Interview Pape Sy : "je ne regrette pas d'être parti aussi tôt" • Basket USA

Drafté en juin 2010 par les Hawks alors qu’il était quasi inconnu en France, Pape Sy (2m00, 22 ans) vit des débuts compliqués avec une blessure, et un aller simple pour la D-League, sans avoir posé le pied sur un parquet NBA.

Auteur de 22 points dimanche soir face aux Austins Toros, l’ancien havrais revient pour Basket USA sur ces premiers mois aux Etats-Unis.

Comme Ian Mahinmi, tu as été formé au Havre. Quels éléments font de la formation au STB du Havre l’une des meilleures en France ?

Je pense que c’est un ensemble qui fait qu’aujourd’hui le Havre a pu avoir deux jeunes retenus à la draft. Déjà le travail réalisé est sérieux. Franck Maignan, Jean Manuel Sousa et le staff font un bon suivi des jeunes du club ; il faut ajouter à cela des jeunes de très bonne qualité.

Après avoir été drafté par les Hawks au second tour, tu te blesses et te retrouves ensuite en D-League avec le Utah Flash. Comment vis-tu cette situation ? Ne passes-tu pas du rêve au cauchemar ?

Ma situation s’est corsée avec le fait d’être blessé très tôt. Rester sur le côté, voir les autres s’entraîner et jouer sans avoir de compétition n’est pas facile. Je reste positif en me disant que le passage en D-League va constituer une rampe de lancement à utiliser au mieux pour revenir par la suite dans l’effectif d’Atlanta.

Quels sont tes contacts avec la direction et le staff d’Atlanta aujourd’hui ? T’ont-ils donné des garanties concernant le temps que tu resteras en D-League ou une durée minimale avant de réintégrer l’effectif ?

En fait Nick Van Exel, l’assistant coach me suit pendant mon séjour avec les Utah Flash. Le GM ou des scouts d’Atlanta assistent à certains de mes matchs. Ils me poussent à m’améliorer et m’encouragent afin de progresser le plus vite possible. Mais je n’ai pas eu de délai concernant ma réintégration dans l’équipe des Hawks.

« En D-League, le jeu est physique et individualiste »

Tes débuts en D-League ont été assez difficiles, ton pourcentage au shoot n’est pas optimum. Que te manque t-il afin de progresser ?

Du rythme et du physique ! Le fait d’avoir été blessé a retardé ma préparation. Après au niveau pro, on ne s’entraîne pas énormément. Les entraînements individuels ne remplacent pas les matchs donc il me faudra jouer le plus possible.

Tu es parti en NBA après seulement une saison en Pro A. Aujourd’hui tu ne joues pas avec l’équipe première. Avec le recul, ne penses-tu pas que tu es parti un peu tôt après une saison en pro sans être titulaire mais en sachant la difficulté de s’imposer aux Etats-Unis ?

Je ne regrette pas. Il n’y a pas de chemin tout tracé pour réussir. J’ai choisi cette voie et je l’assume. Je pense que si j’ai été drafté il y a une raison. Je me donne tout simplement à fond pour réaliser mes objectifs.

Parles-nous un peu de la NBDL ? Quel est le niveau de ce championnat ?

C’est totalement différent de la Pro A. C’est beaucoup moins technique et moins collectif. Il y a quand même beaucoup de joueurs de qualité. J’ai croisé pas mal d’Américains en Pro A issus de la D-League. Il y a une grosse intensité dans le jeu, le jeu est physique et individualiste. Les joueurs NBDL savent que pas mal de scouts NBA regardent les matchs donc ils essaient de se faire remarquer. A moi de me mettre au niveau.

Qui t’a le plus impressionné chez les Hawks?

Ils sont tous très forts mais Jamal Crawford m’a fait forte impression.

Quel est ton objectif pour la fin de la saison ?

Me remettre en rythme, jouer le plus possible mais surtout rejouer avec les Hawks le plus vite possible.

Oui, mais par quoi passera ta réintégration ? En réalisant des grosses stats par exemple ?

Pas forcément uniquement en remplissant des feuilles de stats. Cela dépendra surtout de la façon dont je joue. Le staff des Hawks veut vraiment que je joue juste et propre en faisant le moins d’erreurs.