Le jour de la naissance de Khaman Maluach dans la ville de Rumbek, au Soudan du Sud, le 14 septembre 2006, LeBron James était déjà un joueur NBA depuis deux saisons et même un All-Star. Cette référence au joueur de Team USA n’est pas un prétexte de plus pour parler de sa longévité exceptionnelle mais surtout une façon de souligner l’extrême jeunesse du pivot.
Il n’a en effet que 17 ans, pour encore quelques jours, ce qui fait de lui, et de loin, le joueur le plus jeune de ce tournoi olympique – le second, Bilal Coulibaly, est né le 26 juillet 2004, donc plus âgé de deux ans.
Le voilà aux Jeux olympiques, le plus haut niveau possible, dans un pays où il ne serait pas majeur…
« C’est pour moi un rêve éveillé. Je suis un gamin d’une petite ville qui a des rêves dans une grande ville. C’est énorme pour ma famille, qui peut me voir jouer. J’ai rêvé qu’elle quitte le pays pour me voir sur une telle scène », expliquait-il après son match contre Porto Rico, où il avait inscrit deux points. « Cette expérience, c’est un film. C’était déjà pareil à la Coupe du monde en 2023. Ce sont deux années d’expérience et les choses passent très vite. »
Et dans quelques heures (21h00), il va jouer face à la référence mondiale : l’équipe américaine et ses superstars, dont le « King ». « J’ai regardé ces joueurs à la télévision, en playoffs. Je suis resté debout la nuit en Afrique pour les voir. J’ai vu LeBron James et Joel Embiid, je les admire, j’ai suivi la bulle en 2020. Être sur le parquet en même temps qu’eux, c’est différent. C’est un rêve devenu réalité. »
« Dans cinq ans, ce sera son équipe »
Pour son coach Royal Ivey, Khaman Maluach peut déjà être utile mais évidemment, à quelques semaines d’avoir 18 ans, il incarne surtout l’avenir du Soudan du Sud.
« C’est notre second pivot. J’ai voulu le mettre tôt pour voir ce qu’il pouvait apporter, s’il pouvait aider au rebond. Il a 17 ans, il apprend face à des adultes. Il y a des bons jours, et aussi des moins bons, mais il reste dans la rotation. Je crois en lui », affirme le sélectionneur. « Il a du talent et dans cinq ans, ce sera son équipe. Je dois le lancer sur le parquet et le mettre dans les moments chauds. S’il fait des erreurs, je dois le sortir. Il est d’accord et ça ira mieux le prochain match. »
En quelques mois, le pivot de 2m18 aux proportions impressionnantes (2m23 d’envergure, 2m95 les bras levés) va sans doute faire des pas de géant. Il dispute les JO de Paris cet été, puis ira à Duke en NCAA à la rentrée, avant de rejoindre, si tout va bien, la NBA en 2025. Dès lors, il est possible que, en 2028 aux Jeux de Los Angeles, on le retrouve avec déjà trois saisons dans la Grande Ligue dans les jambes et seulement 21 printemps…
« C’est une expérience folle pour quelqu’un de 17 ans. Il est le cœur et l’âme de cette équipe. Le boute-en-train. C’est l’un des gars les plus drôles de l’équipe. Il est si léger, si innocent. La moitié du temps, il ne sait même pas ce qui se passe. Et une fois qu’il aura ce feu intérieur dans le cœur, il deviendra très bon », prévient Royal Ivey.