Les yeux dans le vide pendant quelques secondes, il finit par « enfiler » sa serviette sur la tête comme il aime le faire. Stephen Curry a de quoi avoir le vertige en voyant le score : déjà 46 points d’avance pour les Grizzlies (50-96). Et il reste encore… cinq minutes à jouer dans le troisième quart-temps.
Mais le meneur des Warriors, à l’instar de ses compagnons du cinq majeur, n’aura plus son mot à dire dans ce « garbage time » démarré on ne sait quand. Ce déplacement dans l’enfer du Tennessee allait se terminer par une humiliation de 51 points. Le plus gros écart final cette saison.
Une première à tout
Avant de quitter tristement la scène, Stephen Curry avait inscrit deux lancers-francs. Et c’est à peu près tout. En 24 minutes, il a manqué ses 7 tentatives de tir, dont 6 derrière l’arc. En cinq minutes de moins, son compagnon de jeu historique Draymond Green n’a pas beaucoup fait mieux : 0/4 aux tirs, pas un point, un rebond ou une passe, mais 4 fautes et 4 ballons perdus.
Voir les deux leaders de l’équipe sans un panier converti dans le même match est une première pour eux. « Bon sang, c’est arrivé. Merde, c’est fou. Ils ont fait du bon boulot, bravo à eux », doit s’incliner Draymond Green devant ses adversaires en apprenant la nouvelle.
« Il y a une première fois à tout, n’est-ce pas ? Je n’ai jamais imaginé une telle situation ou un tel résultat de match. Dès le début, ils nous ont mis un coup au visage. Nous n’avions pas de réponse. C’était plutôt embarrassant », ne cache pas Stephen Curry, qui a terminé avec un -41 lorsqu’il était en jeu (-42 pour Green).
« C’était une soirée pleine d’humilité pour tout le monde. Ils ont été supers. On n’a rien pu faire. On perd de 51 points. C’est une leçon d’humilité. C’est la deuxième fois qu’on subit ce genre de défaite après Cleveland en début de saison, donc je sais qui nous sommes. Je sais ce qu’est notre équipe. Je sais qu’on a des compétiteurs, qu’on va rebondir et se regrouper. Donc je ne suis pas inquiet. Mais on a beaucoup de travail », prévient Steve Kerr.
Pas d’effet Dennis Schröder
Ce dernier n’a pas été beaucoup aidé par sa dernière recrue, Dennis Schröder, titularisé dès son arrivée. Comme le dit le coach, « Dennis ressemblait à un gars dans une nouvelle équipe », autrement dit encore en quête logique de repères après un transfert. Résultat : 2/12 aux tirs, soit le même ratio que celui qu’il venait de déloger dans le cinq, Jonathan Kuminga.
C’était la 3e fois que les Californiens s’inclinaient de 50 points ou plus depuis l’arrivée de Steve Kerr sur leur banc. « Celle-ci a été difficile aussi. Mais j’aime mieux les ondes (autour de l’équipe) en ce moment. On va continuer à le dire parce que j’y crois vraiment : on est meilleurs que ce qu’on a montré ce soir. C’est bien de le dire, mais il faut faire quelque chose, et je pense qu’on peut le faire », note Stephen Curry.
Son équipe se déplace dans le Minnesota samedi avant deux semaines où elle évoluera quasi uniquement à domicile.