70 ans de basket américain à travers ses logos les plus « vintage »

Après avoir passé en revue l’origine des noms des franchises de la Grande Ligue, place à l’image que ces équipes ont voulu se donner – et ont parfois vite remisé au placard.

C’est notre « sweet 16 » des logos old school de 1941 à aujourd’hui, le tout saupoudré d’un peu d’histoire.

Les ancêtres

Que ce soit dans la BAA ou dans la NBL – les ligues précédant la NBA – le basket devait déjà à ses débuts se trouver des images marquantes pour vendre son produit dans le climat concurrentiel des sports américains d’avant-guerre.

Fort Wayne Pistons (1941-42)

Fondée en 41 par Fred Zollner, propriétaire d’une filiale de General Motors, la franchise des Pistons voit le jour à Fort Wayne (dans le nord de l’Indiana).

Le logo représente un bonhomme – à l’instar de Michelin – fait de boites de conserve, semblables aux pistons que Monsieur Zollner – qui donne son nom à la franchise Fort Wayne Zollner Pistons – fabrique à la chaîne.

Toronto Huskies (1946-47)

Le 1^er novembre 1946, les Huskies accueillent le premier match de la BAA devant une foule de 7 090 badauds. Parmi eux, tous ceux qui dépassaient la taille de George Nostrand (2,03m), le plus grand joueur de Toronto, rentraientt gratuitement.

Les Knicks les battent 68 à 66 et le Husky va disparaître du Canada aussi vite qu’il y était arrivé (essoufflé visiblement), avec 100 000 dollars de moins pour ses heureux propriétaires !

Philadelphie Warriors (1946-1950’)

Un indien qui dribble la balle orange pour représenter Philadelphie, ville de l’Est. Eh bien oui, Delaware et Cherokee faisaient partie des tribus locales et bientôt délogées (littéralement) par les Seventy-Sixers (les américains). Les Warriors qui jouaient alors en BAA, scalpaient tous leurs adversaires. Champions dès la première année, ils connaitront une histoire riche en trophées avec l’arrivée du kid local, un certain Wilt Chamberlain.

New York Knicks (1949-64)

Comme mentionné plus avant, les Knicks étaient déjà là en BAA. Ce logo est particulièrement succulent car il représente un Knickerbocker ; un de ces Hollandais (qui portaient la culotte relevée à mi-genou) qui vinrent coloniser la baie d’Hudson au XVIIème après que Giovanni Da Verrazano l’a découvert et appelé Nouvelle Angoulême en l’honneur de François 1^er (né en Charente).

Providence Steamrollers (1947-49)

Parmi les franchises originelles de la BAA, les Steamrollers (rouleau compresseur) est un des noms d’équipes les plus originaux jamais créés. Basée à Providence dans le Rhode Island, outre son logo d’un autre temps, c’est surtout pour sa pathétique saison 1947-48 avec 6 victoires pour 42 défaites que Providence est restée dans l’histoire.  À croire que leur nom les prédestinait à être au bout… du rouleau.

Les Sixties

La NBA a été créée (1949), la barrière de la couleur a été brisée (Misaka en 47 mais surtout Nat « Sweetwater » Clifton en 50) ; la ligue sort de sa préhistoire et se trouve des identités visuelles.

St. Louis Hawks (1961-69)

Avant d’être l’hôte des Hawks, l’équipe de St. Louis était partagée entre trois villes (Moline, Illinois; Rock Island, Illinois; et Davenport, Iowa) mais était surtout placée dans les méandres mêmes du Mississippi où eut lieu la guerre de Black Hawk en 1831. Ce grand chef indien de la tribu des Sauk ramenait les siens sur leurs terres ancestrales désormais occupée par les colons, avant que n’éclate le conflit armé. Abraham Lincoln n’était alors qu’un soldat dans la cohue.

Boston Celtics (1960’)

Nul besoin de présenter la franchise du Massachussetts, son passé celtique qui lui provient de ces émigrés irlandais, ou cette culture de la gagne inculquée notamment par Red Auerbach à partir de 1956. Simplement, ce logo est hallucinant de candeur : un lutin (leprechaun) sur fond jaune qui fume sa pipe et brandit, couronné roi de la ligue, son sceptre l’air jouasse. Indémodable !

Milwaukee Bucks (1968-93)

Créés en 1968, les Bucks venaient guérir la blessure béante du départ des Hawks (qui n’ont eu de cesse de changer de nids) 10 ans plus tôt. Fini l’aigle aux origines indiennes, la franchise du Wisconsin se tournait désormais vers un cerf sympa qui semble se lécher les babines à l’idée de gambader sur les parquets. On sent déjà poindre le goût prononcé des américains pour une franchise incarnée par un animal. Le plus incroyable, c’est que ce logo sera conservé jusqu’en 1993 !

Phoenix Suns (1968-92)

Déjà là en 1968, c’est Jerry Colangelo qui lance la franchise de l’Arizona. Manquant d’un cheveu, la draft de Lew Alcindor, futur Kareem Abdul-Jabbar, les Suns peuvent au moins compter sur leur image d’un club dynamique aux couleurs modernes. Le logo d’époque est daté, mais on pressent déjà la fureur d’un Barkley, la vista d’un Nash ou la puissance d’un jeune Stoudemire dans l’éclat rétro du ballon solaire. Un logo conservé jusqu’en 1992.

New York Nets (1969-1972)

Egalement membre de la défunte ABA, les Nets étaient effectivement la tête de gondole de la ligue.

Porté par l’afro de Julius Erving dès 1973, le Docteur remportera un titre en 1974. Rick Barry a aussi porté les couleurs des Nets. On ne peut qu’apprécier la finesse de ce logo tout en sobriété (le rouge et bleu classique, la silhouette déjà annonciatrice du logo de la NBA).

Des Seventies à aujourd’hui

La mode est définitivement lancée. La NBA devient la grande ligue que l’on connaît à l’heure actuelle. Les logos se font plus colorés, et chaque franchise cherche à créer la sensation avec un maelström d’idées…

Cleveland Cavaliers (1970-83)

Sans autre lien avec la cavalerie que le pauvre héros populaire George Armstrong Custer qui tombera les armes à la main dans la bataille de Little Big Horn, la franchise de l’Ohio a cependant essayé à vaines reprises de « marketer » son idée. En l’occurrence, on a droit ici aux deux couleurs historiques de l’équipe (bordeaux et sable) avec un mousquetaire en herbe qui défend son nom à la pointe de son épée.

Houston Rockets (1971-72)

Incontestablement, l’un des plus funkys. Armé de son jet-pack et confortablement vêtu pour l’occasion de son short et son maillot de basket, ce gentil texan s’envole depuis Houston (siège de la NASA) « vers l’infini et au-delà ».

Très proche d’un Gaston Lagaffe, ce personnage redonne sa part enfantine au logo des Rockets.

Denver Nuggets (1974-76)

Pensionnaire de l’ABA où Dr. J enchantait les foules d’envolées lyriques ponctuées de dunks jouissifs du côté des Nets, les Nuggets possédaient également leur pépite en la personne de David Thompson. Et leur logo de l’époque était également digne d’intérêt. Ce petit rouquin reprend les couleurs de l’ABA (jusqu’à sa pioche) mais respire surtout la joie de vivre qui imprégnait les rencontres de cette ligue « so seventies ».

San Diego Clippers (1978-82)

Ah, le sud de la Californie… résidence de l’hilarant Ron Burgundy, San Diego avait de quoi rester « classy » avec un logo aussi rétro.

Faisant référence aux voiliers qui avaient fait la richesse de la ville, c’est surtout pour la folle ambiance des 70’s que ce même Will Ferrell a restauré pour « Semi-pro » que l’on adore ces couleurs.

Seattle Supersonics (1975-95)

La franchise du Washington ne faillit pas à la tradition très West Coast d’allier le jaune et le vert.

Cette vue de la skyline de Seattle (et sa fameuse Space Needle) est resté légendaire par les actions cultes du duo Payton – Kemp qui sévissait alors dans le Tacoma Dome. 20 ans d’existence pour un logo, c’est rare et cela prouve bien sa qualité.

Denver Nuggets (1981-93)

Dans la même lignée que le précédent (vue 2D de la ville), Denver obtient la palme de l’originalité dans son choix des couleurs. Ne réglez pas votre écran, les Nuggets la jouent volontairement couleurs de l’arc en ciel.

Bien avant la période Melo, il s’agit de l’ère Mutombo, Abdul-Rauf ou encore Ellis. Les maillots autant que le logo sont mythiques. Typiquement ancrés dans le look eighties, c’est définitivement un must !

Et pour les fans, retrouvez l’intégralité des logos à ces adresses. Les plus curieux arriveront même à trouver des logos qui n’ont jamais vu le jour (tel celui des Toronto Dragons !).

Chris Creamers SportsLogos

Logoserver