Brent Barry raconte les coulisses de son concours de dunks victorieux lors du All Star Game 1996

Observateur attentif du jeu, Brent Barry est l’un des consultants NBA les plus intéressants du moment. L’ancien joueur des Clippers, Sonics et Spurs parmi d’autres (Miami et Chicago, eh oui !) a effectivement sauté le pas avec succès vers la cabine commentateur. 

Intervenant pour de nombreuses émissions produites par NBA TV, dont The Starters où il tient la ‘Bone Zone’, Barry était évidemment au plus près de l’action pendant les playoffs et les finales. Et c’est dans ce cadre que Zach Lowe de Grantland lui a proposé une interview entre deux avions, à l’époque du match 4 des finales.

« Je ne voulais même pas y participer »

Mais le sujet qui nous intéresse ici est plus ancien. De fait, il aura 20 ans la saison prochaine. C’est la victoire de Brent Barry au concours de dunks lors du All Star Game 1996.

« Tim Legler et moi, on appelle ça le week-end des blancs becs à San Antonio. » rigole Barry en évoquant son collègue vainqueur du concours à trois points ce week-end-là. « Franchement, et je lui en ai parlé, j’ai bien envie de faire un reportage parodique pour les vingt ans dans lequel on ferait plein de trucs typiquement blancs, pour se marrer : on va au café, on va prendre le petit déj’ au Country Club, on joue au golf… Mais on se souviendrait aussi de ce qui s’est passé à San Antonio, avec nos deux concours, et comment j’ai payé les juges pour emporter le trophée. Non mais ce serait marrant à faire, peut-être cet été. »

La victoire de Barry avait effectivement été assez marquante. D’abord parce que le rookie des Clippers avait passé le dunk de la ligne des lancers, non pas une mais deux fois dans le concours (et si ça n’était pas suffisamment étrange : en survêt’). Mais aussi parce qu’il avait ainsi mis fin à l’hégémonie des athlètes afro-américains qui trustaient le trophée. Le tout après Woody Harrelson dans « White men can’t jump » !

« Le pire, c’est que je ne me suis jamais inscrit au concours. On l’a fait pour moi. J’ai certes un record pur au niveau des concours de dunks avec 7 victoires et 0 défaites. Je suis un peu le Robert Horry du dunk. Mais pour le concours NBA, je n’en ai jamais parlé. C’est Joe Safety, un des directeurs des Clippers qui m’a vu à la fin décembre après un entraînement placer quelques dunks. Un peu plus tard, en janvier, c’est lui qui vient m’annoncer que j’allais participer au Schick Rookie Game qui, à l’époque opposait l’Est et l’Ouest avec uniquement des rookies, et aussi au concours de dunks ! Il m’a dit qu’il m’avait vu à l’entraînement et que ça serait cool de mettre mon nom. Mais moi je ne voulais même pas y participer. J’étais sur le cul. »

L’entrée dans l’arène : « un concours dans le concours »

Décidément intarissable dans le rayon des anecdotes croustillantes, Bones a également révélé qu’il avait, avant l’heure, penser à une introduction assez spéciale à sa prestation au dunk…

« Oui, c’est vrai. Et c’est marrant de constater comment les choses ont bien changé à ce niveau-là. Il y a quelques années, j’étais juge pour le concours et c’est quand Baron [Davis] était à l’intérieur de la Kia pour Blake [Griffin, en 2011 donc, ndlr]. Serge Ibaka avait aussi ramené du monde sur le terrain. Bref, il y a toute une présentation organisée qui est déjà un concours dans le concours. A l’époque, je voulais faire ça d’une certaine manière. J’avais préparé une bande son sur du LL Cool J, « I’m bad », et au début de la chanson, on entend des policiers sur la cb dire: ‘he is bad !’. Du coup, j’allais partir au dunk à ce moment-là où la chanson décolle, et ce, avec le chapeau Kangol que porte LL dans le clip. Pour réaliser le dunk de la ligne des lancers… Mais la ligue n’a pas voulu ! »

Visionnaire frustré, Brent Barry s’est néanmoins consolé avec son trophée. Dix ans plus tard, et toujours à San Antonio, il soulèvera un autre trophée, son premier titre NBA au SBC Center. Et vingt ans plus tard, c’est en tant que commentateur qu’il sera peut-être au concours de dunks. Mais là, ce sera à Toronto, Brent… plus au Texas !

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