C’est tout sauf un hasard si le record de points appartient désormais à un joueur de l’université de Grinnell (division III NCAA). Certes, qu’un joueur, Jack Taylor en l’occurrence, plante 138 points dans un même match, c’est complètement dingo. Mais il s’inscrit totalement dans l’esprit de cette fac’ où le coach a mis en place un système propice aux cartons offensifs.
Un système qui tient en quelques principes de base.
1- Prendre le maximum de shoots à 3-points possibles (71 pour Taylor lors de son record) ;
2- Il vaut mieux prendre un layup que de défendre au bout des 30 secondes ;
3- Prise à deux systèmatique sur le porteur du ballon ;
4- Changer de 4 à 5 joueurs toutes les cinq minutes.
« La pression sur le porteur de balle provoque des balles perdues. Les balles perdues donnent des attaques supplémentaires. Un 3-points vaut plus qu’un 2-points. Il vaut mieux rater un 3-points qu’un 2-points » résume l’inventeur de cette tactique, le coach David Arsenault, dans les colonnes du Morning Call.
Cinq titres de conférence avec cette tactique
Depuis 22 ans, il ne déroge pas à ces règles, et ça donne un basket complètement débridé avec des press tout-terrain, des tirs en première intention, et… parfois des victoires, et donc des records incroyables.
« Lorsque je suis arrivé à Grinnell en 1989, l’équipe n’avait jamais terminé une saison avec un bilan positif. Je n’avais même pas un effectif complet, et les joueurs qui étaient restés ne prenaient aucun plaisir. Dans les tribunes, il n’y avait que ma femme et mes enfants… Il fallait que ça change, et je me suis inspiré du schéma de Paul Westphal à Loyola Marymount. »
Résultat, Grinnell a gagné 5 titres de conférence, et participé à 11 phases finales. L’équipe a terminé meilleure attaque du championnat à 17 reprises sur les 19 dernières années. Dans les tribunes, le public est là avec 765 spectateurs de moyenne sur une fac’ qui ne comprend que 1700 étudiants.
Aujourd’hui, grâce aux 138 points de Jack Taylor, Grinnell est devenue une université mondialement connue.
« A partir du moment où vous essayez des choses différentes, les gamins adhèrent, estime le coach. Une fois qu’ils adhèrent, les entraînements sont bien meilleurs. Et une fois qu’on a vraiment changé, on devient compétitif. »