Chez les Américains, les champions sont dans le staff !

Jeunes, athlétiques, attachants, très talentueux mais encore (quasiment tous) dépourvus d’une bague en NBA : voilà comment qualifier les joueurs américains de cette Team USA version Coupe du monde 2023. A l’exception de Bobby Portis Jr, vainqueur du titre avec Milwaukee en 2021, aucun joueur de la formation américaine n’a encore remporté le Graal du championnat nord-américain.

En revanche, du côté de ceux qui donnent les consignes depuis le banc, les bagues, ce n’est pas ce qui manque ! Entraineur principal de la sélection américaine, Steve Kerr en a gagné neuf (!), cinq comme joueurs et quatre comme entraineur des Warriors. Ses assistants en ont gagné six autres : trois pour Erik Spoelstra comme entraineur du Heat, et trois pour Tyronn Lue, deux comme joueur et une comme entraineur de Cleveland en 2016. Enfin, n’oublions pas Mark Few. S’il n’a encore jamais gagné le titre en NCAA avec Gonzaga, le technicien de 60 ans n’a jamais perdu plus de… 11 matches durant une saison, en 24 ans sur le banc des « Zags » !

En somme, chez Team USA, les plus gros « winners » sont dans le staff, et c’est bien sûr génial pour les joueurs.

« C’est plutôt sympa de quitter nos habitudes respectives le temps d’un été, et de se retrouver dans un environnement différent, avec peu de temps pour trouver des solutions. Steve Kerr fait un super boulot pour nous mettre dans la meilleure position d’utiliser au mieux nos qualités. J’aime beaucoup son approche, et on a un staff d’enfer », déclare par exemple Bobby Portis Jr. « Mark Few fait un énorme boulot à Gonzaga depuis des années. Tyronn Lue, joueur et entraineur à succès. Et puis Erik Spoelstra, son CV parle pour lui-même. »

Enrichissant pour tout le monde, en tous points de vue

Pour les principaux intéressés, c’est aussi évidemment une expérience enrichissante. Quand Mark Few, le seul non-NBAer de la sélection, parlait d’un « formidable développement professionnel », Steve Kerr parle lui carrément d’une expérience « dont on se souviendra pour le reste de nos vies », alors qu’Erik Spoelstra apprécie lui le « sens du sacrifice » dont il faut faire part pour faire fonctionner la sélection nationale.

« Je parie que si vous demandez leur avis à Erik, Ty et Mark, ils vous diront la même chose : on aime ce qu’on fait. Et nous sommes chanceux de faire ce que nous aimons. C’est une expérience de coaching unique, différente de la NBA. Personnellement, je ne voulais pas me dire ‘j’ai eu l’opportunité de le faire, et je ne l’ai pas fait’. », ajoute l’entraineur des Warriors, quand son homologue du Heat insiste sur « l’importance d’être pleinement investi pour le groupe, de faire tout ce qui est nécessaire pour rentrer à la maison avec l’or autour du cou. »

Le mot de la fin pour Tyrese Haliburton, qui résume sans doute l’état d’esprit de tous ces jeunes joueurs dans la sélection américaine. « J’aime être entouré de grands esprits du basket. C’est fascinant de les voir en pleine réflexion parfois. Par exemple, on fait un exercice défensif, et je regarde Spo’ et Ty et je vois qu’ils sont en train de remuer leurs méninges, que ça chauffe dans leur esprit », conclut le meneur des Pacers. « J’ai réalisé des bons matchs contre ces coachs, mais je veux aussi obtenir leur respect ici. »