Kevin Durant – Brandon Ingram : d’idole à mentor ?

S’il avait réussi à tenir la dragée haute à son idole, Kevin Durant, en présaison, terminant à 21 points et 7 rebonds face à Golden State, Brandon Ingram est depuis revenu sur terre en saison régulière. À 6 points, 3 rebonds de moyenne en six matchs, le rookie des Lakers n’a pas encore atteint la barre des 10 points.

Un duel de clones

« Il m’a dit de garder patience et de ne rien précipiter », précise Brandon Ingram au OC Register. « Quand un gars comme lui te dit ça, tu le crois sur paroles. Il a pris du poids et il réussit une superbe carrière dans la ligue. Ça signifie énormément pour moi venant d’un gars que j’ai admiré quand j’étais plus jeune. »

Encore trop filiforme pour tenir dans ce monde de brutes qu’est la NBA, Brandon Ingram ne veut cependant pas faire de son poids une excuse à son niveau de jeu. Comme Kevin Durant avant lui, il doit apprendre à évacuer ces critiques…

« Cette histoire de fragilité physique vient de l’extérieur », assène KD. « Si ça venait des GM, il n’aurait pas été sélectionné en n°2. Moi, je vois pourquoi il a été sélectionné en n°2. Beaucoup de joueurs sont plus costauds que lui mais ils n’ont pas les autres qualités. C’est une éponge. Il veut apprendre et c’est beaucoup plus important que de soulever 84 kilos en développé couché. »

Ayant eu à se défendre de remarques similaires, Kevin Durant est la preuve vivante que les joueurs fins ne sont pas voués à se faire casser en deux par les intérieurs adverses. Mais Brandon Ingram veut tout de même garder sa singularité.

« J’essaie de comparer mon jeu et de le modeler après le sien. Mais en fin de compte, je veux être Brandon Ingram. Quand j’étais plus jeune, je voulais être comme lui. Mais la comparaison est dépassée maintenant pour moi. Elle tient juste pour ses premières années quand il est arrivé en NBA. »

Brian Keefe, l’homme de l’ombre qui fait le lien

Luke Walton a néanmoins bien envie que son poulain suive les pas de son illustre aîné. Pour ce faire, le nouveau coach des Lakers a eu la brillante d’idée d’intégrer Brian Keefe dans son staff. Ce dernier était tout simplement l’un des assistant du Thunder (et de Seattle avant) lorsque Kevin Durant y est arrivé. Tiens, tiens…

« Je ne pense pas qu’une comparaison entre Kevin Durant et un jeune joueur puisse être juste. Brandon a l’occasion de devenir ce type de joueur exceptionnel. Mais les comparer maintenant, c’est injuste », souligne Luke Walton avant de préciser. « Le fait qu’il était avec OKC à leurs débuts était clairement un atout pour sa candidature. Mais on a recruté [Keefe] parce que tous les gars qu’on a appelés n’avaient que des choses positives à son propos. »

De son côté, Brandon Ingram a déjà pris ses petites habitudes auprès de coach Keefe…

« C’est ironique. Quand je suis arrivé, je ne savais même pas qu’il avait travaillé avec [KD]. Il m’a déjà bien aidé avec la routine qu’il m’a donnée à faire tous les jours. »

Et pour Kevin Durant, c’est la roue qui tourne. Le cycle normal de la vie, avec une nouvelle génération de joueurs qui viendra bientôt succéder à la sienne…

« On dirait que la boucle est bouclée. Brian est en train d’enseigner à Brandon ce qu’il m’a enseigné quand je suis arrivé dans la ligue. Brandon a ce que les grands joueurs ont : la volonté de s’améliorer et la compétitivité. J’ai vu ses qualités, sa taille, ses efforts. Il a l’air d’un jeune gars réservé et nonchalant mais sur le terrain, il joue ! »