Talen Horton-Tucker descendu en aide sur Jonas Valanciunas, Kyshawn George s’est retrouvé tout seul derrière l’arc. Servi, le 24e choix de la dernière Draft pouvait aller sanctionner dans un fauteuil. Mais ce tir primé du rookie sera le seul converti (1/6 pour 9 points) dans ce match face aux Bulls.
Sa sortie confirmait ses difficultés à sanctionner depuis le début de saison : seulement 25% de réussite avec 5 tentatives en moyenne. Un shooteur gourmand qui, lors de son meilleur match en carrière face aux Warriors (20 points à… 6/17 à 3-points !), n’avait d’ailleurs pas hésité à chambrer Draymond Green, sur le fait qu’il ne pouvait pas shooter.
Faut-il y voir des soucis d’adaptation pour le Suisse, qui tournait à 41% de réussite à l’université de Miami, considéré comme l’un des meilleurs shooteurs de cette cuvée ?
« Je parle de ça avec Key très souvent, Kyshawn est un shooteur de très haut niveau », commence par répondre Jordan Poole, interrogé sur l’écart de centimètres entre la ligne universitaire et la ligne pro. Pour mémoire, en juin 2019, la NCAA a adopté l’arc de cercle à 6,75 mètres du panier (et non plus à 6,32 mètres), soit 50 centimètres plus près que la ligne NBA, placée à 7,25 mètres.
Un rookie très maladroit aussi
Jordan Poole, qui shootait à 37% de réussite à Michigan, a lui aussi connu cette transition à laquelle il ne manque pas de faire référence à ses jeunes coéquipiers.
« Je leur dis en permanence que je ne shootais qu’à 27% de réussite à 3-points ma première année. Je ne pouvais même pas envoyer une pierre dans l’océan. Ça m’a rendu meilleur, ça m’a pris du temps, une année entière pour m’ajuster à la ligne, au jeu, à la dimension physique », développe l’ancien joueur des Warriors.
Dès sa deuxième saison à San Francisco, il avait fait grimper son pourcentage à 35%, avant de connaître d’autres saisons très moyennes dans ce registre malgré un gros volume de tir. Cette saison à Washington, il affiche sa meilleure moyenne au « scoring » sur la base de sa meilleure saison d’adresse longue distance en carrière (41%) et de loin.
« On défend, on court, on joue 82 matchs, on voyage, donc cela joue sur le corps. Et ça prend du temps de s’y faire. Bravo à nos rookies de continuer à s’accrocher, de ne pas changer leur jeu, (de montrer) une confiance inébranlable. C’est une question de temps avant qu’ils soient tous à l’aise avec cette ligne », poursuit Jordan Poole.
Ce dernier salue le travail de leurs coachs « en voulant qu’on prenne beaucoup de tirs à 3-points, qu’on joue vite en transition et qu’on mette de la confiance envers les autres. C’est une menace, surtout avec Alex (Sarr) d’être en mesure d’étirer le jeu. » Alors que Kyshawn George est à la peine et que le Français progresse dans ce registre, le troisième rookie Carlton Carrington est le plus adroit, avec 35%. De quoi tirer un peu vers le haut le pourcentage collectif (32%), parmi les plus faibles de la ligue.