Alors que l’heure est au « media day » pour les franchises, à l’approche de l’ouverture des camps d’entrainements, Basket USA poursuit sa traditionnelle présentation, franchise par franchise, de la saison NBA à venir. Comme chaque année, celle-ci prend la forme d’un compte à rebours, du pire bilan de la ligue à notre favori pour le titre de champion.
On prend aujourd’hui, pour la première fois, la direction de la Californie, et plus précisément de sa capitale puisqu’on se penche sur le cas de Sacramento.
La saison dernière, les Kings ont manqué les playoffs pour la 16e saison consécutive, la plus longue série de l’histoire de la ligue. Le club a débuté l’exercice avec un « roster » différent de celui avec lequel il l’a terminé en avril, puisque l’échange avec les Pacers, centré autour de Domantas Sabonis et Tyrese Haliburton, a secoué les deux effectifs au début du mois de février, à quelques heures de la « trade deadline ».
Désireux de retrouver au plus vite les joutes de la postsaison, sous la houlette de leur nouveau GM Monte McNair, les Kings ont donc frappé fort pour tenter de sauver leur saison 2021/22, en offrant un partenaire de « pick-and-roll » de calibre All-Star à leur meneur De’Aaron Fox.
Un recrutement estival sobre mais cohérent
Mais si l’arrivée à « SacTown » du Lituanien n’a pas suffi à insuffler une nouvelle dynamique en cours de saison, du point de vue des résultats, elle a au moins permis de poser les premières bases d’un nouveau projet, désormais centré autour de l’axe 1-5 entre « Domas » et « Swipa ».
De ce fait, le recrutement des Kings durant l’intersaison a donc consisté à entourer du mieux possible ce duo.
En tout premier lieu, il y a ainsi eu l’arrivée de Mike Brown sur le banc. Habitué aux playoffs et aux titres ces dernières années, puisqu’il officiait en qualité de premier assistant dans le staff de Steve Kerr aux Warriors depuis 2016, le tacticien de 52 ans a revu ses ambitions à la baisse, en reprenant en main le complexe mais intrigant projet des Kings. Expérimenté, l’ancien « head coach » des Cavaliers apportera à n’en pas douter rigueur et sérieux à l’escouade de Sacramento.
Concernant les renforts sur le parquet, le ton a été donné dès la Draft : en choisissant Keegan Murray avec leur quatrième choix, un joueur au plancher sûr et au profil « all-around » alléchant, mais dont le plafond est moins haut qu’un joueur comme Jaden Ivey qui était encore disponible, les Kings ont fait comprendre qu’ils cherchaient avant tout à recruter des joueurs dont l’apport serait immédiat, pour servir sans attendre la quête des playoffs.
La logique a ensuite été respectée plus tard dans l’été, avec notamment le recrutement de deux shooteurs bien connus du circuit, pour espacer le jeu autour de Domantas Sabonis et De’Aaron Fox. D’abord Malik Monk, auteur de sa meilleure saison en carrière l’an passé avec les Lakers, signé dès l’ouverture de la « free agency » et qui retrouve ainsi son ancien compère de Kentucky, puis Kevin Huerter, obtenu via un transfert avec les Hawks.
D’autres recrutements, plus discrets, sont aussi à souligner, comme ceux des vétérans Matthew Dellavedova, Quinn Cook et Kent Bazemore, qui, s’ils passent le « cut » du camp d’entrainement, apporteront leur expérience au vestiaire finalement relativement jeune de ces Kings.
LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ
– Arrivées : Keegan Murray (Draft), Kevin Huerter (Hawks), Malik Monk (Lakers), Chima Moneke (Manresa), Matthew Dellavedova, Sam Merrill, KZ Okpala (Miami), Kent Bazemore (Lakers), Quinn Cook (Lokomotiv Krasnodar)
– Départs : Jeremy Lamb, Damian Jones (Lakers), Josh Jackson (Raptors), Donte DiVincenzo (Warriors), DJ Steward
LE JOUEUR À SUIVRE : DE’AARON FOX
Après avoir signé la meilleure saison de sa carrière lors de l’exercice 2020/21, De’Aaron Fox a régressé l’an passé. Pas dans des proportions dramatiques, mais suffisantes pour qu’une chute de sa production soit observée.
Il a ainsi marqué moins de points (23.2 en 2022 contre 25.2 en 2021), avec une efficacité plus basse (47.3% contre 47.7%) malgré un total de tirs légèrement réduit (18.5 contre 19.1), et a distribué moins de passes (5.6 contre 7.2). Par ailleurs, son implication défensive a aussi laissé grandement à désirer. Au rayon des satisfactions, car tout n’était bien évidemment pas à jeter, on note tout de même une activité plus importante au rebond (3.9 contre 3.5), et surtout une légère diminution de sa moyenne de pertes de balle (2.8 contre 3).
Mais dans l’ensemble, le meneur des Kings, la saison passée, n’a pas réussi à capitaliser, à titre individuel, sur sa très bonne saison 2020/21, même si son exercice 2021/22 demeurait cohérent d’un point de vue statistique.
Désormais, à l’aube de sa sixième saison à Sacramento, et alors qu’il n’a toujours pas connu une saison conclue avec un bilan positif, « Swipa » est attendu au tournant. Au sein de cette équipe des Kings version 2022/23 qui constitue probablement le meilleur collectif dans lequel il va évoluer depuis son arrivée dans la capitale californienne en 2017, ou du moins le mieux construit et le plus à même de viser une qualification pour les playoffs, tout ne dépendra évidemment pas que de lui, mais il sera bien le fer de lance de l’escouade désormais entrainée par Mike Brown.
Si le meneur de 24 ans parvient à retrouver le niveau de jeu qu’il a affiché lors la saison 2020/21, voire à faire mieux, alors les Kings seront en bonne posture pour s’approcher, au minimum, du « play-in ». À condition, bien sûr, que le collectif autour de lui garde la cadence.
Moyenne d’âge : 26.6
Masse salariale : 151.9 millions de dollars (21e)
LE SCÉNARIO IDÉAL
Très vite, la touche Mike Brown fait effet. Le nouveau coach de Sacramento, qui a emmené dans ses bagages les préceptes de jeu des Warriors, tant en attaque avec une philosophie basée sur le mouvement des joueurs et du ballon, qu’en défense avec une capacité collective à « switcher » et défendre plusieurs postes, donne une identité cohérente à ses Kings.
Ainsi, sous l’impulsion du duo De’Aaron Fox – Domantas Sabonis, qui continue de développer son entente sur « pick-and-roll » et évolue à un niveau proche du calibre All-Star, les Kings tiennent bon toute l’année dans l’impitoyable conférence Ouest. Le premier nommé, attendu au tournant après une saison 2021/22 sans grand relief, retrouve du mordant et redevient un joueur absolument indispensable et intransférable au club. Le rookie Keegan Murray, au four et au moulin en relais des deux piliers de l’équipe, s’impose sans trop de contestation possible comme un des grands favoris pour le trophée du Rookie of The Year, tandis que les shooteurs Malik Monk et Kevin Huerter espacent efficacement le jeu, et que le sophomore Davion Mitchell s’éclate dans un rôle de sixième homme.
Bien sûr, les Kings sont encore loin, collectivement, de rivaliser avec les cadors de la conférence Ouest. Mais le plus important est finalement ailleurs, car pour la première fois depuis de longues années, on sent qu’il y a un projet potentiellement viable sur le long terme à Sacramento, et les premières bases sont stables.
Au terme d’une saison bouclée avec un bilan à l’équilibre, les Kings atteignent leur objectif de présaison : s’inviter, au minimum, au « play-in », pour se donner une chance de décrocher une potentielle première qualification en playoffs depuis 2006…
LE PIRE SCÉNARIO
À Sacramento, les saisons se suivent et se ressemblent : malgré un nouveau changement de coach et la présence de plusieurs joueurs talentueux, la mayonnaise ne prend pas et le collectif ne se sublime pas.
En première ligne sur le banc des accusés : De’Aaron Fox. Le meneur des Kings empile certes facilement les grosses performances offensives, mais celles-ci ne se transforment pas en victoires. Surtout, celui qui est supposé être le fer de lance de cette équipe fait part d’une attitude inquiétante, particulièrement en défense sur le terrain.
Ainsi, dans le sillage d’un meneur de jeu renfermé sur lui-même, presque déconnecté du quotidien du groupe, c’est tout le collectif qui ne décolle pas, même si les fréquents double-doubles de Domantas Sabonis et les quelques cartons en sortie de banc de Malik Monk offrent du réconfort aux supporters de la franchise de Sacramento.
Le groupe survit à la « trade deadline » et reste soudé jusqu’à la fin de la saison, mais un sentiment amer d’inachevé prédomine au moment de faire les comptes en avril. Comme depuis plus de quinze ans…
Engagé pour redonner vie à ce club, Mike Brown rate sa première année à la tête des Kings, mais peut se réconforter avec un choix du Top 10 de la Draft 2023, très profonde et riche en gros talents. Avant de repartir en quête d’une qualification en playoffs l’année suivante.
CONFÉRENCE OUEST | ||||
15 – Thunder | 14 – Spurs | 13 – Jazz | 12 – Rockets | 11 – Kings |
10 – … | 9 – … | 8 – … | 7 – … | 6 – … |
5 – … | 4 – … | 3 – … | 2 – … | 1 – … |
CONFÉRENCE EST | ||||
15 – Magic | 14 – Pacers | 13 – Pistons | 12 – Hornets | 11 – … |
10 – … | 9 – … | 8 – … | 7 – … | 6 – … |
5 – … | 4 – … | 3 – … | 2 – … | 1 – … |