Depuis la reconversion de l’agent Arn Tellem en dirigeant chez les Pistons, l’agence Wasserman traverse une mauvaise passe.
Il y a encore un an, il s’agissait de l’agence de joueurs la plus puissante en NBA avec un catalogue estimé à plus d’un milliard de dollars, si puissante qu’après le départ d’Arn Tellem, le patron de l’agence faisait preuve d’une confiance inébranlable.
« Nous avons cinq des dix meilleurs joueurs des All-NBA Teams comme clients et ils ne vont nulle part. » confiait Casey Wasserman lors de sa conférence de presse.
Pourtant, quelques semaines plus tard, c’est l’exode : LaMarcus Aldridge, Al Horford, Danilo Ganillari, Joe Johnson, Gerald Henderson ont tous quitté le giron de Wasserman. Plus récemment, Jabari Parker a pris la même décision.
Hearing Jabari Parker will hire Dr. Charles Tucker as his agent. Left BJ Armstrong of Wasserman Media Group
— Vincent Goodwill (@VinceGoodwill) November 6, 2015
Les frères Gasol également en partance
Pis encore, les frères Gasol se seraient également tous deux mis en quête de nouveaux représentants, selon USA Today.
Des cinq joueurs All-NBA évoqués par Casey Wasserman en juin, trois sont partis. Certains de ses départs sont à mettre à l’actif de Michael Tellem, fils de Arn et héritier de la plupart des contrats signés par son père, parti officier au sein de C.A.A, une autre des agences les plus réputées de la ligue. C’est notamment le cas de Danilo Gallinari qui a fait le choix de le suivre. Dans le même temps, James Dunleavy, agent, fils du coach Mike Sr. et frère du joueur Mike Jr., a également quitté l’agence pour des raisons qu’il n’a pas souhaité détailler.
Le fait est que pour beaucoup, Arn Tellem était le garant de leur réussite financière, comme l’atteste la déclaration d’Al Horford suite à sa décision de partir chez le puissant Bill Duffy (BDA Sports Management).
« Quand j’ai signé avec Arn Tellem, c’était le gars avec qui je voulais évoluer. » a alors confié l’intérieur au Atlanta Journal Constitution. « Quand il est parti, je suis resté un peu plus longtemps mais à l’approche de la saison, tout est devenu plus concret. La réalité m’a rattrapé. En septembre, j’ai décidé que c’était important d’être représenté par quelqu’un avec qui je me sentirai à l’aise pour l’année prochaine et les suivantes. »
La free agency et l’explosion du salary cap, deux éléments déclencheurs
Il est intéressant de noter que cinq de ces joueurs seront free agents à l’issue de cette saison : Pau Gasol, Joe Johnson, Al Horford, Danilo Gallinari et Gerald Henderson. Avec l’explosion attendue du salary cap, la plupart auront la possibilité de signer le contrat le plus conséquent de leur carrière (excepté Joe Johnson qui pourra difficilement faire mieux que ses 120 millions sur six ans). Aussi, leur fin de contrat fait d’eux d’éventuels atouts pour un échange et dans cette optique, les joueurs préfèrent s’entourer d’un agent de confiance à même de favoriser leurs intérêts.
Ces départs ne sont pas forcément un signe de faiblesse pour Wasserman. Les joueurs optent pour des représentants en fonction de leur situation. Ainsi, Draymond Green a fait le choix il y a un an de signer avec B.J. Armstrong, vice-président de Wasserman. Or, le general manager des Warriors, Bob Myers, est un ancien de la maison. Les liens étroits noués entre les deux parties expliquent sans doute en partie l’issue heureuse des tractations autour de la prolongation du joueur (82 millions de dollars sur 5 ans).
« J’étais avec Herb Rudoy et Ronald Shade (d’Interperformances) et ils ont été géniaux. Ils m’ont obtenu l’un des meilleurs contrats pour un second tour de draft. Ils m’ont vraiment consacré tout leur temps. Tout ce dont j’avais besoin a été fait, mais je voulais aller un peu plus loin et Wasserman est sans doute la plus grosse agence. C’était entre B.J. et Bill Duffy, une décision difficile mais j’ai vraiment senti que B.J. était la personne idéale pour moi. » avait alors expliqué Draymond Green à USA Today.
Kelly Olynyk : « Je ne vois pas ce qu’un agent peut vraiment vous dire de différent d’un autre agent »
Également client de Wasserman, Kelly Olynyk ne voit quant à lui aucune raison de partir de l’agence.
« Selon moi, il n’y a pas grand chose qu’un agent puisse vous dire au quotidien qui sera vraiment différent d’un autre. » affirme l’ailier-fort au Boston Globe. « Wasserman est une organisation vraiment ouverte. Je ne pense pas que (le départ d’Arn Tellem) soit vraiment un problème. Quand le temps sera venu de m’en servir, je le ferai. »
Dans le grand cirque de la NBA, au sein duquel chaque élément a coutume de dire qu’il ne s’agit « que d’un business », ces décisions ne sont donc pas forcément synonymes d’un problème profond. Les joueurs en question cherchent simplement le levier le plus efficace en amont de décisions déterminantes pour leur carrière. Wasserman perd et gagne des clients, comme toutes les agences. Les départs se sont juste multipliés un peu plus rapidement qu’à l’accoutumée ces dernières semaines.
Financièrement, les pertes n’influent d’ailleurs que sur les futurs contrats signés, sportifs et marketing, puisque les agences responsables des contrats en cours conservent leurs commissions. L’agence Wasserman, toujours responsable d’Anthony Davis et son contrat historique, Derrick Rose et ses 185 millions sur 13 ans avec adidas, Russell Westbrook, Draymond Green ou Brandon Knight, a donc encore largement de quoi voir venir, d’autant que d’autres sports, elle reste très influente à l’image de l’agent de baseball Joel Wolfe, lequel pèse 517 millions de dollars de contrat (source : Forbes), soit environ 25 millions de commission.
* Suite à cette publication, Makhtar Ndiaye de l’agence Wasserman a souhaité apporter des précisions, à lire ici.