Avec la « liberté de mouvement », les arbitres NBA ont délivré les attaques

149-129. 149-124. 144-122. 140-136. Voici quelques scores de ce début de saison NBA, obtenus sans prolongation !

Les équipes NBA ont-elles abandonné la défense au profit du spectacle ? Pas uniquement. Cette saison, les arbitres ont ainsi décidé de mettre l’accent sur « la liberté de mouvement » des joueurs. Pour être clair, les officiels ont décidé de sanctionner de façon (presque) systématique les contacts loin du ballon, lorsque les défenseurs accrochent un adversaire en mouvement.

Voici quelques exemples mis en ligne par la NBA pour illustrer ce point précis.

Comme l’expliquent les arbitres, ce sont des fautes qui auraient dû être sifflées les années précédentes, mais sur lesquels les défenseurs avaient pris quelques libertés, grâce à des arbitres qui se concentraient sur d’autres points du jeu.

« Ecoutez, nous avons regardé des vidéos de la fin des années 1990 et du début des années 2000. Les joueurs ne s’accrochaient pas et n’agrippaient pas autant leurs adversaires », explique à The Atheltic Monty McCutchen, un ancien arbitre désormais en charge de la formation des officiels.

C’est que le jeu a beaucoup évolué. Jusqu’à la fin de l’interdiction de la défense de zone et la limitation du hand-checking, en 2004, les systèmes NBA étaient beaucoup plus simples, avec des stars chargées de faire la différence en un-contre-un. Désormais, les attaques doivent être davantage coordonnées, avec des écrans et beaucoup de mouvements.

Un « nettoyage » loin du ballon qui profite aux équipes avec du mouvement offensif

Pour lutter, les défenses « switchent » désormais beaucoup plus et les défenseurs ont compris que les arbitres admettaient pas mal d’accrochages loin du ballon. C’est contre cette habitude que les officiels ont décidé de lutter.

« Pour qu’une règle ait un sens, il faut qu’elle soit appliquée correctement, » continue ainsi Monty McCutchen. « Si on s’asseyait simplement en disant que la bonne défense, c’est celle qui accroche, qui retient ou qui pousse les joueurs hors de certaines zones, ça aurait l’air ridicule. Mais c’est bien ce qui se passe. »

En présaison, les arbitres avaient commencé à siffler ces fautes loin du ballon, à la grande surprise de joueurs qui s’étaient habitués à défendre de la sorte. Kyrie Irving avait ainsi été surpris de voir les arbitres changer de philosophie.

« Ça nous affecte tous d’une façon ou d’une autre. Je parlais aux arbitres l’autre soir et je leur demandais ce qui allait advenir de l’aspect physique du jeu des matchs durant la saison, si la ligue fait siffler ainsi ? Evidemment, on veut mettre l’accent sur la liberté de mouvement, mais la ligue est de façon classique assez physique. Nous sommes tous des adultes. On peut encaisser les coups, la plupart du temps, lorsqu’ils ne sont pas violents ou intentionnels. »

Pour Monty McCutchen, l’essentiel sera de tenir sur l’application de ce « nettoyage » des déplacements en avril, mai et juin, et ne pas simplement le mettre en place en novembre et décembre. En tout cas, ce sont les équipes qui misent sur beaucoup de mouvements offensifs qui en profitent… et en premier lieu Stephen Curry et les Warriors.

Que faire en effet face au double MVP si on ne peut plus l’agripper et gêner ses déplacements sans ballon ?