On est quasiment au quart de la saison et il est donc l’heure de tirer un premier bilan collectif, avec une conférence Ouest plus dense que jamais, et une conférence Est où l’on retrouve les deux meilleurs bilans avec les Cavaliers et les Celtics, les champions en titre.
Partis sur les chapeaux de roue, les Cavaliers (17-3) marquent un peu le pas avec deux défaites consécutives face aux Hawks. Il faut dire que Kenny Atkinson et ses Cavaliers marchaient peut-être un peu trop sur l’eau depuis la reprise, la pièce semblant toujours tomber de leur côté. Malgré tout, en plaçant Evan Mobley au centre du jeu et en apportant plus de variétés à l’attaque, le coach a débloqué quelque chose dans l’Ohio, afin de pouvoir viser très haut.
Juste derrière les Cavaliers, les Celtics (16-3) viennent eux d’enchaîner sept victoires consécutives et ils peuvent même prendre la tête de la ligue en s’imposant ce soir… chez les Cavaliers. Avec leur effectif rempli de défenseurs capables d’artiller de loin, les champions en titre sont parfaitement armés pour faire le doublé, alors qu’ils ont bien négocié leur début de saison sans Kristaps Porzingis, qui vient tout juste de retrouver les terrains.
À l’Ouest, c’est le Thunder (15-4) qui impressionne, surtout en défense, avec une armée d’intercepteurs capables de mettre la main sur le ballon et d’infliger une grosse pression sur les adversaires. De quoi tenir, malgré un déficit de taille en l’absence de Chet Holmgren et d’Isaiah Hartenstein, qui vient seulement de reprendre.
Comme les Cavaliers, des équipes qui misent sur la défense ou le rythme
Derrière ce trio, on retrouve un paquet d’équipes intéressantes, à commencer par les Rockets (14-6) dont la défense physique fait aussi dérailler les adversaires. Même chose pour le Magic (14-7), qui fait mieux que résister à la blessure de Paolo Banchero, avec un super Franz Wagner, et des barbelés défensifs.
Déterminés à courir et à mettre du rythme, les Grizzlies (13-7) sont loin du « Grit & Grind » de Tony Allen et compagnie, mais leur tempo, avec ou sans Ja Morant, fait très mal aux jambes de leurs adversaires.
Les Warriors (12-7) ont peut-être eux déjà mal aux jambes. Il faut dire que la rotation très large et le nouveau style de jeu mis en place par Steve Kerr réclament des efforts poussés. De quoi surprendre toute la ligue en début de saison, et carrément de pointer en tête de l’Ouest à 12-3, avant de sombrer deux fois en fin de match, face aux Spurs et aux Nets, à court de jus. Et ça fait désormais quatre revers consécutifs pour Stephen Curry et sa bande…
L’efficacité offensive par rapport à l’efficacité défensive des équipes
Du côté des Mavericks (12-8), l’allumage fut délicat mais ça va mieux, et la blessure de Luka Doncic n’a pas cassé la dynamique, au contraire. Malgré les passages à l’infirmerie, Jason Kidd a des options, et son groupe en profite.
Beaucoup d’équipes en quête de la bonne formule
Derrière, de nombreuses équipes cherchent la bonne formule. À commencer par les Nuggets (10-7), toujours aussi dépendants de Nikola Jokic et aussi friables quand il rejoint le banc. Mike Malone sait qu’il doit trouver des solutions pour limiter les dégâts lors de l’entrée des remplaçants, même s’il n’a pas une grosse marge de manœuvre.
Du côté des Knicks (11-8), il faut retrouver une meilleure assise défensive, même si on connait les limites de Karl-Anthony Towns, qui n’est pas un protecteur du cercle. Le plus inquiétant, ce sont toutefois les difficultés affichées par Mikal Bridges pour naviguer face aux écrans, ce que les adversaires ont bien vu puisqu’il est forcé de batailler face à plus de 25 écrans par match ! C’est le joueur le plus impliqué sur ce genre d’actions en NBA cette saison, et personne n’avait dû faire face à autant d’écrans depuis Lu Dort, lors de la saison 2021/22…
Pour les Suns (11-8), le retour de Kevin Durant fait du bien, même si la dépendance aux exploits de « KD », notamment dans les fins de match, a de quoi interroger sur le potentiel final de ce groupe.
Comme les Knicks, les Lakers (11-8) doivent absolument hausser le ton en défense s’ils veulent atteindre leurs objectifs de la saison. Mais là encore, quelles sont vraiment les leviers de JJ Redick ? Certes, il dispose de l’épouvantail Anthony Davis sous le cercle, mais l’effectif autour est très limité dans le domaine, alors que les phases d’économie de LeBron James se voient de plus en plus, et qu’il manque de « stoppeurs » pour compenser.
À l’inverse, les Clippers (12-9) tiennent le choc grâce à leur défense et leur pick-and-roll entre James Harden et Ivica Zubac. Paul George parti et Kawhi Leonard sur la touche, on ne savait pas trop quoi attendre de cette équipe, mais ils affichent une vraie identité. Reste à voir jusqu’où elle peut les emmener désormais.
Auteurs d’un début de saison catastrophique, les Bucks (10-9) remontent la pente, et ils peuvent espérer que le retour de Khris Middleton leur permette de retrouver leur place parmi les cadors de l’Est. Le Heat (9-8) espère sans doute la même chose, mais tout dépendra à la fois de la capacité de Jimmy Butler à porter l’attaque et de celle d’Erik Spoelstra à trouver les bons ajustements en défense. Ce que le coach a du mal à faire.
Avec l’expérience de Chris Paul et Harrison Barnes, les Spurs (10-9) sont eux dans le bon wagon, en profitant notamment du bon apport de Stephon Castle. Mais est-ce que ça va tenir pour la franchise texane ? Et surtout, est-ce qu’elle peut se hisser au niveau supérieur, pour lutter sur la longueur face aux meilleures équipes de l’Ouest ?
Parmi les grosses déceptions du début de saison, il y a deux finalistes de conférence, les Wolves (9-10) et les Pacers (9-11). Les premiers ont bien du mal à digérer l’échange de Karl-Anthony Towns et l’arrivée d’un Julius Randle qui s’isole trop souvent offensivement, tout en s’oubliant aussi trop souvent défensivement. Comme le disait Anthony Edwards, ce groupe semble désormais déconnecté alors que c’est justement par sa cohésion qu’il avait brillé l’an passé. Sans compter qu’il manque un organisateur en relais de Mike Conley, et qu’il faudra que Jaden McDaniels et Donte DiVincenzo commencent à mettre des tirs pour donner de l’air à l’attaque.
Pour Indiana, il y a eu une avalanche de blessures, mais aussi les difficultés de Tyrese Haliburton, dont l’inefficacité loin du Bankers Life Fieldhouse plombe l’équipe, et ne lui permet pour l’instant pas de décoller.
Parmi les déceptions, on peut également citer les Kings (9-11), qui ont bien du mal à franchir un cap.
Ventre mou et cascade de blessures
Les Hawks (10-11) viennent de signer trois victoires de suite, dont deux face aux Cavaliers, et avec l’impact de De’Andre Hunter mais également tous leurs arrières/ailiers d’envergure pour épauler Trae Young, ils ont toutes les armes pour se hisser en play-in… voire peut-être encore davantage si les pièces se mettent en place rapidement.
Parmi les bonnes surprises de ce début de campagne, les Nets (9-11) de Jordi Fernandez étonnent par leur agressivité, tant en attaque qu’en défense. En mode FIBA, ils déjouent les pronostics, comme lors de ce « road trip » à trois succès à l’Ouest, face aux Kings, aux Warriors et aux Suns. Avec pourtant pas mal de blessés…
Derrière, les Pistons (9-13) et les Blazers (8-12) affichent de vrais progrès alors qu’on se demande toujours quand les Bulls (8-13) vont vraiment faire exploser leur effectif.
Au fond de la classe, les Hornets (6-14), les Raptors (5-15), le Jazz (4-15) et les Wizards (2-16) sont repartis pour de longues saisons en attendant la prochaine Draft.
Quant aux Sixers (4-14) et aux Pelicans (4-16), leurs cas sont particuliers car ce sont les blessures qui expliquent leurs retards respectifs à l’allumage. Alors qu’ils sont construits autour de Joel Embiid, les premiers ne peuvent logiquement pas donner la mesure de ce qu’ils veulent être sans leur MVP. Les seconds ont vu quasiment l’intégralité de leur rotation rejoindre l’infirmerie, et ne peuvent donc que serrer les dents.
Le problème, c’est que même si les blessés finiront (logiquement) par revenir un jour, il sera peut-être trop tard. Surtout pour l’équipe de Philadelphie, qui visait rien moins que le titre cette année, et qui se retrouve dans les tréfonds du classement. Et qui va donc devoir batailler ne serait-ce que pour disputer les playoffs !