Dans la capitale fédérale, l’ombre des mythiques Redskins a longtemps écrasé de tout son poids les autres franchises. Sa marque de fabrique, la défense, collait comme de la glue à l’image de la ville au Pentagone. C’était avant que Gilbert Arenas ne débarque nanti de son gros contrat. Depuis, les Wizards gagnent, vont en playoffs et marquent plus de points que quiconque à l’Est, tout en en encaissant plus que n’importe qui : les Wizards ou l’anti-thèse des Redskins.
Ces Wizards là sont devenus la première attraction de D.C. désormais. Le show est garanti. Un homme s’en porte caution : Gilbert Arenas, la gâchette la plus rapide de l’Est et peut-être même de toute la ligue. On se répète mais l’ex-Warrior réalise un début de saison de MVP, enchaînant les perf’ offensives avec la facilité d’un Kobe, plus de passes décisives à son actif en sus. Face aux Bucks mercredi soir, le n°0 des Wizards a encore frappé : 32 pts, 11 rbds, 8 assists. Mais surtout le shoot de la gagne au buzzer. Un missile de 9 mètres au nez et à la barbe de Charlie Bell. « Je pensais qu’il ferait un dribble de plus. On dit qu’il es inconscient et c’est bien le cas« , commentait le guard des Bucks dans le vestiaire visiteurs du Verizon Center, ex-MCI.
« Je ne comprends pas pourquoi ces chose là vous étonnent encore les gars« , se fendait pour sa part un Arenas hilare au sortir d’un nouveau fait d’arme. Malgré une épaule douloureuse, le retour de l’ancien ballon et la défense de zone des Bucks, efficace deux jours plus tôt à Milwaukee dans la victoire à domicile des Bucks, le All Star a signé une copie de grande classe. D’un « G » qui veut dire Gilbert. « Il est exceptionnel« , se contentait de répéter son coach Eddie Jordan. Génial et un peu fou. Capable de prendre un shoot à n’importe quel moment, de n’importe où. Un as du un contre un. Mais aussi un leader. A ses côtés, Jamison, Butler et Stevenson hissent leur niveau de jeu et les Wizards s’installent en tête de la division.
Auteur de 29 pts, 7 rbds et 9 assists, nouveau record en carrière, Butler se révèle le parfait lieutenant du général Gilbert. Jamison est lui le commandant. Le n°10 de la draft 2002 réalise sa meilleure saison en NBA actuellement, avec 20,7 pts, 8,1 rbds et 3,8 assists de moyenne. Des stats de All-Star. Ernie Grunfeld a eu le nez creux, Butler a su faire oublier Larry Hugues. C’est aussi parce que l’ancien Heat comme Jamison (19,5 pts, 8,3 rbds) sont prolifiques qu’Arenas fait des cartons un soir sur deux. Les défenses adverses ne peuvent pas se permettre de faire l’impasse sur les deux adjoints du n°0.
Reste maintenant à voir si ce style ultra offensif sera aussi efficace en playoffs. Un journaliste du « Post » évoque ce jeudi sans ses colonnes le bienfondé éventuel d’un échange entre Jamison et un ailier fort plus dense en défense, KG par exemple. « Moi j’aime bien Jamison, c’est un leader et l’alchimie d’équipe compte beaucoup dans ce vestiaire« , répondait tout sourire l’ex-Tar Heel au confrère du Post, qui s’était risqué à sa question.