Il y a trente ans, le Heat, très jeune franchise née en 1988, changeait doublement de visage. Déjà parce qu'un nouveau propriétaire prenait les commandes, Micky Arison. Ensuite parce que ce dernier a décidé d'aller chercher Pat Riley à New York pour l'installer sur son banc.
Le 1er septembre 1995, le Heat a en effet recruté l'ancien coach des Lakers et des Knicks, contre un premier tour de Draft et un million de dollars. Un choix payant puisque le Heat va alors devenir une place forte de la conférence Est, alors que la franchise n'avait pas encore gagné une seule série de playoffs avant ça.
« Le jour où Micky Arison a pris le contrôle du Heat, c'est le jour où la franchise a pris un tournant, à l'insu de beaucoup de personnes. Les gens ne savaient pas à quoi ça allait ressembler, mais ce jour-là, la franchise a commencé à prendre une nouvelle direction », se souvient Pat Riley, qui y voit aussi un tournant pour lui. « Il a sauvé ma carrière de coach. Quand on regarde l'été 1995, j'avais de gros doutes sur le fait d'entraîner la saison suivante. »
La suite est connue : depuis 30 ans, le Heat a remporté trois titres (2006, 2012 et 2013) avec quatre autres participations aux Finals, plus 10 finales de conférence et 23 qualifications pour les playoffs. Bref, Miami est une franchise sur laquelle il faut compter à l'Est, ce qui n'était pas le cas entre 1988 et 1995.
Des personnalités semblables, qui aiment les risques
De plus, avec Alonzo Mourning, Tim Hardaway, Shaquille O’Neal ou encore LeBron James et Jimmy Butler, Pat Riley et le Heat ont montré leur savoir-faire pour séduire des stars et les faire venir en Floride.
« Micky Arison est quelqu'un qui prend des risques. Pour gagner de grandes choses, il faut prendre des risques, même si on ne sait pas comment ça va se finir », résume l'ancien entraîneur. « On a la même mentalité. Si on ne prend pas de risque, type Lamar Odom contre Shaquille O'Neal, ou avec Jimmy Butler, alors on a peur, on est effrayé par l'échec. Il a pris beaucoup de risques calculés : certains ont très bien fonctionné et d'autres non. »
Comme il le dit lui-même, Pat Riley et Micky Arison ont été coulés dans le même moule. Avec une relation basée sur une méthode simple : se dire la vérité.
« En tant que propriétaire, il m'a montré une formidable loyauté, et aussi envers notre staff et les gens de cette franchise depuis le premier jour. C'est quelqu'un de fondamentalement honnête, il l'a toujours été avec moi, que je veuille entendre certaines choses ou non. On a toujours eu cette relation », décrit-il. « Il est sincère dans ce qu'il veut réussir et c'est gagner. J'ai confiance en lui sur ce point et ce qu'on a accompli depuis 30 ans est vraiment excellent. Plus que les titres et les finales de conférence, Micky veut que les gens pensent qu'on peut gagner, soir après soir, qu'on soit compétitif. Même les années où on ne pouvait pas gagner le titre, on se battait comme des chiens. »