Leur dernière série de playoffs remportée remonte à 2001. A l’époque, Vince Carter était le porte-étendard de la franchise et Air Canada était une des superstars de la ligue. Quinze ans plus tard, les Raptors courent toujours après le succès en postseason. Et il semblerait bien que le temps de la rédemption soit arrivé…
Avec leur meilleur bilan de l’histoire, à 56 victoires (32 à la maison et 24 à l’extérieur, deux autres records de franchise), les Raptors de Kyle Lowry et DeMar DeRozan sont tout simplement la meilleure équipe qu’ait connue Toronto. Lancés pleine balle, et revanchards après l’humiliation subie l’an passé, les hommes de Dwane Casey devraient emporter leur série du premier tour face aux Pacers de Paul George.
Si ce dernier a effectué un retour fracassant cette saison, après son horrible fracture ouverte de la jambe droite, Indiana semble un peu court pour rivaliser avec les dauphins de Cleveland dans la conférence Est. Un peu fragiles dessous et trop inconstants en adresse extérieure, les Pacers devront réaliser plusieurs exploits, dont un au Canada, pour barrer la route de Raptors bien décidés à en découdre.
Meneurs de jeu
All Star cette année encore, Kyle Lowry a confirmé son statut obtenu la saison dernière. Mais éliminé comme un malpropre en playoffs l’an passé, en ayant joué comme l’ombre de lui-même lors du coup de balai des Wizards d’un John Wall qui l’avait complètement dominé, Lowry est revenu plus fort que jamais cette année. Aminci, plus leader, plus adroit, le meneur des Raptors n’est pas le meilleur scoreur de l’équipe. Mais il en est le patron, la voix, les deux (ou trois) poumons. Il devrait être surmotivé pour cette échéance.
Face à lui, George Hill est un valeureux candidat. L’ancien chouchou de Gregg Popovich a bien grandi depuis ses débuts à San Antonio. Il est toujours un bon défenseur mais il devrait souffrir face à la vitesse et la distance de tir de Lowry. En attaque, Hill a été plutôt constant cette saison, avec 41% à trois points notamment. Il devra (au moins) répéter ce type de prestations en adresse pour réduire l’écart dans son duel direct.
Avantage Toronto
Extérieurs
Même s’ils ne sont pas officiellement au même poste (le premier étant arrière tandis que le second est listé ailier), DeMar DeRozan et Paul George devraient croiser le fer à de nombreuses reprises, et notamment dans les fins de match. Et on en piaffe déjà d’impatience ! Les deux All Stars ont tous deux évolué à un niveau exceptionnel cette saison. Si on s’y attendait un peu pour DeRozan, qui nous devait (comme Lowry) une revanche par rapport aux playoffs et qui arrive maintenant à maturité, on ne prévoyait pas tellement de revoir George aussi rapidement de retour au top. S’il n’a pas retrouvé tout son jump, PG13 n’a rien perdu de son killer instinct.
Une grande partie des espoirs des Pacers repose en fait sur les épaules de Monta Ellis. Option numéro 1 chez les Mavs l’an passé, à la même époque, le petit arrière semble accuser le poids des années. Moins saignant avec 14 points seulement, soit sa pire moyenne depuis sa saison rookie, Ellis aura-t-il encore les moyens de monter son niveau de jeu pour mettre en danger les Raptors ? Le vétéran en est capable. En face, les Raptors espèrent revoir DeMarre Carroll. Mais sinon, le rookie Norman Powell est aussi capable de faire du très bon boulot, ainsi qu’en atteste sa fin de saison en boulet de canon.
Avantage Toronto
Intérieurs
Loin de vouloir jeter la pierre à Ian Mahinmi, qui vient tout simplement de boucler sa meilleure saison en huit ans de carrière (9 points, 7 rebonds, 1 contre), mais aussi au prometteur Myles Turner, la bataille des intérieurs devrait tourner en faveur des Raptors. De fait, durant les confrontations de saison régulière, Toronto a dominé le débat sous les panneaux, avec notamment 21 points et 15 rebonds de Jonas Valanciunas en octobre dernier, ou 25 rebonds de Bismack Biyombo (record de franchise) dans la victoire de mars après prolongation. Souvent en « foul trouble », Mahinmi devra faire très attention face au pivot balte, qui aime se jeter dans les bras de l’adversaire. De manière générale, la raquette des Pacers semble un peu trop tendre et trop ancrée dans la peinture pour rivaliser aux rebonds, mais aussi en technique avec un Luis Scola qui peut s’écarter avec réussite.
Avantage Toronto
Les bancs
Le débat semble rapidement plié concernant les deux bancs. Les Pacers sont effectivement la meilleure équipe de la conférence Est dans ce département, avec 107 points sur 100 possessions. Sur le mois d’avril, ils ont même tourné à 113 points sur 100 possessions, de quoi prouver leur grande forme actuelle.
Il faut dire qu’avec CJ Miles, Rodney Stuckey, Jordan Hill ou encore le dernier arrivant, Ty Lawson, Frank Vogel a de bonne raisons de penser que son banc sera une force face aux Raptors. De l’autre côté néanmoins, il n’y aura pas que des chiffes molles. Le banc des Raptors, c’est quand même Patrick Patterson, un candidat légitime au titre de meilleur sixième homme, Terrence Ross, et des gars solides tels que Cory Joseph et Bismack Biyombo. On donne l’avantage aux Pacers aux vues des chiffres de l’année. Mais on sait qu’en playoffs, les titulaires en font un peu plus…
Avantage Indiana
Les coaches
Difficile de trancher entre Dwane Casey et Frank Vogel. Au premier, il faut reconnaître d’avoir bien redressé la barre après une expérience cataclysmique lors des derniers playoffs. Au second, il faut donner l’avantage de l’expérience et du vécu. Les Pacers de Vogel ont un passif de parcours longs en playoffs mais c’était une autre ère aussi, avec d’autres joueurs. Au final, on accorde un match nul. Proche de ses joueurs, coach Casey devra néanmoins faire preuve de davantage de réactivité dans le format série. Car il y a fort à parier que Vogel tentera bien des bonnes zones de papa pour décontenancer les Raptors. Nul doute en effet que Vogel se nourrira des inspirations de Randy Wittman l’an passé…
Egalité
La clé de la série
Les seconds couteaux des Pacers. Sur les quatre confrontations, dominées par les Raptors (voir ci-dessous), l’attaque des Pacers, déjà pas fortiche (17e de la ligue à 102,2 pts/m), a généralement été bien tenue par Toronto. En mettant Paul George sous l’éteignoir, à 30% de réussite en l’occurrence, les Raptors se donneront une belle opportunité de briser leur malédiction actuelle en playoffs. A l’inverse, les Pacers auront eux grand besoin d’un coup de main de Monta Ellis, voire CJ Miles. Indiana joue relativement vite mais se repose trop sur le shoot extérieur, sans jouer en percussion et provoquer les fautes pour obtenir des points faciles sur la ligne. En gros, si le repli défensif des Raptors est suffisamment rapide, les Pacers devraient se casser les dents. Indiana joue au final à l’image de sa superstar, et leur salut viendra des Lieutenants capables de se mettre à son niveau, ou de compenser d’éventuels coups de pompe.
La saison régulière
Toronto (3-1)
28 octobre 2015 : Toronto – Indiana (106-99)
14 décembre 2015 : Indiana – Toronto (106-90)
17 mars 2016 : Indiana – Toronto (94-101 -ap)
8 avril 2016 : Toronto – Indiana (111-98)
Statistiques
Verdict
Sur place l’an passé, on avait constaté avec horreur la liquéfaction des Raptors face aux Wizards. Complètement déboussolés alors que Kyle Lowry perdait son sang-froid, les Raptors semblent néanmoins transfigurés cette année. Plus solides dans leur tête, mais aussi dans leur basket, avec l’arrivée de vétérans tels que Luis Scola ou Cory Joseph, les joueurs de Toronto sont fin prêts à briser la série noire des Raptors en playoffs, série qui n’a que trop duré.
C’est au fond le test ultime pour DeRozan et Lowry. Les deux compères nous ont régalés toute la saison avec leur entente sur, et en dehors, du terrain. L’heure est maintenant venue pour eux de construire leur histoire en playoffs, de solidifier leur réputation et leur statut à Toronto déjà, mais en NBA plus largement. En face, Paul George et les Pacers pourraient bien profiter de leur image d’outsider. Mais la profondeur de l’effectif des Raptors, supérieur en talent, et puis l’avantage du terrain, devraient faire le reste.
Toronto 4-1
LA PREVIEW DU HOOPCAST
https://www.dailymotion.com/video/x44ig9k_preview-raptors-pacers_sport
Calendrier
Game 1 : à Toronto, samedi 16 avril (à 18h30)
Game 2 : à Toronto, lundi 18 avril (à 1h00)
Game 3 : à Indianapolis, jeudi 21 avril (à 1h30)
Game 4 : à Indianapolis, samedi 23 avril (à 21h00)
Game 5 : à Toronto, mardi 26 avril (non déterminé)
Game 6 : à Indianapolis, vendredi 29 avril (non déterminé)
Game 7 : à Toronto, dimanche 1er mai (non déterminé)
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