Même s’ils doivent encore se mettre d’accord sur les détails financiers, la NBA et le syndicat des joueurs sont prêts à reprendre le 22 décembre, avec une saison raccourcie à 72 matchs.
Pour l’instant, ce n’est qu’une option provisoire, acceptée sous la pression des diffuseurs (ESPN/ABC) pour arrêter la saison avant les Jeux olympiques de Toyko et reprendre un rythme normal lors de la campagne 2021-2022. Mais à terme, est-ce qu’une saison de 72 matchs n’aurait pas plus de sens pour la NBA et les chaînes de télévision ?
L’expérience de la « bulle » précieuse ?
« Je dirais, avec conviction, que nous ne reverrons jamais 82 matchs (de saison régulière) », assure ainsi Tony Ponturo, président d’une société de conseil en marketing, à CNBC. « Ce sera mieux pour la qualité du basket et pour avoir des athlètes en bonne santé. Il y aura un contrecoup financier mais il y a des manières de compenser. »
Depuis des années, la NBA travaille ainsi à réduire les back-to-backs et les déplacements pour les équipes. L’une des principales leçons de la « bulle », c’est d’ailleurs que l’absence de déplacements et la possibilité pour les basketteurs de mieux dormir et récupérer avaient engendré un meilleur spectacle.
« Le fait d’avoir vécu cette expérience sur un campus, avec la santé et la sécurité en priorités, vous fait réfléchir à beaucoup de choses », avait ainsi expliqué Byron Spruell, le président des opérations en NBA.
Il avouait ainsi que la ligue réfléchissait à un entre-deux, à court terme avec la pandémie, mais aussi à long terme.
Trop de matchs en saison régulière, pas assez d’intérêt ?
Il faut dire que le marathon de la saison régulière a peut-être atteint ses limites. Les équipes font de plus en plus de « load management » et la différence de compétitivité entre une saison régulière souvent en roue libre et des playoffs beaucoup plus sérieux devient gênante. Raccourcir le calendrier, cela aiderait donc à ramener de l’intérêt à la saison régulière, en évitant les rencontres aux scores fleuves, où celles avec des stars et superstars au repos.
Le problème, c’est bien évidemment l’aspect financier, car une saison régulière à 82 matchs assure 1 230 rencontres à diffuser pour les chaînes de télévision. En réduisant le calendrier à 72 rencontres par équipe, cela abaisse ce total à 1 080, et cela se ressentirait forcément sur les revenus de la ligue.
« Il faut faire attention à la qualité de votre sport comme à la génération de revenus », rappelle Tony Ponturo. « Si les joueurs sont en meilleure santé et que vos stars ne ratent pas de match, on peut les étaler, sans back-to-back, et la qualité sera meilleure. Je pense que, d’une manière étrange, cela pourrait être au contraire bénéfique. »