La course au MVP : qui sera l’outsider de 2019 ?

Eh oui, cela fait déjà neuf ans que tous les mardis, on publie notre « Course au MVP », et le principe reste le même : chaque semaine, on propose notre Top 5 des meilleurs joueurs NBA, en tenant compte des performances individuelles et collectives.

Cette semaine, comme les favoris habituels que sont Russell Westbrook, James Harden ou LeBron James ont encore du retard l’allumage et qu’on a déjà évoqué Stephen Curry la semaine passée, on s’intéresse aux outsiders, à la jeune génération.

Ils sont nombreux à pouvoir rentrer dans cette catégorie et chacun a ses chances, mais aussi ses handicaps. Il y a ainsi les grands avec Nikola Jokic, Joel Embiid et Giannis Antetokounmpo, les Raptors avec Kyle Lowry (certes, 32 ans) et Kawhi Leonard, ou enfin l’habituel oublié (ou l’oublié habituel) Damian Lillard.

Le duo de Toronto a-t-il vraiment ses chances ?

Actuellement en tête de la conférence Est, Toronto présente deux candidats crédibles pour le trophée de MVP. D’abord Kawhi Leonard, dont l’impact se fait déjà sentir et les statistiques sont solides avec 24 points, 7.7 rebonds et 3.1 passes. À mesure qu’il va retrouver du rythme, l’ancien ailier des Spurs va prendre une nouvelle dimension et si les Raptors confirment la belle saison passée, voire la surpasse, pourquoi ne pas le voir couronner ? Un bémol tout de même : le MVP des Finals 2014 a déjà manqué quatre matchs et il n’est pas encore prêt pour jouer en back-to-back. Un MVP, on le sait, ne manque jamais (ou presque) plus de dix rencontres.

Pour Kyle Lowry, le souci est davantage médiatique. Ses 16.2 points, 11 passes et 4 rebonds de moyenne rappellent les chiffres d’un Steve Nash, mais le meneur n’a pas l’aura du Canadien et il n’a encore aucune performance de folie à son compteur cette saison. Il paraît encore un peu frêle pour se hisser dans le Top 5. Mais dans l’ombre, à l’abri de la pression, il pourrait bien réaliser une des meilleures saisons de sa carrière et être salué en cas de réussite collective éblouissante.

Les grands vont avoir besoin de souffle

Les petits soucis techniques, médiatiques voire statistiques des Raptors sont loin d’être partagés par les grands. Giannis Antetokounmpo, Nikola Jokic et Joel Embiid ont chacun dans leur registre enregistré de gros débuts de saison. C’est même le premier cité qui apparaît comme le plus solide candidat. Ses chiffres sont toujours aussi épais et Milwaukee se place juste derrière Toronto dans la hiérarchie de l’Est, alors que le système de Mike Budenholzer fonctionne.

Pour Nikola Jokic, le départ canon de Denver s’est essoufflé et le jeune pivot est encore irrégulier. Il est capable un soir de compiler 30 points et 20 rebonds mais aussi de passer quatre matchs de suite sans dépasser les 10 points. Un MVP, c’est aussi de la régularité dans les performances. De plus, on ne sait pas encore de quel bois sont faits les Nuggets dans la durée.

Même problématique pour Joel Embiid. Le pivot des Sixers continue sa progression et son début de saison est gargantuesque. Avec neuf matches à 30 points et 10 rebonds en seulement quinze rencontres, il rejoint Kareem Abdul-Jabbar dans l’histoire, lui aussi auteur de cette performance pour débuter une saison, en 1971 ! Seulement, Jimmy Butler débarque cette semaine. Son arrivée va-t-elle bouleverser l’équilibre des Sixers et engendrer des résultats brouillons le temps de son adaptation ? Voire faire baisser ses statistiques ? Là encore, seules les prochaines semaines apporteront des réponses.

Depuis dix ans, deux outsiders sacrés : Derrick Rose en 2011 et Stephen Curry en 2015

Damian Lillard enfin. Depuis plusieurs saisons, le meneur des Blazers accumule les saisons à plus de 25 points, Portland défie les pronostics et s’installe dans le Top 8 de l’Ouest, mais il n’est jamais favori pour le trophée de MVP. Il fut 8e des votes en 2016 et tout de même 4e la saison passée. Portland est actuellement deuxième de l’Ouest, derrière les Warriors, mais même en conservant cette place, il y a peu de chance de voir Damian Lillard soulever le trophée en mai prochain. Mais que le All-Star se rassure, les outsiders l’emportent rarement.

Si on remonte les dix dernières années, deux joueurs ont réussi à briser les prévisions d’avant-saison. Ce furent Derrick Rose en 2010-2011 avec les Bulls, puis Stephen Curry en 2014-2015. À chaque fois, l’équipe du MVP avait le meilleur bilan de la saison. Pour le reste, l’ordre établi est rarement chamboulé. Peut-être en 2019… Qui prend les paris ?

1 – Giannis Antetokounmpo
Bilan : Bucks – 10v-3d – 2e à l’Est
Stats : 31 min, 25.4 pts, 13 rbds, 5.8 pds, 1.4 int, 1.3 ct, 4.7 bps, 55% tirs, 7% 3-pts, 66.3% LF

2 – Stephen Curry
Bilan : Warriors – 11v-3d – 1er à l’Ouest
Stats : 33 min, 29.5 pts, 6.1 pds, 5 rbds, 1 int, 0.3 ct, 3 bps, 51.5% tirs, 49.2% 3-pts, 92.3% LF

3 – Kevin Durant
Bilan : Warriors – 11v-3d – 1er à l’Ouest
Stats : 35 min, 27.4 pts, 7.4 rbds, 6.8 pds, 0.9 int, 0.8 ct, 2.8 bps, 54.3% tirs, 41.2% 3-pts, 91.5% LF

4 – Kyle Lowry
Bilan : Raptors – 12v-2d – 1er à l’Est
Stats : 33 min, 16.2 pts, 4 rbds, 11 pds, 1.4 int, 0.4 ct, 2.6 bps, 47.6% tirs, 36% 3-pts, 82% LF

5 – Nikola Jokic
Bilan : Nuggets – 9v-4d – 3e à l’Ouest
Stats : 29 min, 17.8 pts, 10.3 rbds, 6.9 pds, 1.2 int, 1 ct, 3.3 bps, 53.4% tirs, 41% 3-pts, 83.8% LF

Mentions : DeMar DeRozan, Damian Lillard, Victor Oladipo, Joel Embiid, LeBron James, Kawhi Leonard…