Les Warriors en démonstration à Portland

Depuis le premier jour de sa prise de fonction, Steve Kerr répète inlassablement la même rengaine : la gonfle doit bouger. En Ovalie, ça s’appelle faire chanter le ballon, dans la Baie il s’agit d’enrhumer le cuir. Comment ? En le soulant des courants d’air de changements de mais. Pour la 26e fois cette saison – deux fois plus que les Hawks – Golden State réussit plus de 30 passes décisives. Le summum de la démonstration collective a été atteint dans le troisième quart temps (36-18), pendant que le leader NBA démontrait aussi qu’il savait défendre. Les absences de LaMarcus Aldridge, Nicolas Batum et Chris Kaman excusent la cinquième défaite consécutive des Blazers (104-122), mais n’altèrent pas le crédit des Warriors, qui remportent leur septième succès de rang et s’adjugent leur premier titre de division depuis trente-neuf ans.

Avec six joueurs en double-figure, 60% d’adresse et un Steph Curry à 33 pts, 10 passes et 2 balles perdues, Golden State était injouable. Tout simplement. La seconde période des Californiens est à montrer dans toutes les écoles de basket, mais ce n’est pas avec autant de facilité presque arrogante que les Warriors vont se réconcilier avec les autres prétendants au titre. Les Guerriers ont pris le melon et abusent du gri-gri pour la façade ? Pour ceux qui ne sont pas en face sur le parquet, ce n’est que du régal et tant pis si cela agace.

Trop d’absents côté Portland

Quand Andre Iguodala (21 pts à 9/11) dunke sur la tronche de Lillard après une passe laser de Curry, ou plante deux tirs primés pour empêcher le moindre début de retour des Blazers dans le dernier quart, c’est du velours. Quand Curry casse des chevilles et enfile layup et floater en sifflant avec un café dans la main gauche, c’est somptueux. Quand Draymon Green frôle le triple-double (14 pts, 11 rbds, 8 passes) pendant que David Lee se fait des ampoules sur le banc, c’est brillant. Quand Andrew Bogut distribue 6 passes tout en prenant 16 rbds, c’est bluffant. Sans Aldridge et Batman, il aurait fallu bien plus que les 29 pts de Lillard et les 23 pts de C.J McCollum.

Pendant une mi-temps, avec Alonzo Gee (10 pts) et Dorrell Wright (12 pts) dans le cinq, Portland a regardé son adversaire dans les yeux, sans baisser les siens. Mais sans fixation intérieure, Robin Lopez (1/5) étant éteint par Bogut, le jeu de Rip City est trop extérieur. Les Blazers abusent du tir primé (15/34) et se contentent de 6 pts en contre-attaque.

Après la pause, le show Warriors démarre, même avec le cinq bis il ne sera pas interrompu en fin de 3e et début de 4e quart temps. Curry et Iggy ont fait en sorte de ne jamais laisser le Moda croire à un come-back. Avec ce onzième succès en douze rencontres, la meilleure équipe NBA remporte son premier titre de division depuis 1975-1976. Encore deux victoires et la barre des 60 sera franchie.

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