Attendus parmi les favoris la saison dernière avant de ne pas se montrer à la hauteur, la faute notamment aux blessures, les Suns de Kevin Durant vivent cette fois une entame idéale, la meilleure tout simplement de l’histoire de la franchise avec une septième victoire mercredi en huit matchs.
Face au Heat, le suspense a été total, comme souvent depuis la reprise avec la franchise de l’Arizona. Mais comme un symbole, l’équipe si friable en 2023/24 s’est transformé à machine à tuer les rencontres, avec un « KD » en très grande forme.
Indéfendable comme Dirk Nowitzki
L’ailier a encore été déterminant dans les dernières minutes contre Miami. Kevin Durant a inscrit trois paniers dans les trois dernières minutes alors que les deux équipes étaient dos à dos. Son dernier shoot à 16 secondes de la fin a définitivement scellé la victoire des siens, dans un geste devenu quasiment signature cette saison pour lui.
« Une fois qu’il a son action en isolation, un peu à la Dirk Nowitzki, au niveau de la ligne des lancers ou en tête de raquette, c’est compliqué de faire une prise à deux sur lui parce qu’il y a toutes les autres menaces autour sur le terrain » a analysé Devin Booker après la rencontre. « C’est le bon endroit où l’utiliser. Il peut partir des deux côtés du panier et il a de l’espace pour créer. »
Cette nuit, il n’a même pas eu besoin d’un dribble, simplement d’un pied de pivot pour se recentrer, avant de déclencher son tir, profitant de son avantage de taille sur Haywood Highsmith qui avait pourtant bien défendu le coup. « Kevin Durant est un enfoiré (motherfucker en VO) à gérer » en souriait Devin Booker. « Il est à l’aise, c’est un atelier d’entraînement pour lui, c’est ce sur quoi il travaille et ce qu’il a fait toute sa vie. C’est pour cela qu’il a la réputation qu’il a et c’est ce pour quoi on est tous fans de lui. »
Grâce à son homme providentiel, Phoenix cumule une sixième victoire en autant de rencontres dans ce que la NBA qualifie de clutch, à savoir un écart maximum de cinq points à cinq minutes de la fin.
Quatrième meilleur marqueur dans le quatrième quart-temps cette saison (8,4 points), Kevin Durant est un peu plus loin – aux portes du Top 10 – dans le « clutch », mais surtout avec une efficacité diabolique : 66,7%. Surtout, il est l’auteur de plus de la moitié des paniers inscrits par les Suns (52,6%) dans ces moments décisifs. « Il trouve toujours des manières de marquer, c’est comme la clé ultime » admire Jusuf Nurkic.
Leader à l’Ouest
Comme contre Miami cette nuit, il avait déjà marqué trois paniers dans les cinq dernières minutes du succès face aux Lakers. Puis quatre contre Philadelphie lundi, dont le lay-up de la gagne à 24 secondes de la fin.
Contre les Clippers en ouverture, Kevin Durant avait envoyé le match en prolongation d’un shoot énorme, en déséquilibre et malgré deux défenseurs. Le contraste est saisissant avec la saison dernière, où « KD » pointait en fond de Top 40 des meilleurs scoreurs dans les instants décisifs avec un pourcentage très loin de ses standards (35,7%) mais surtout un bilan de 18 victoires pour 21 défaites.
Si Devin Booker estime ne pas vouloir « comparer à l’année dernière« , le « spacing » mis en place par le nouvel entraîneur Mike Budenholzer, et l’effectif retravaillé durant l’intersaison ne sont pas sans doute étrangers à ce regain de forme dans les matchs serrés. « Devin est un enfoiré à gérer aussi » a répondu Kevin Durant à son coéquipier. « Il libère tellement d’espace pour moi que les adversaires ne veulent pas le laisser ouvert ou aider sur lui, ou Bradley Beal ou Tyus Jones. Ils sont des enfoirés à gérer aussi. »
Voilà le recette d’une équipe désormais leader de l’Ouest, à égalité avec le Thunder et les Warriors.