Balles perdues et rebonds offensifs, les péchés mignons de Golden State

Deux matchs, 39 ballons perdus, 37 rebonds offensifs encaissés. Face aux deux meilleures équipes de la conférence Est, les Warriors ont souffert et confirmé le retour de leurs mauvaises habitudes passées. Si le visage de l’équipe est différent, ses maux sont similaires, et leurs sautes de concentration deviennent de façon routinière leur plus féroce adversaire. À Cleveland, elles ont mis sur orbite les Cavs, alors que cette nuit elles ont relancé une équipe de Toronto pourtant à -25 après douze minutes.

Si Steve Kerr était forcément satisfait du premier quart temps, il a tenu à souligner la pression que son équipe se met sur les épaules en donnant autant de munitions à ses adversaires.

« La feuille de stat à la mi-temps était la plus bizarre que j’ai jamais vue. Nous étions à 74% de réussite, eux à 38% mais entre nos ballons perdus et les rebonds offensifs, ils avaient tirés 16 fois de plus que nous. Vingt ballons perdus, c’est beaucoup trop. On avait pourtant bien commencé avec 9 passes et 0 pertes de balles après dix minutes. Et puis, nous perdons deux ballons en fin de premier quart temps, et ça a été le prélude d’une deuxième période catastrophique. Il faut absolument qu’on règle ce problème, » dit-il en regardant la feuille de stat. « Ils ont pris 22 tirs de plus que nous, et c’était pareil l’autre soir à Cleveland. Je crois que les Cavs avaient 18 tentatives de plus. C’est compliqué de gagner dans ces conditions. Vous devez presque mettre tout vos tirs pour l’emporter. »

C’est d’ailleurs ce que les Warriors ont fait pendant trois quart temps, affichant un hallucinant 72% de réussite, grâce à un jeu toujours aussi altruiste. Parfois peut-être un peu trop. Pour Kevin Durant, c’est l’une des raisons pour laquelle le nombre de pertes de balles est aussi élevé de puis trois matchs.

« Pour être honnête, je crois qu’on en a trop fait. Et ce soir, ça a commencé avec moi. J’ai gaspillé des ballons alors que j’étais complètement ouvert à trois points. La bonne nouvelle, c’est que ce sont des choses que nous pouvons corriger. Ce n’est pas comme si nos ballons perdus étaient le résultat de leur intensité défensive. On a trop cherché l’extra passe, alors qu’on avait des opportunités de lay-ups après une ou deux passes… C’est un bon problème à avoir. »

Les Warriors sont donc de retour à la case départ. Depuis l’arrivée de Steve Kerr, leur génie offensif est souvent rappelé à l’ordre par ce « bug » dans le système. Leur liberté dans le jeu fait lever les foules, et détruit le mental de leurs adversaires, mais elle peut aussi se retourner contre eux. Leur succès réside donc dans la recherche de cet équilibre toujours précaire, ne tenant parfois qu’à une passe dans le dos ratée.

Si pour Klay Thompson, la solution se trouve dans la concentration et la simplicité, Stephen Curry lui présente un tableau plus nuancé.

« Tout échoue dans les mains du dernier joueur qui touche la balle et dans sa prise de décision. Si vous êtes ouvert, personne ne vous en voudra de prendre le tir. Si vous décidez de ne pas tirer pour trouver un meilleur shoot, et que ça ne se passe pas comme vous le souhaitez, vous devez vivre avec les conséquences, » explique-t-il. « Vous risquez toutefois de douter sur la prochaine action. C’est dur d’y penser parce que nous sommes tous super altruistes, et nous essayons toujours de chercher, non pas seulement de bons tirs, mais les meilleurs tirs possibles. Parfois, vous devez cependant dire stop pour ne pas que ça se transforme en balle perdue. À nous de savoir faire la distinction. »

Propos recueillis à Oakland