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Kevin Couliau (Doin’It In The Park) : « New York pour rendre hommage à tous les joueurs du monde »

En mai prochain sortira en DVD « Doin’it in the park », un documentaire sur le basket de rue à New York. À cette occasion, nous sommes allés discuter avec Kevin Couliau, le réalisateur du film.

De sa rencontre avec Bobbito Garcia, avec l’idée d’un tel documentaire, en passant par les anecdotes et le financement du film pour une sortie en salle, Kevin nous raconte son aventure dans un entretien complet. Une véritable plongée dans le basket new-yorkais avec ses mythes, ses influences et son histoire.

Comment est venu l’idée de faire un documentaire sur le basket à New York ?

Je vais à New York depuis 2004, et depuis cette date, je couvre le basket de rue là-bas. J’avais commencé à faire de la photo sur le streetball, à Nantes, où j’ai grandi. Pour sa part, au même moment, Bobbito Garcia a lancé un magazine de basket de rue à New York. Quand j’ai vu cela, j’ai envoyé une photo et ils l’ont publiée dans le magazine. Quelques mois après, je suis allé à New York et j’ai rencontré Bobbito. J’ai joué au basket avec lui et il m’a fait découvrir la scène locale. Depuis, je suis devenu un mordu de playground new-yorkais.

D’où  l’idée d’en faire un documentaire ?

En tant que photographe, j’avais couvert et archivé tout ça depuis quelques années, avec une vidéo pour K1X en 2009. Puis la vidéo Red Café et K1X en 2009. L ’idée d’un documentaire me traversait l’esprit depuis longtemps. Début 2010, Bobbito me branche sur un projet de documentaire sur le 21, qui est un jeu spécifique à New York. En gros tu joues tout seul contre tout le monde et tu dois valider tes paniers par 3 lancers francs, le premier a 21 gagne. Je lui ai donc soufflé l’idée de faire un projet plus global, sur la culture du playground et lui a voulu se concentrer sur le “pick-up basketball”.

« 60 personnes rencontrées et 100 heures d’images »

Combien de temps a duré le tournage ?

On a fait ça sur deux étés consécutifs en 2010 et 2011, ce qui représente 75 jours de tournage. En salle de montage et en post-production, cela monte à une centaine de jours car nous avions une centaine d’heures d’images. Notre particularité, c’est que nous avons tout fait à vélo. L’objectif, c’était d’être mobile, de pouvoir se balader juste avec le matériel vidéo. De plus, certains endroits sont inaccessibles en voiture ou en métro, du fait qu’ils soient cachés. Il y a environ 700 terrains à New York, nous en avons fait 180. On a joué, on a filmé, on a interviewé une soixantaine de personnes. Cela va de la légende NBA, Julius Erving, à la légende de rue, Fly Williams. Mais aussi des femmes ou des détenus de Rikers Island.

Sous quel angle se place ton documentaire ?

C’est un documentaire descriptif sur la culture du basket de rue. On débute avec l’histoire du basket, et James Naismith pour voir comment New York s’est imprégné de ce sport et l’a révolutionné par rapport à la façon dont il était joué dans les autres états américains. On continue ensuite avec la culture, comme le code vestimentaire, le langage, propre à notre sport et notamment les anglicismes, le trash talking ou la relation hommes-femmes dans le basket de rue. l’objectif n’est pas de promouvoir le basket de rue, mais de rétablir une vérité comme le fait que le basket de rue a influencé la NBA. Les joueurs NBA s’inspirent de mouvements qui ont été inventés dans la rue. Ensuite, cela rend hommage à tous les joueurs de playground aux quatre coins de la planète. Ceux qui jouent au basket toute leur vie, de 7 à 77 ans. C’est une communauté qui n’a jamais été documentée et c’est pour montrer que le basket ne résume pas à la NBA et au basket professionnel.

« New York, c’est une version pure du basket »

Comment peut-on définir le basket joué à New York ?

Intense. C’est le premier mot qui me vient à l’esprit quand je parle du basket new-yorkais. Ils ont une énergie que nous n’avons pas, ils jouent sur un rythme que l’on ne connaît pas. C’est probablement dû à la culture américaine aussi. Ils sont intenses dans tout ce qu’ils font : les dribbles, les lay-ups, la défense. Quand on pénètre, ils viennent te prendre le ballon des mains, te mettre des coups. C’est une version pure du basket car c’est athlétique et basé sur des fondamentaux individuels. Après d’un point de vue collectif, je m’ennuie à New York. C’est très primaire : pick-and-roll, crossovers, jeu très flashy. Le jeu collectif est absent par rapport à d’autres zones du monde. En Grèce par exemple, c’est beaucoup plus collectif même si à la fin, tu prends quand même 20 pts. À New York, c’est tout en énergie. Pour donner un exemple, sur les terrains, on se faisait souvent battre par des joueurs de high school (lycée) car ils ont une énergie énorme, ils sont affûtés, ils courent et sautent dans tous les sens. Tout simplement parce qu’ils jouent tous les jours.

Quels rapports les playgrounds entretiennent-ils avec les Knicks et le basket professionnel ?

Justement, les Knicks nous ont démarchés après avoir vu le film car ils n’arrivent pas à faire le lien entre cette culture de rue et la franchise. C’est le paradoxe de New York, car avec 740 terrains de basket, et quelle que soit la raison de ton voyage, tu tomberas sur un terrain, et il y a la franchise des Knicks, et il n’y a aucune fusion entre les deux. Il n’y a même pas un seul playground avec le logo des Knicks à New York… Dans le même temps, ils essayent de s’impliquer dans cette culture, en organisant des tournois mais je ne pense pas qu’il y ait un vrai lien entre les deux.

NY KNICKS – Basketball In The Boroughs from Doin’ It In The Park on Vimeo.

Même avec une équipe de New York qui dans les années 90 était à l’image de la ville : intense et qui joue avec le cœur ? Même encore aujourd’hui, avec Carmelo Anthony, l’enfant du pays ?

Le fait d’avoir une équipe forte en ce moment amène les enfants à s’identifier à des joueurs actuels, comme Melo. Mais New York est une ville tellement cosmopolite que sur un playground, tu peux jouer des Asiatiques, des Mexicains, des Dominicains, des Européens… Donc tout le monde a des référence différentes. Quand Jimmer Fredette était à l’université, quand tu shootais tu entendais des gars crier « Jimmer ». Quand Jeremy Lin a eu son moment de gloire, tout le monde avait son maillot. Maintenant, en plus, il y a deux franchises avec les Nets à Brooklyn. Donc cela donne une belle bataille, avec beaucoup de fierté. Quand tu habites à New York, tu es fan des Knicks (rires).

« Les joueurs des années 70 sont des pionniers »

Une anecdote à nous raconter ?

Le passage à Rikers Island. On a eu la chance de pouvoir passer une journée dans cette prison pour y filmer les détenus. C’est un endroit où les détenus ont, pour la majorité, moins de 23 ans et ils purgent des courtes peines, un ou deux ans maximum. On a interviewé deux personnes là-bas et on a joué au basket avec eux. Les infrastructures sont très pauvres, ils ont un gymnase et des terrains extérieurs, avec beaucoup de poussière et une vieille planche en bois. Ce qui reste étonnant, ce qu’ils n’ont qu’une heure de basket par semaine. Donc, l’été, à New York, avec la chaleur, le fait de ne pouvoir jouer qu’une heure par semaine, cela est frustrant. En jouant avec eux, on a bien vu que même avec une heure de jeu, ils sont tous de très bons basketteurs. Les gardiens jouent aussi au basket, car certains avaient joué en université. C’est très intéressant pour ça, la culture américaine : ils parlent tous basket.

Il n’y a jamais eu de soucis avec des joueurs ? Du trash-talking qui tourne mal par exemple.

Si une fois, à Brooklyn. J’ai commencé à filmer un gars, et un moment, sa main a tapé ma caméra car il ne m’avait pas vu. Il s’est retourné et m’a dit : « qu’est-ce que tu fous-là, arrête de filmer ! » et il a frappé encore plus fort dans ma caméra.

Quelles rencontres ont été marquantes ?

Les soixante personnes avaient toutes des histoires incroyables à raconter. Que ce soit les jeunes, les filles ou les légendes. C’est d’ailleurs eux les plus marrants, ceux qui ont joué au Rucker dans les années 70. Ces joueurs-là sont des pionniers du basket, ils ont inventé des mouvements. Ils ont construit, en partie, la culture que l’on connaît maintenant.

Vous êtes en recherche de fonds pour financer le film. Ce serait donc pour le cinéma car le film sort en DVD, le 1er mai.

On a lancé un Kickstarter (une plate-forme participative) pour récolter des fonds pour couvrir les droits musicaux qui restent à payer pour une sortie au cinéma. On les a déjà pour le DVD et l’exploitation numérique mais pour le cinéma, c’est un peu plus cher. La sortie numérique est prévue le 1er mai, sur notre site internet et le DVD aussi. Nous sommes actuellement en discussion avec un distributeur aux Etats-Unis pour la sortie en salle mondiale, le DVD et le Blu-ray, car il faut financer tout ça, d’où le Kickstarter. Si nous n’obtenons pas les fonds, alors certains choses ne se feront pas. Le DVD est prêt et il sera disponible en plusieurs langues, dont le français.

Quels sont tes projets pour le futur ?

Cela reste lié au documentaire : on aimerait bien faire un livre et la bande-originale. Le projet concret c’est de sortir un coffret livre-DVD-Blu-ray.

Propos recueillis par Jonathan Demay

TRAILER

LIENS UTILES

www.doinitinthepark.com
www.facebook.com/doinitinthepark
www.kevincouliau.com

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