Flashback. La scène se déroule le 21 septembre 2013. La France s’apprête à disputer la finale de l’EuroBasket face à la Lituanie après avoir enfin battu sa bête noire espagnole en demies.
Un éclair dans la nuit slovène
Nicolas Batum sort d’un de ses pires matchs sous la tunique bleue de la sélection nationale. Face à la Roja, l’ailier des Blazers a fini avec autant de points que de balles perdues (3) en 24 minutes de temps de jeu. Tony Parker vient alors toquer à la porte de sa chambre de l’hôtel Plaza de Ljubljana. Le meneur tricolore dédramatise la situation, parle à son cadet à cœur ouvert. L’entrevue se prolonge dans la nuit slovène…
Le résultat est probant. Le lendemain, Batum est redevenu Batman et finit avec 17 points et 6 rebonds en 37 minutes de jeu. Meilleur marqueur de la France pour le premier titre continental de l’histoire du pays, Nicolas Batum a réalisé le match de sa vie. C’est le premier jour du reste de sa vie !
« Depuis ce moment-là, je suis plus confiant, plus mature. Maintenant, je ne suis plus aussi anxieux pendant les fins de match. Comme face à Houston pendant les six match, ou toutes les situations chaudes, je me dis de me détendre. C’est grâce à Tony. Lui, et Boris et Turiaf, m’ont aidé à me préparer pour ces moments-là. »
Un match plein face à son « grand frère »
Retour au présent… enfin, presque ! Lundis soir, après la première victoire des Blazers dans leur demi-finale de conférence, Nicolas et Tony se retrouvent à nouveau dans les dédales du Moda Center de Portland. Les deux frenchies s’échangent des amabilités et la brève rencontre se termine en un éclat de rires partagés.
« Je ne peux pas vous traduire ça. Croyez-moi, il ne vaut mieux pas que je vous le traduise. » précise Batum aux micros de Jason Quick, le beat-writer des Blazers, qui l’a suivi à la trace jusque là. « Je le respecte énormément, c’est mon grand frère. Mais je dois le défier. Et ce soir, en me mettant en défense sur lui, ça m’a rendu plus agressif encore. »
Avec 14 points, 14 rebonds et 8 passes (5 balles perdues comme seule ombre au tableau), Batum a réalisé un match plein, confirmant au passage son statut de meilleur ailier-passeur des playoffs avec 4.8 passes de en moyenne. Tant et si bien qu’il a eu droit, pour la deuxième fois de sa carrière, au podium des interviews après le match. Surtout, il a réussi à contenir son pote Tony Parker. Et avec lui, à enrayer la mécanique bien huilée des texans.
Batum a de la suite dans les idées
Après avoir passé 26 points et 8 passes de moyenne sur les trois premières manches, Tony Parker a effectivement été tenu à 14 points et 1 seule petite passe décisive. Sans leur général en chef, les Spurs ont semblé perdus, en pleine débandade, se prenant même un orage de grêle dans le troisième quart, perdu de 15 points (35-20)… et conclu, sans hasard aucun, par un gros contre de Batman sur Belinelli.
Avec une victoire en poche, Batum s’est assuré qu’il ne sera pas la victime d’un chambrage en règle de la part de ses aînés en Bleu pour l’été à venir. Mais l’ailier à tout faire des Blazers a de la suite dans les idées. Son mot d’ordre « pourquoi pas nous ? » pourra-t-il être contagieux ?
« Pourquoi ne pas écrire l’histoire ? Pourquoi pas ? Pourquoi pas nous ? Il faut bien commencer quelque part. On sait que ça va être difficile. Particulièrement contre cette équipe. Mais comme on l’a fait toute la saison, on prend les matchs un par un. »
Aucune équipe n’a réussi à revenir d’un déficit de 3 défaites dans une série de playoffs. Mais, avant Batum (et ses 17 points en finale), aucune Equipe de France n’avait réussi non plus à aller chercher le titre suprême. Auteur de sa saison la plus complète en NBA avec 13 points, 7 rebonds, 5 passes, le petit frère des Bleus a bien grandi depuis septembre dernier…