Bucks : Jason Kidd défend l’arrivée de Michael Carter-Williams à la place de Brandon Knight

Attendue comme une lottery team, Milwaukee avait déjoué la majorité des pronostics avec un bilan éloquent jusqu’à la trade deadline : 30 victoires pour 22 défaites. Piloté par Brandon Knight, les Bucks s’appuyaient alors sur une défense étouffante, tissée par des joueurs jeunes, athlétiques et longs. Avec leur enthousiasme, les hommes de Jason Kidd ont conquis public et observateurs et se sont imposés comme la grande surprise de ce début de saison. Mais, contre toute attente, la direction des Bucks a décidé d’échanger Brandon Knight pour s’octroyer les services de Michael Carter-Williams, élu meilleur rookie de la saison passée. Dans le Wisconsin, c’est désormais le désenchantement, comme l’atteste le bilan de l’équipe depuis l’échange : 4 victoires pour 12 défaites. Selon l’entraîneur du groupe, il n’est cependant pas l’heure de tirer la sonnette d’alarme.

« C’est un jeune groupe qui n’est pas encore arrivé au stade d’équipe. L’autre fois, nous avons joué les Spurs et ils ont dû jouer ensemble plus de 500 matchs. Cela prend du temps. C’est un processus, et il n’y a pas de meilleur moment que celui-ci pour apprendre ce qu’il faut pour gagner dans cette ligue en tant qu’équipe. » commentait ainsi Jason Kidd auprès de JSOnline.

« À long terme, cet échange est une bonne chose »

Avec trois joueurs supplémentaires depuis cet échange (Miles Plumlee et Tyler Ennis sont également arrivés en provenance de Phoenix), Milwaukee cherche donc une cohésion. Mais si les playoffs n’étaient pas l’objectif du club avant le début de saison, les résultats de l’équipe ont généré de fortes attentes pour cette campagne, au point qu’une élimination aux portes des playoffs serait vécue comme un échec. Avec un bilan désormais négatif (34-35), les Bucks inquiètent et le départ de Brandon Knight est interrogé. À tort, selon Jason Kidd.

« Je pense que l’échange était une bonne chose, positive, qu’importe à quel point notre bilan en souffre. Nous sommes ici pour construire quelque chose, pas pour accomplir un objectif dans les six mois. Le projet est plus grand que ça. Nous avons le sentiment d’avoir un noyau qui sera ici pour longtemps et qui aura du succès. Je ne pense pas que les gens aient compris ce que nous avons réalisé jusqu’ici. Nous sommes dans une très bonne position avec des choix de draft. Nous avons beaucoup d’argent à dépenser pour cet été et nous avons à peu près tout le monde de retour dans notre effectif. »

L’arrivée de Michael Carter-Williams a donc bel et bien été concrétisée dans une optique à long terme. À 23 ans, l’ex-Sixer est sans aucun doute pétri de talent mais il n’a pas encore dissipé tous les doutes à son sujet, notamment sa capacité à hisser le niveau de jeu de ses coéquipiers ou encore à tirer avec constance. Si, à sa décharge, son arrivée est encore récente, pour le moment elle est un échec, aussi bien à titre personnel (14,2 pts à 38,3%, 3,6 rbds, 5,6 pds) que collectif.

28e attaque de la ligue depuis cet échange !

Depuis l’échange, les Bucks sont ainsi passés de la seconde défense de la ligue avec 99,3 points encaissés par 100 possessions à la 6e (99,6 pts). L’écart est infime mais signifie qu’à l’heure où le reste de la ligue a resserré sa défense en vue des playoffs, les Bucks stagnent. Offensivement, c’est pire alors même que les Bucks étaient déjà moyens dans cet exercice (19e avec 102,1 pts inscrits par 100 possessions). Depuis, Milwaukee est… l’antépénultième attaque de la ligue avec 95,5 pts/100 possessions !

À nouveau, tout n’est pas à mettre sur le dos des nouveaux arrivants : O.J Mayo, 5e scoreur de l’équipe et le meilleur en sortie de banc (11,5 pts/match) est absent depuis le 28 février tandis que Jared Dudley, couteau-suisse et fine gâchette (7,4 pts à près de 40% derrière l’arc), a manqué les trois dernières rencontres. Mais avant l’échange, le groupe était parvenu à se surpasser en dépit des différentes blessures, d’Ersan Ilyasova à Jabari Parker. Depuis, la marge semble réduite à néant. Encore une fois, Jason Kidd prône la patience et rassure.

« Nous sommes sixièmes. Personne n’aurait dit que nous serions à cette place. Comment pourrions-nous décliner ? Nous nous améliorons à chaque fois que jouons, que nous gagnions ou perdions. Nous avons eu de bonnes ouvertures contre Indiana et New Orleans, de grandes ouvertures. Nous avons appris de ces tirs ratés. Nous ne sommes pas à la baisse. Nous apprenons en ce moment même de nos erreurs et ce qu’il faut pour gagner dans cette ligue. » conclut-il.

Et l’entraîneur des Bucks a sans doute raison : que les Bucks puissent être considérés comme une déception est en soit une reconnaissance. Toujours en position d’aller en playoffs, le club est déjà allé plus loin que ce que la plupart des pronostics prévoyaient. Désormais, seules les saisons à venir diront si cet échange était oui ou non opportun.