Paul Pierce, tueur de Raptors (Acte I, Scène 3)

Après les deux matchs à Toronto, on avait compris que cette série entre Raptors et Wizards n’était clairement pas la plus relevée. Malgré la médiocrité du niveau général, on a néanmoins droit à de savoureuses intrigues. Et l’une d’entre elles est la légende de Paul Pierce. Le scoreur vétéran a encore frappé fort pour ce troisième opus, inscrivant 11 de ses 18 points en dernier quart, histoire de tuer définitivement les derniers espoirs des Raptors (106-99).

Avec un effort collectif incarné par les solides prestations de John Wall (19 points, 15 passes), Marcin Gortat (24 points, 13 rebonds, 4 contres) ou encore d’Otto Porter (11 points, 8 rebonds), les Wizards sont venus à bout des Raptors toujours aussi inconstants. DeMar DeRozan (32 points) a bien essayé de sonner la révolte mais Kyle Lowry (5/22) n’a pas retrouvé la lumière. Malheureusement, ces Raptors ont encore donné à voir la différence notable entre des athlètes et des basketteurs.

DeRozan démarre très fort… puis plus rien !

Première surprise à l’entre-deux, Amir Johnson fait son entrée dans le cinq de départ. Ce choix s’avère rapidement judicieux alors que Johnson et Nene chahutent sous les panneaux. Les Raptors entrent avec agressivité dans ce match 3 et, à la différence des deux premières levées, ils sont au niveau des Wizards dans la combativité. Kyle Lowry est plus en forme que jamais avec un panier primé; mais l’histoire de ce premier quart, c’est clairement DeMar DeRozan. L’arrière de Toronto est inarrêtable avec 20 points en 12 minutes, le tout à 8/11 aux tirs. C’est tout simplement un record de franchise sur un quart temps, mieux que le légendaire Vince Carter. Les défenses sont mises au pilori en premier quart (35-33). Précis derrière l’arc, avec 6/8 à trois points, Toronto est dans son match.

Mais si Patrick Patterson enchaîne avec deux bombes longue-distance, les Raptors lâchent peu à peu l’affaire. Trop exposés à l’intérieur, ils accumulent les fautes rapidement et Washington en profite. Marcin Gortat est alimenté copieusement par John Wall et le marteau polonais martyrise les dinosaures. Avec 17 points à la pause, il donne un second souffle à son équipe qui inflige un 21-8 en fin de deuxième quart. A l’image d’un DeRozan qui refuse à nouveau le contact et la pénétration vers le cercle, ou d’un Valanciunas qui a plus de fautes (3) que de points (2), les Raptors retombent dans leurs travers. Les Wizards n’en demandaient pas tant. Après le baroud d’honneur de Drew Gooden qui délivrent trois tirs à trois points, Bradley Beal et John Wall s’occupent des affaires courantes. Washington a repris la main sur ce match 3 à la pause (54-48).

Paul Pierce vous salue bien

Paul Pierce ouvre la deuxième mi-temps d’un trois points et les Wizards comptent leur plus large avantage de la partie avec 9 points. Toujours aussi peu inspirés, les Raptors arrivent à rester en vie sur des exploits individuels. Jonas Valanciunas reprend du poil de la bête grâce à son activité aux rebonds et Lou Williams montre le bout de son nez. Mais c’est bien maigrelet ! Après avoir marqué 14 paniers en 1e quart, les Raps sont limités à 15 paniers sur le 2e et le 3e cumulés. En face, John Wall est toujours aussi intenable avec sa vitesse. Il crée les brèches suffisantes pour ses coéquipiers. Mais le jeu est haché, les défenses ont cette fois nettement pris le pas sur les attaques. A part pour quelques bons mouvements de passes, c’est quasiment exclusivement du jeu en isolation et les Raptors parviennent à remporter le 3e quart pour coller aux basques des sorciers de la capitale (72-70).

Mais la tension est bien palpable. Après Terrence Ross, c’est effectivement au tour de DeRozan d’écoper d’une faute technique après avoir repoussé Otto Porter. Le jeune ailier des Wizards est plutôt discret dans ce match… mais c’est pour mieux sortir de sa boîte aux moments clés. Porter inscrit de fait deux tirs primés qui font très mal aux Raptors. Ces derniers étaient passés devant au tableau d’affichage avec une belle activité défensive de Kyle Lowry mais cette avantage fut de très courte durée. L’inévitable Paul Pierce revient de fait au jeu, et sur son premier ballon, sanctionne à trois points. Et ce sera le thème de la fin du match. Aux deux ultimes tentatives de retour de ces Raptors indisciplinés, Pierce assène le coup de grâce derrière l’arc. Ennemi numéro 1 en Ontario, The Truth a encore renforcé son statut aux yeux des fans canadiens alors qu’il inscrit un peu plus son nom dans l’histoire de sa nouvelle franchise. Avec 11 points en dernier quart, il a porté les Wizards vers la victoire (106-99).

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