Depuis maintenant plus d’une décennie, Basket USA vous propose chaque mardi son Top 5 des candidats au trophée de « Most Valuable Player (MVP) ». Cette semaine, impossible de ne pas évoquer ce duel de poids lourds entre Nikola Jokic et Joel Embiid, respectivement numéro un et numéro deux des deux derniers scrutins, qui a nettement tourné à l’avantage du second nommé, samedi soir.
Avec 47 points, 18 rebonds, 5 passes décisives, 3 interceptions et 2 contres, le pivot des Sixers a effectivement fait la totale à son homologue des Nuggets, la plupart du temps en face-à-face direct. Dans le détail, Joel Embiid a marqué 30 points (à 13/22 aux tirs, dont 2/4 à 3-points) quand Nikola Jokic défendait sur lui (environ 10 minutes), tandis que Nikola Jokic n’a inscrit que 4 points (à 1/3 aux tirs) quand Joel Embiid le prenait défensivement (environ 6 minutes)…
Intenable en attaque mais également en défense, donc, Joel Embiid s’est permis en prime de se montrer très « clutch » en fin de rencontre, pour ravir la victoire au nez et à la barbe de Nikola Jokic. Typiquement le genre de performance majuscule qui risque de peser dans la tête des votants en fin de saison, au moment de désigner le meilleur joueur de cet exercice 2022/23.
Finalement, et si « l’éternel dauphin » de Philadelphie n’avait pas besoin d’une telle prestation, plus communément appelée « statement game » (ou match référence), pour enfin se sortir de l’ombre imposante du patron de Denver, que l’on pouvait penser lancé vers son troisième titre de MVP consécutif ?
Dans la lignée des plus belles perf’ du XXIe siècle ?
Ce ne serait en tout cas pas la première fois, depuis le début du XXIe siècle, qu’un joueur marque les esprits dans une course au MVP, en livrant une performance retentissante et mémorable pour ensuite se diriger vers le trophée.
Personne n’a par exemple oublié ce soir d’avril 2017, où Russell Westbrook (50 points, 16 rebonds, 10 passes) se déplaçait dans le Colorado pour valider son 42e triple-double de la saison (nouveau record NBA) et pour crucifier Denver d’un improbable shoot à 3-points. Idem pour ce soir de février 2016, où Stephen Curry (46 points) mettait à genoux OKC, avec un « game winner » de légende en prolongation, au beau milieu d’une saison record pour Golden State (73-9).
Difficile de ne pas repenser à ce soir de mars 2014, où Kevin Durant (51 points, 12 rebonds, 7 passes) a porté le Thunder vers un succès miraculeux : en back-to-back, en double prolongation, malgré la blessure de Russell Westbrook et en inscrivant le panier de la victoire à Toronto. Prestation toute aussi folle que celle de LeBron James (52 points, 9 rebonds, 11 passes) en février 2009, dans ce Madison Square Garden qu’il adore tant et qui cimenterait en quelque sorte le dossier du premier de ses quatre titres de MVP.
On pourrait également citer le mano-a-mano remporté par Kobe Bryant (29 points, 10 rebonds, 8 passes) devant Chris Paul en avril 2008, l’énième carton de LeBron James (37 points, 7 rebonds, 12 passes et un dunk inoubliable sur Jason Terry) au TD Garden en mars 2013, ou la domination de Giannis Antetokounmpo (45 points, 13 rebonds, 6 passes, 5 contres) sur les Sixers en avril 2019.
Enfin, plus anciennement encore, comment ne pas mentionner l’anniversaire destructeur de Shaquille O’Neal (61 points, 23 rebonds) face aux Clippers en mars 2000, la double démonstration de force de Tim Duncan devant Dirk Nowitzki en mars (32 points, 14 rebonds, 5 passes) puis avril (33 points, 16 rebonds, 5 passes, 3 interceptions, 3 contres) 2002, ou le triple-double historique de James Harden (60 points, 10 rebonds, 11 passes, 4 interceptions) face au Magic en janvier 2018.
La revanche dans deux mois…
Autant de performances qui ont ainsi nourri ou fini de nourrir les candidatures de ces différents MVP d’hier et d’aujourd’hui.
Ce week-end, Nikola Jokic pourrait donc avoir perdu bien plus qu’un match face à Joel Embiid car, si les deux joueurs continuent sur leur lancée d’ici la fin de saison et que Denver et Philadelphie continuent de se tenir dans un mouchoir de poche au niveau du bilan, rien ne dit que le Serbe aura, comme en 2021 et 2022, la faveur des votants et de la narration par rapport au Camerounais.
D’une part, compte tenu de cette forme de lassitude qui peut s’être développée, à la suite de ses deux trophées remportés. D’autre part, compte tenu du chef d’oeuvre proposé par « JoJo » lors de leur confrontation directe. Mais la bonne nouvelle pour le « Joker », c’est qu’il aura la possibilité de se venger de son « meilleur ennemi » fin mars, lors du second duel entre les Nuggets et les Sixers.
En attendant, fort de sa place de leader de la conférence Ouest, Nikola Jokic conserve en tout cas la tête de notre course au MVP 2023, devant Jayson Tatum. Gare cependant à Joel Embiid qui revient fort derrière, tout comme Giannis Antetokounmpo, alors que Luka Doncic complète ce Top 5 à l’accent international.
COURSE AU MVP 2023 : NOTRE TOP 5
1 – Nikola Jokic (Nuggets)
Bilan : 34 victoires, 16 défaites – 1er à l’Ouest.
Matchs : 43 disputés sur 50 possibles.
Stats : 25.1 pts, 10.9 reb, 9.9 pds, 1.4 int, 0.6 ctr et 3.5 pdb en 34 min.
Pourcentages : 63% aux tirs, 39% à 3-pts et 82% aux lancers.
2 – Jayson Tatum (Celtics)
Bilan : 36 victoires, 15 défaites – 1er à l’Est.
Matchs : 48 disputés sur 51 possibles.
Stats : 31.1 pts, 8.7 reb, 4.4 pds, 1.1 int, 0.8 ctr et 2.9 pdb en 38 min.
Pourcentages : 47% aux tirs, 35% à 3-pts et 87% aux lancers.
3 – Joel Embiid (Sixers)
Bilan : 32 victoires, 17 défaites – 3e à l’Est.
Matchs : 37 disputés sur 49 possibles.
Stats : 33.6 pts, 10.0 reb, 4.2 pds, 1.1 int, 1.7 ctr et 3.7 pdb en 35 min.
Pourcentages : 53% aux tirs, 36% à 3-pts et 85% aux lancers.
4 – Giannis Antetokounmpo (Bucks)
Bilan : 33 victoires, 17 défaites – 2e à l’Est.
Matchs : 39 disputés sur 50 possibles.
Stats : 31.7 pts, 12.0 reb, 5.3 pds, 0.8 int, 0.8 ctr et 4.1 pdb en 33 min.
Pourcentages : 53% aux tirs, 27% à 3-pts et 64% aux lancers.
5 – Luka Doncic (Mavericks)
Bilan : 27 victoires, 25 défaites – 6e à l’Ouest.
Matchs : 43 disputés sur 52 possibles.
Stats : 33.4 pts, 8.9 reb, 8.3 pds, 1.5 int, 0.5 ctr et 3.6 pdb en 37 min.
Pourcentages : 50% aux tirs, 36% à 3-pts et 73% aux lancers.
Mentions : Kevin Durant (Nets), Ja Morant (Grizzlies), Domantas Sabonis (Kings), Stephen Curry (Warriors), Julius Randle (Knicks)…