Le « Made in France » garde la cote en NBA, dans l’élan de l’arrivée grandement médiatisée du phénomène Victor Wembanyama sur les planches de la ligue américaine, à San Antonio. Dans sept mois, à la Draft 2024, le joyau des Spurs pourrait effectivement voir un compatriote lui succéder en tant que numéro 1 de la Draft puisque Alexandre Sarr et Zaccharie Risacher sont présentement projetés sur le podium de la dernière Mock Draft d’ ESPN.
Dans une cuvée 2024 qui, a priori, s’annonce beaucoup moins dense que les années précédentes, l’intérieur et l’ailier français sortent du lot pour les mêmes raisons, dans des proportions moindres évidemment, que celles qui ont construit la « hype » de « Wemby » durant les mois qui précédaient son arrivée en NBA : un profil physique époustouflant, couplé à des qualités techniques déjà très développées.
Les Etats-Unis ont déjà vu Sarr à l’oeuvre
Projeté en deuxième position, à Detroit dans cette Mock Draft, Alexandre Sarr évolue cette saison en Australie, au sein de la NBL avec les Perth Wildcats, et il s’était mis en évidence face à la Team Ignite. En NBL, son temps de jeu est régulier (19 minutes par match), ce qui lui donne la possibilité de s’exprimer sereinement chaque soir (9.1 points à 47% aux tirs, 4.7 rebonds et 1.2 contre), sans trop de pression. À 18 ans seulement, le petit frère d’Olivier a cependant bien sûr des défauts : notamment une régularité aux tirs en chantier (30% à 3-points et 56% aux lancers-francs), et une propension à fuir le contact dans la peinture, alors qu’il mesure 2m15. Rien d’inquiétant non plus, à ce stade.
De son côté, Zaccharie Risacher est placé au rang suivant, en troisième position, virtuellement, à Portland. Lui aussi âgé de 18 ans, l’ailier passé par le centre de formation de l’Asvel a rejoint cet été la JL Bourg en Betclic Elite, où il tourne à 10 points et 3.6 rebonds en 21 minutes par match sous les ordres de Frédéric Fauthoux, et même 13.4 points et 3.4 rebonds en 23.8 minutes par match en Coupe d’Europe. Cette saison, le natif de… Malaga (où son père a joué entre 2002 et 2006) brille notamment par ses qualités défensives, particulièrement sa mobilité, et par la qualité de son tir extérieur, même si son pourcentage de réussite demeure perfectible (33.3% en Betclic Elite).
Des Américains plus nombreux, mais moins transcendants ?
Côté joueurs américains, contrairement à la Draft 2021 ou 2022 particulièrement, il semblerait que quantité ne rime pas nécessairement avec qualité pour les jeunes talents venus d’outre-Atlantique.
Preuve en est : à ce stade, ESPN ne place qu’un seul joueur américain au-dessus de nos deux « Frenchies » : Isaiah Collier, le meneur de USC et coéquipier de Bronny James, en première position à San Antonio. Archétype du meneur athlétique, scoreur mais aussi gestionnaire, la pépite des Trojans, qui rappelle Scoot Henderson, n’a en toute objectivité pas volé ce statut puisqu’il réalise jusqu’à maintenant une grosse saison « freshman » : 17.7 points (54% aux tirs et 42% derrière l’arc), 2.9 rebonds et 4.3 passes par match. Un très gros soucis de pertes de balle (4.9 par match) est à régler, mais dans l’ensemble Isaiah Collier prouve qu’il est sans doute effectivement, à ce jour, le meilleur joueur de cette cuvée. Sans avoir pour autant le plus gros potentiel…
Trois autres noms à garder en tête, du côté de l’usine à « prospects » de Kentucky sous les ordres de John Calipari : Justin Edwards, Rob Dillingham et Reed Sheppard. Membres d’une cuvée de « freshmen » de haute volée, les deux arrières sont les plus en vue de la jeune saison des Wildcats : 10.1 points et 4.1 rebonds par match pour le premier (projeté en #11 à New Orleans), 15.4 points, 4.4 rebonds et 5.7 passes par match pour le second (#20 à Cleveland), et 12.3 points, 3.9 rebonds et 3.6 passes par match pour le troisième (#25 à Indiana), assurément la très grosse surprise du début de saison à Lexington.
Enfin, du côté des tenants du titre à UConn, un joueur comme Donovan Clingan est aussi à surveiller car sa cote explose. Champion NCAA comme « freshman » en sortie du banc, le pivot est titulaire cette saison, et il cartonne : 15 points et 6 rebonds en moyenne par match. Et contrairement à certains autres pivots du circuit universitaire, le joueur des Huskies n’est pas qu’un simple pivot « à l’ancienne », dont la projection en NBA est difficile. Au contraire, Donovan Clingan présente toutes les qualités nécessaires à un pivot pour exister en NBA aujourd’hui : des qualités de protection du cercle, une présence massive au rebond (offensif particulièrement) et une faculté à être mobile en attaque, en tant que « rim-runner » en transition ou poseur d’écrans sur demi-terrain. ESPN le projette à Chicago, en 6e position.