Le 29 janvier 2022 a été une soirée particulière pour Rick Carlisle. En déplacement avec les Pacers, l’entraîneur effectuait son premier retour à Dallas, où il a entraîné de 2008 à 2021, et l’émotion n’a pas manqué lorsque les Mavericks ont diffusé leur hommage vidéo en son honneur. Sur le parquet, ses Pacers n’avaient pas pesé bien lourd : une défaite de 27 points.
« Lorsqu’on a affronté ces gars, j’ai dit à ce moment-là que Dallas était une vraie menace à l’Ouest », se souvient aujourd’hui le technicien de l’Indiana. Son sentiment de l’époque, alors que les Mavs n’avaient pas leur forme actuelle (le transfert autour de Kristaps Porziņgis n’avait pas encore eu lieu), se confirme trois mois et demi plus tard.
La qualification des Mavs en finale de conférence, aux dépens des Suns, a mis en exergue toutes les qualités de l’équipe listées par Rick Carlisle : « leur défense », « de supers créateurs », « de la polyvalence offensive et défensive », « cinq joueurs capables de changer en défense, de sorte qu’ils peuvent jouer grand ou petit »…
C’est sans doute sur ce volet défensif, sous Jason Kidd, que le revirement a été le plus spectaculaire comparé aux Mavs de ces dernières années. Cette défense a continué d’impressionner au moment de renverser et clore la série face aux Suns : seulement 86 points encaissés lors du Game 6, puis 90 unités lors du Game 7.
« Jason a été capable d’apporter l’attitude nécessaire », juge le coach des Pacers. « Les ajustements en périphérie ont aidé (l’arrivée de Reggie Bullock par exemple). Et regardez, ils n’ont pas pris un bon départ. Les choses étaient instables au début, Luka était blessé. La saison est longue, Jason le savait. De ce que j’en sais, Jason est resté très cohérent dans son discours. C’était génial à voir. Je suis vraiment heureux pour lui. Ce qu’il a fait pour nous, ce qu’il a fait pour moi et ma carrière en jouant avec nous ici à Dallas, c’est quelque chose que je ne pourrais jamais lui rendre. »
Des MVP et des titres pour Luka Doncic
Selon lui, voir Jason Kidd revenir dans la « famille des Mavs », où il a joué de 1994 à 1996 puis de 2008 à 2012, était « parfaitement logique ». Surtout pour l’associer à un joueur comme Luka Doncic. « Il y a tellement de similitudes entre le jeu de Jason Kidd, l’un des plus grands joueurs de tous les temps, et celui de Luka. On savait donc qu’ils seraient capables de s’entendre à un très haut niveau. J-Kidd est génial. Il n’a pas froid aux yeux, il ne se laisse pas abattre et ne pense qu’à une chose : gagner. Il a toujours été le gars qui ferait tout pour gagner. »
Rick Carlisle sait de quoi il parle puisque Jason Kidd était son meneur de jeu titulaire lorsque la bande de Dirk Nowitzki a remporté le titre en 2011. Le parcours actuel des Mavs lui rappelle d’ailleurs « étrangement » l’épopée de son équipe de l’époque.
« Parce qu’elle a commencé sans qu’on s’y attende vraiment. Beaucoup de gens pensaient que nous allions perdre (ndlr : au premier tour contre Portland). Beaucoup de gens ont prédit qu’Utah battrait Dallas avec Luka absent pour deux ou trois matchs. Et ils ont pris le dessus sur Utah, et la dynamique s’est poursuivie. Quand vous battez la meilleure équipe de la ligue de manière aussi nette qu’ils l’ont fait hier, vous jouez un niveau de basket très, très élevé. »
Les deux équipes ont été construites sur un modèle comparable avec un talent unique au cœur d’une armée de joueurs de devoir (Jason Terry, Shawn Marion, J.J. Barea, Tyson Chandler…). Pour Rick Carlisle, il ne fait d’ailleurs « aucun doute » que Luka Doncic va collectionner plusieurs titres de MVP, et plusieurs titres tout court, à l’avenir.