Les Knicks sont fatigués mais, chut, il ne faut pas le dire trop fort. Comme ça arrive souvent avec Tom Thibodeau sur le banc, l’équipe subit un coup de mou. Cette fois, c’est avant même la mi-saison, et ce manque d’énergie a été assez criant lundi contre le Magic. Dans les rangs new-yorkais, on reconnaît que le début de saison commence à peser sur les organismes avec une troisième défaite consécutive. Mais à l’image de Jalen Brunson, on évacue le sujet.
« De la fatigue ? Oui, on pourrait le dire » admet le meneur des Knicks, presque à demi-mot aux médias. « Mais comme je l’ai dit, ce n’est pas une excuse par rapport à notre défaite ce soir. On ne dira pas que nous sommes fatigués, ce n’est pas ce que nous sommes. » Pour Mikal Bridges, c’est la « dureté » qui a manqué dans le jeu des siens, et d’être capable de la maintenir 48 minutes. « On a eu beaucoup de matchs, et peu de temps pour se remettre. On doit trouver une manière de le faire, mais c’est dur pour nous. »
Retrouver de « l’énergie »
Les Knicks ont peiné à trouver leur souffle, en particulier en défense. Et si les absences de Karl-Anthony Towns et Miles McBride, touchés au mollet, ont forcément amoindri encore la rotation, que dire alors d’Orlando en face, qui a dû composer sans cinq joueurs majeurs (Banchero, les Wagner, Suggs, et Harris).
« Ils ont fait un bon match et nous avons joué un match sans énergie » a résumé dans son habituel style concis Tom Thibodeau en conférence de presse. « Ce n’était pas un manque d’effort parce que les gars ont essayé. Juste un manque d’énergie. On n’a rien réussi à vraiment lancer. On doit retrouver notre énergie, c’est un aspect important dans cette ligue. Parfois, vous devez creuser et trouver un autre chemin pour gagner. »
Dans la « Big Apple », on creuse aussi les cernes sous les yeux de certains joueurs. Tom Thibodeau comme Jalen Brunson ou Mikal Bridges mettent en avant les hauts et bas d’une saison, comme pour chaque équipe. Difficile pour autant d’occulter autant l’impression visuelle que la réalité des chiffres.
Malgré un calendrier dense et quelques pépins physiques, le coach a fait le choix de ne pas ouvrir plus largement sa rotation. Sur chacun des trois derniers matchs perdus, au moins un des titulaires a disputé 40 minutes et plus. Et le banc se veut réduit à trois vrais remplaçants (Precious Achiuwa, Landry Shamet et Cameron Payne), parfois dans un rôle anecdotique. Contre le Thunder vendredi dernier, le trio n’a même pas atteint les 30 minutes de jeu cumulées, laissant l’intégralité du cinq de départ dépasser les 40 minutes.
La manœuvre est à double tranchant quand elle se conclut par un revers : elle tire sur les organismes des joueurs majeurs et elle ne laisse pas la place aux joueurs de rotation de trouver un rythme quand il n’y a plus d’autre choix que de compter sur eux. La nuit dernière, Jericho Sims a pris la place de Karl-Anthony Towns comme pivot titulaire, cumulant près de 30 minutes de jeu, plus que sur les neuf précédents matchs de Knicks !
Minutes, kilomètres… Les leaders des Knicks tout en haut de la NBA
Le classement des plus gros temps de jeu de la ligue en dit long sur l’utilisation de ses leaders par Tom Thibodeau. Trois de ses titulaires figurent parmi les sept plus gros temps de jeu depuis le début de la saison, avec Mikal Bridges (39.2 minutes) et Josh Hart (37.7) aux deux premières places, tandis que OG Anunoby (36.5) est donc septième. Jalen Brunson (35.0) et Karl-Anthony Towns (34.6) sont à peine plus loin, respectivement aux 24e et 30e rang.
Ils sont même quatre parmi les six joueurs à avoir couru le plus de mètres en 2024/25, avec Mikal Bridges là aussi marathonien en chef de toute la NBA (Josh Hart 3e, Jalen Brunson 5e, OG Anunoby 8e).
La fin de saison passée en 2023/24 avait été héroïque avec une cascade de joueurs à l’infirmerie, posant encore la question de la gestion des temps de jeu par le technicien de New York. Depuis la reprise, Tom Thibodeau dispose d’un effectif plus court en profondeur suite aux arrivées de Karl-Anthony Towns et Mikal Bridges, mais ne souhaite pas pour autant économiser son noyau dur. Et cela commence à se faire sentir.
Un motif d’espoir tout de même pour les Knicks : après avoir compté le plus grand nombre de matchs joués à l’extérieur depuis le début de la saison, ils vont disputer 11 de leurs 13 prochains matchs au Madison Square Garden, limitant leurs déplacements au voisin Brooklyn, et à une petite heure d’avion jusqu’à Philadelphie.