (995 fois starter)

24.8 pts, 6.7 rbds, 2.5 pds, 1.3 int, 0.6 ct

46.1% aux tirs, 31.9% à 3 pts, 81.1% aux lancers francs

PALMARES

All-Star : 1986, 87, 88, 89, 90, 91, 92, 93, 94

Meilleur marqueur 1986

All-NBA First Team : 1986

All-NBA Second Team : 1987, 88, 91, 93

All-NBA Third Team : 1989, 94

All-Rookie Team : 1983

Vainqueur du concours de dunks : 1985, 90

Champion d’Europe 1996

MVP de l’Euroleague 1996

Coupe de Grèce 1996

Champion du monde 1994

Article écrit en 2010, mis à jour en 2023

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