« Je pense qu’on a une chance [des faire les playoffs]. On est chaud en ce moment. On a gagné trois des quatre derniers matchs. » Voilà ce que déclarait Joel Embiid le 9 janvier dernier. Cette sortie pouvait presque prêter à sourire à ce moment-là. Une quinzaine de jours plus tard, ses propos trouvent un drôle d’écho. L’hypothèse d’un retour en playoffs des Sixers, cancres de la ligue depuis trois ans, semble autrement plus sérieuse aujourd’hui. Voici pourquoi.
1 – Parce que c’est l’une des équipes les plus en forme de la ligue actuellement
Avec 16 victoires et 27 défaites, les Sixers pointent actuellement à une piètre 13e place à l’Est. Mais il est plus intéressant d’observer la dynamique en cours. Avec la victoire de cette nuit face aux Clippers, les 76ers ont remporté 9 de leurs 12 derniers matches. Pour rappel, la saison dernière, ils n’avaient remporté… que 10 matches !
Cette dynamique fait de Philadelphie l’une des équipes les plus en forme du moment dans la ligue : troisième meilleur bilan à l’Est sur le mois de janvier (8-3) derrière Atlanta et Washington, devant les leaders de la conférence, Cleveland et Toronto. Parmi ces victoires, on compte autant de matches face à des équipes abordables (Nets, Nuggets) que d’adversaires beaucoup plus coriaces (Clippers, Raptors).
2 – Parce que le match face aux Clippers est un vrai match référence
Jouer sans son meilleur joueur (Joel Embiid), être mené de 19 points face à l’une des meilleures équipes de l’Ouest qui voit en plus le retour de son intérieur All-Star… et gagner le match en signant sa meilleure performance collective de la saison (35 passes, 10 joueurs à 7 points ou plus, une première depuis… 1988) : voilà ce qu’ont réalisé les Sixers cette nuit. Une victoire renversante qui en dit long sur l’orgueil de l’équipe et la confiance emmagasinée depuis quelques semaines.
Derrière eux, le public du Wells Fargo Center, qui n’a pas trouvé beaucoup de raisons de s’exciter ces dernières saisons, pousse de plus en plus fort. Le charisme d’Embiid y est pour beaucoup. Il se passe quelque chose à Philadelphie.
3 – Parce que Ben Simmons arrive
Comme avec Embiid, les Sixers ne veulent prendre aucun risque avec le numéro 1 de la dernière draft, et ne précipitent donc pas son retour. Un retour qui devrait finalement être repoussé à mars. Son coach Brett Brown n’a aucun souci avec ça.
« Je suis vraiment satisfait du projet que nous avons mis en place pour lui », rassure-t-il. « Le temps de développement est lent mais prudent. Ce n’est pas dramatique. »
Sans que l’on sache encore précisément quel poste et quel rôle il occupera, Ben Simmons sera dans tous les cas un talent supplémentaire dans l’effectif. Et si son adaptation peut ralentir l’équipe, elle peut au contraire la booster.
4 – Parce que les équipes de l’Est manquent de constance
La conférence Est ressemblerait à s’y méprendre… à notre Ligue 1 de football, où enchaîner quelques victoires est la garantie d’une remontée au classement ! Detroit, Indiana, Chicago, Charlotte, New York… Les dernières places de playoffs à l’Est risquent de se jouer autour des 50% de victoires, peut-être moins en fonction des transferts et des calendriers.
S’ils continuent sur leur dynamique actuelle, les Sixers peuvent se rapprocher d’un bilan équilibré lors du All-Star Break et profiter de cette lancée pour prendre un des derniers strapontins dans la dernière ligne droite.
Le problème, c’est que le calendrier de leur dernière partie de saison n’est pas simple. Philadelphie va ainsi devoir enchaîner deux « road trips », dont un à l’Ouest. Dans ces conditions, il risque tout de même d’être très compliqué de rattraper le début de saison raté, l’équipe pointant à 7 victoires pour 24 défaites il y a un mois.
5 – Parce que les Sixers… n’osent pas en parler
Hormis la sortie de Joel Embiid, on trouve peu de sorties médiatiques de Sixers sur cette question. Difficile de savoir si le mot « playoffs » est employé en coulisses. Une chose est certaine : les 76ers veulent être patients.
« Même les équipes qui vont faire les playoffs ne pensent pas aux playoffs », modère d’ailleurs l’un des « vétérans » de l’équipe, Gerald Henderson. « Ces équipes pensent à rester en bonne santé. Nous devons juste nous concentrer à jouer avec constance. »
Brett Brown avait prévenu en début d’année.
« Je pense que dans le courant de l’année vous allez voir des choses différentes. »
Il ne nous avait pas menti.
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