Stephen Curry doit assimiler les nouvelles règles d’arbitrage

Cette année, si l’utilité de la présaison peut continuer de poser question, comme depuis longtemps, elle aura au moins le mérite de permettre aux « provocateurs de faute » d’intégrer les nouvelles règles d’arbitrage, mises en place par la NBA pour la campagne à venir.

Courant juin, en plein playoffs, la ligue avait effectivement annoncé vouloir limiter l’impact de ces joueurs qui piègent les défenseurs, en provoquant volontairement le contact, pour récupérer des lancers-francs. Avant d’adopter ce changement de règles à la fin des Finals, un mois plus tard, puis d’en dévoiler des exemples concrets, au moment de la Summer League.

Et, désormais, à partir de cet exercice 2021/22, quatre situations devront être mieux appréciées par les arbitres : celle où l’attaquant se jette ou se penche vers le défenseur, celle où l’attaquant balance sa jambe vers le défenseur, celle où l’attaquant change brusquement de direction vers le défenseur et, enfin, celle où l’attaquant accroche le bras du défenseur avec un tir peu académique.

En conséquence, si les arbitres jugent que l’angle de l’attaquant est « anormal » dans ces différentes situations, ils pourront alors siffler une faute offensive ou laisser le jeu se dérouler sans intervenir (« no-call »). Au grand dam de James Harden, Joel Embiid ou encore Trae Young, « provocateurs de faute » chevronnés.

Stephen Curry en plein dans la confusion

Mais ces trois joueurs ne seront pas les seuls à devoir s’habituer à ces nouvelles règles, puisque Stephen Curry a également tendance à chercher abusivement la faute quand il joue.

Et, face aux Blazers en ouverture de la présaison, le meneur All-Star a pu constater de lui-même que le corps arbitral était déjà bien rodé avec le nouveau règlement, car il a hérité d’un « no-call » lorsqu’il s’est jeté vers son défenseur, Nassir Little, pour obtenir trois lancers-francs.

Le double MVP a eu beau lever les bras au ciel, en regardant avec insistance les arbitres pour bénéficier d’un coup de sifflet, ces derniers n’ont pas bronché et le jeu a continué, comme si de rien n’était. Au bord du parquet, les protestations de Steve Kerr n’ont, elles aussi, pas servi à grand-chose.

Une situation plutôt confuse pour Stephen Curry, qui estime que tout le monde aura besoin d’un temps d’adaptation pour mieux assimiler ces changements.

« Il y aura de la confusion au début, c’est évident », avoue-t-il ainsi, pour The Athletic. « Il faut toujours un certain temps avant de s’adapter aux changements qu’ils mettent en place d’une année à l’autre. Mais il y a aura quelques incohérences, comme avec l’histoire du ‘pas zéro’, il y a quelques années. Les arbitres sont formés pour observer quelque chose de précis, mais il y a beaucoup d’autres choses qui entrent en compte. Donc ils vont, eux aussi, devoir s’adapter. »

Et le joueur des Warriors de poursuivre, toujours par rapport à cette confusion générée par cette nouvelle règle. En s’appuyant, cette fois-ci, sur un exemple pris par la ligue pour illustrer une situation où l’attaquant change brusquement de direction vers le défenseur. Exemple qui concerne, en l’occurrence, le triple champion NBA.

« Sur une action face à Milwaukee, deux joueurs défendaient en même temps sur moi », raconte-t-il à ce propos. « J’ai changé de direction et je crois que [Donte] DiVincenzo est venu derrière moi. Ils ont pris cette action en exemple, en expliquant que ce ne serait plus considéré comme une faute [défensive] mais [comme une faute offensive]. Et je me suis retrouvé là, à regarder la vidéo, perdu, en me demandant comment ça pouvait ne pas être une faute défensive. »

Un changement nécessaire pour Steve Kerr

Mais pour Steve Kerr, qui voulait certes que Stephen Curry obtienne le coup de sifflet sur cette action face à Portland, ce nouveau point de règlement était nécessaire, pour notamment remettre la défense au coeur du jeu.

« Le jeu a besoin de ça, je répète toujours la même chose », confie l’entraîneur de Golden State. « C’est ce que souhaite tout entraîneur. Tant que les arbitres respecteront ce que la ligue leur demande, et je pense qu’ils le feront, nous n’aurons plus de joueurs qui tenteront de manipuler les arbitres et nous reviendrons au vrai basket. La défense doit pouvoir défendre. Ça n’a jamais été aussi compliqué de défendre, avec tous ces shoots. J’ai l’impression que la ligue a pris conscience que les choses étaient allées trop loin, en laissant le bénéfice du doute à l’attaquant. Il était donc vraiment important de faire disparaître certaines de ces conneries. »

Avec le recul, et à l’instar de son coach, Stephen Curry loue toutefois l’effort de la NBA, désireuse d’épurer le jeu.

« L’objectif reste de mettre le ballon dans le panier, pas d’aller sur la ligne des lancers-francs par n’importe quel moyen. Donc j’apprécie l’effort », explique-t-il à ce sujet.

Et, s’il ignore encore si ce changement va le perturber offensivement, Stephen Curry compte bien ne pas trop tergiverser sur le parquet, en continuant de faire ce qu’il sait faire de mieux : jouer.

« Je vais parfois me plaindre des coups de sifflet, même si je vais essayer de ne pas le faire », termine le meilleur scoreur de la ligue en titre. « Mais je cherche surtout à obtenir mon tir, plutôt qu’à obtenir une faute. Je prends toujours du plaisir derrière la ligne à 3-points et, quand il y aura un contact, je vais m’assurer que ça se sache. Donc on verra comment ça se passe. »

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.