En 2010, Kevin Durant vient d’être All-Star pour la première fois, il est le meilleur marqueur de la ligue avec 30.1 points de moyenne et le Thunder a connu sa première série de playoffs contre les Lakers.
En clair, l’ailier d’Oklahoma City commence à se faire un nom dans la ligue et il ne lui manque qu’un grand moment pour définitivement passer le dernier cap et devenir une star confirmée.
Ce sera lors de la Coupe du monde en Turquie. L’équipe américaine est très jeune et l’effectif déçoit un peu après la pluie de stars de 2008 de la « Redeem Team » de Pékin, aux Jeux olympiques. Mais portée par un Kevin Durant historique avec 22.8 points de moyenne (un record pour Team USA), elle domine avec autorité la compétition.
« On a joué pour lui durant l’intégralité du tournoi », se souvient Derrick Rose pour Bleacher Report. « Je n’avais pas eu la chance de jouer contre lui au lycée, donc pour moi, un grand qui joue ainsi, c’était incroyable. Tous les grands dans mon équipe, comme Joakim Noah, ne pouvaient pas dribbler comme ça. Durant a rendu les choses faciles pour tout le monde. Les défenses devaient faire autrement avec lui. »
« Je n’avais jamais vu un joueur dominer des matches comme ça »
Avec sa taille, son shoot extérieur et son dribble, le futur double champion et MVP des Finals avec les Warriors s’est transformé en arme létale dans le basket FIBA. Il pouvait shooter à toutes les distances, face à n’importe quel défenseur. Et si les formations adverses osaient une défense de zone, elles étaient sanctionnées lourdement.
Trop rapide et fluide pour les grands, trop grand pour les ailiers classiques.
« Je n’avais jamais vu un joueur dominer des matches comme ça, pendant tout un tournoi », assure Andre Iguodala. « On l’avait mis au poste d’ailier-fort et il fut un poste 4 fuyant avant que tout le monde ne le fasse. Les équipes ne savaient pas comment s’y prendre avec lui. C’est un joueur de 2m10 qui peut marquer à l’intérieur et à l’extérieur. Je pense qu’on a négligé son impact car il ne s’était pas encore fait un nom. »
L’ailier du Heat oublie que Team USA avait déjà placé un ailier à ce poste 4 par le passé, avec notamment Carmelo Anthony en 2008. Mais il est vrai qu’avec 33 points en quart de finale contre la Russie, 38 face à la Lituanie en demi-finale et enfin 28 en finale pour écarter la Turquie, Kevin Durant avait été divin dans cette position et logiquement élu MVP du tournoi.
« C’est la NBA d’aujourd’hui », analyse Danny Granger, à la retraite depuis 2015. « J’ai joué un peu ailier-fort à mon époque, mais si j’avais été encore en activité ces cinq dernières années, j’aurais évolué à ce poste. C’est comme ça que la ligue a évolué. On est passé du moule dans lequel les joueurs sont mis à là où on veut les mettre. L’équipe qu’on avait mise en place utilisait ce concept et on était en avance sur notre temps. »